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LE PERVERS NARCISSIQUE

 

 

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LE PERVERS NARCISSIQUE : Les signes caractéristiques du pervers narcissique apparaissent au fur et à mesure du processus de démolition entamé sur sa victime. Multiples et variés, ils sont le reflet d'un miroir qu'une dévalorisation de lui-même a fait éclater et qu'il compense par un narcissisme censé l'apaiser et le protéger. La perversion alterne avec la perversité.

 

Les traits dominants et récurrents chez le pervers narcissique sont : un esprit vindicatif, une tendance à la mythomanie, à la paranoïa, un pouvoir de conviction pouvant entraîner de nombreux dommages collatéraux, des personnes qui se compromettent pour lui, un acharnement comparable à celui d'un jusqu'au-boutiste qui voudrait, en outre, donner l'image de lui d'un martyr, persécuté par la personne qu'il est déterminé à éliminer définitivement des scènes sociale, privée et professionnelle  ! Quitte à déployer une énergie démesurée à transgresser les terres de sa victime, à spolier ses jardins secrets, à semer les graines de la discorde, de la suspicion dans son entourage, à pratiquer la politique de la terre brûlée, pour sortir indemne et victorieux.

  • Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu'ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu'ils refusent de percevoir. Ils «ne font pas exprès» de faire mal, ils font mal parce qu'ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d'autrui. ("Le Harcèlement Moral", page 126).
  • La perversion narcissique consiste en la mise en place sur une personnalité narcissique d'un fonctionnement pervers.

 

Le plus important est de comprendre que votre interlocuteur ne CHANGERA PAS, JAMAIS.
Vous ne pourrez JAMAIS obtenir de lui une quelconque prise de conscience, des remords, des regrets, des excuses. Si par hasard, son discours le laisse penser, c'est qu'il vous manipule.
La seule chose que vous pouvez faire c'est
VOUS PROTEGER.


Pour cela j'ai appris à ME DETACHER de ses mots, voire même à ne pas l'écouter. J'ai passé beaucoup de temps à décortiquer le mécanisme de nos conversations : ce qu'il me disait, son ton, ses allusions, sa façon de se poser en victime et de me faire culpabiliser. J'ai du comprendre quels étaient les mécanismes qui se mettaient alors en place chez moi : sentiment d'injustice, d'incompréhension et volonté d'arriver à une compréhension mutuelle (impossible), empathie, colère, tristesse etc.
C'est à ce prix que j'ai pu le "NEUTRALISER".

 

 

 

Pervers narcissique :"Définition longue et détaillée de mme hirigoyen"

 

Je reporte ici un témoignage très intéressant reprenant le livre de mde Hirigoyen
J'ai trouvé cette analyse sur le forum teemix : http://teemix.aufeminin.com/world/communaute/forum/forum2.asp?forum=psycho1&m=51384&whichpage=1#550562

Merci à Labyne pour cette très claire analyse.

"Définition longue et détaillée de mme hirigoyen"
Envoyé par labyne le 20 mars 2006 à 13:15

"Le bourreau ou "pervers narcissique" suivant la pathologie dressée par Mme Hirigoyen, peut être un homme ou une femme ; la violence morale n'est pas l'apanage des seuls hommes, bon nombre de femmes sont des tyrans domestiques ; les médias donnent trop souvent l'impression que les harceleurs sont tous des hommes et nous devons bannir ce jugement erroné, les hommes victimes ont tout simplement plus de mal à parler de leurs souffrances.

Quel que soit son sexe, son âge, sa nationalité, le bourreau a toujours le même comportement, il vampirise sa victime, buvant son énergie vitale. On peut mettre des années avant de se rendre compte du processus de destruction mis en place. Au commencement, il peut n'y avoir que des petites brimades, des phrases anodines mais méprisantes, pleines de sous entendus blessants, avilissants, voir violents, c'est la répétition constante de ces actes qui rend l'agression évidente. Souvent un incident vient déclencher la crise qui amène l'agresseur à dévoiler son piège ; en règle générale, c'est la prise de conscience de la victime, et ses sursauts de révolte, qui vont déclencher le processus de mise à mort : car il peut y avoir véritable mise à mort psychique, où l'agresseur n'hésitera pas à employer tous les moyens pour parvenir à ces fins: anéantir sa proie.
Le "pervers narcissique" est une personne totalement dépourvue d'empathie, qui n'éprouve aucun respect pour les autres, qu'il considère comme des objets utiles à ses besoins de pouvoir, d'autorité. Il a besoin d'écraser pour exister : et la proie rêvée reste l'enfant fragile et malléable, avec sa confiance illimitée et sa soif d'amour et de reconnaissance.


Le bourreau ne possède pas de personnalité propre, elle est forgée sur des masques dont il change suivant les besoins, passant de séducteur paré de toutes les qualités, à celui de victime faible et innocente, ne gardant son véritable visage de démon que pour sa victime. Et encore peut il jouer avec elle au chat et à la souris, faisant patte de velours pour mieux la tenir, puis sortant ses griffes lorsqu'elle cherche à s'évader.


Ce sont souvent des êtres doués d'une intelligence machiavélique, leur permettant d'élaborer des pièges très subtils.
Ils culpabilisent à outrance leur proie, ne supportent pas d'avoir tort, sont incapables de discussions ouvertes et constructives ; ils bafouent ouvertement leur victime, n'hésitant pas à la dénigrer, à l'insulter autant que possible sans témoins, sinon ils s'y prennent avec subtilité, par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux regards non avertis.
Méfions-nous de son apparence séduisante. Le pervers narcissique est un vampire, sans affect, qui aspire la substance vitale de sa victime jusqu'à l'anéantir.


Un Narcisse, au sens du Narcisse d'Ovide, est quelqu'un qui croit se trouver en se regardant dans le miroir. Sa vie consiste à chercher son reflet dans le regard des autres. L'autre n'existe pas en tant qu'individu mais en tant que miroir. Un Narcisse est une coque vide qui n'a pas d'existence propre ; c'est un pseudo, qui cherche à faire illusion pour masquer son vide. Son destin est une tentative pour éviter la mort. C'est quelqu'un qui n'a jamais été reconnu comme un être humain et qui a été obligé de se construire un jeu de miroirs pour se donner l'illusion d'exister. Comme un kaléidoscope, ce jeu de miroirs a beau se répéter et se multiplier, cet individu reste construit sur du vide.


Le Narcisse, n'ayant pas de substance, va se brancher sur l'autre et, comme une sangsue, essayer d'aspirer sa vie. Etant incapable de relation véritable, il ne peut le faire que dans un registre pervers, de malignité destructrice. Incontestablement, les pervers ressentent une jouissance extrême, vitale, à la souffrance de l'autre et à ses doutes, comme ils prennent plaisir à asservir l'autre et à l'humilier. Tout commence et s'explique par le Narcisse vide, construction en reflet, à la place de lui-même et rien à l'intérieur, de la même manière qu'un robot est construit pour imiter la vie, avoir toutes les apparences ou toutes les performances de la vie, sans la vie. Le dérèglement sexuel ou la méchanceté ne sont que les conséquences inéluctables de cette structure vide. Comme les vampires, le Narcisse vide a besoin de se nourrir de la substance de l'autre. Quand il n'y a pas la vie, il faut tenter de se l'approprier ou, si c'est impossible, la détruire pour qu'il n'y ait de vie nulle part.


Les pervers narcissiques sont envahis par un autre dont ils ne peuvent se passer. Cet autre n'est même pas un double, qui aurait une existence, seulement un reflet d'eux-mêmes. D'où la sensation qu'ont les victimes d'être niées dans leur individualité. La victime n'est pas un individu autre, mais seulement un reflet. Toute situation qui remettrait en question ce système de miroirs, masquant le vide, ne peut qu'entraîner une réaction en chaîne de fureur destructrice. Les pervers narcissiques ne sont que des machines à reflets qui cherchent en vain leur image dans le miroir des autres.


Ils sont insensibles, sans affect. Comment une machine à reflets pourrait-elle être sensible? De cette façon, ils ne souffrent pas. Souffrir suppose une chair, une existence. Ils n'ont pas d'histoire puisqu'ils sont absents. Seuls des êtres présents au monde peuvent avoir une histoire. Si les pervers narcissiques se rendaient compte de leur souffrance, quelque chose commencerait pour eux. Mais ce serait quelque chose d'autre, la fin de leur précédent fonctionnement. Les pervers narcissiques sont des individus mégalomanes qui se posent comme référents, comme étalon du bien et du mal, de la vérité. On leur attribue souvent un air moralisateur, supérieur, distant. Même s'ils ne disent rien, l'autre se sent pris en faute. Ils mettent en avant leurs valeurs morales irréprochables qui donnent le change et une bonne image d'eux-mêmes. Ils dénoncent la malveillance humaine. Ils présentent une absence totale d'intérêt et d'empathie pour les autres, mais ils souhaitent que les autres s'intéressent à eux. Tout leur est dû. Ils critiquent tout le monde, n'admettent aucune mise en cause et aucun reproche. Face à ce monde de pouvoir, la victime est forcément dans un monde de failles. Montrer celles des autres est une façon de ne pas voir ses propres failles, de se défendre contre une angoisse d'ordre psychotique. Les pervers entrent en relation avec les autres pour les séduire. On les décrit souvent comme des personnes séduisantes et brillantes. Une fois le poisson attrapé, il faut seulement le maintenir accroché tant qu'on en a besoin. Autrui n'existe pas, il n'est pas vu, pas entendu, il est seulement utile. Dans la logique perverse, il n'existe pas de notion de respect de l'autre.


La séduction perverse ne comporte aucune affectivité, car le principe même du fonctionnement pervers est d'éviter tout affect. Le but est de ne pas avoir de surprise. Les pervers ne s'intéressent pas aux émotions complexes des autres. Ils sont imperméables à l'autre et à sa différence, sauf s'ils ont le sentiment que cette différence peut les déranger. C'est le déni total de l'identité de l'autre, dont l'attitude et les pensées doivent être conformes à l'image qu'ils se font du monde.
La force des pervers est leur insensibilité. Ils ne connaissent aucun scrupule d'ordre moral. Ils ne souffrent pas. Ils attaquent en toute impunité car même si, en retour, les partenaires utilisent des défenses perverses, ils ont été choisis pour n'atteindre jamais à la virtuosité qui les protégerait.


Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil. Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s'empare d'eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d'obtenir une revanche. Ce n'est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c'est une rancune inflexible à laquelle le pervers applique toutes ses capacités de raisonnement.


Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne pas s'engager vraiment. L'efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l'observateur extérieur n'imaginent pas qu'on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l'autre.


Le partenaire n'existe pas en tant que personne mais en tant que support d'une qualité que les pervers essaient de s'approprier. Les pervers se nourrissent de l'énergie de ceux qui subissent leur charme. Ils tentent de s'approprier le narcissisme gratifiant de l'autre en envahissant son territoire psychique. Le problème du pervers narcissique est de remédier à son vide. Pour ne pas avoir à affronter ce vide (ce qui serait sa guérison), le Narcisse se projette dans son contraire. Il devient pervers au sens premier du terme: il se détourne de son vide (alors que le non pervers affronte ce vide). D'où son amour et sa haine pour une personnalité maternelle, la figure la plus explicite de la vie interne. Le Narcisse a besoin de la chair et de la substance de l'autre pour se remplir. Mais il est incapable de se nourrir de cette substance charnelle, car il ne dispose même pas d'un début de substance qui lui permettrait d'accueillir, d'accrocher et de faire sienne la substance de l'autre. Cette substance devient son dangereux ennemi, parce qu'elle le révèle vide à lui-même.


Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l'égard de ceux qui semblent posséder les choses qu'ils n'ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. L'appropriation peut être sociale, par exemple séduire un partenaire qui vous introduit dans un milieu social que l'on envie: haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique... Le bénéfice de cette opération est de posséder un partenaire qui permet d'accéder au pouvoir. Ils s'attaquent ensuite à l'estime de soi, à la confiance en soi chez l'autre, pour augmenter leur propre valeur. Ils s'approprient le narcissisme de l'autre.

 
Pour des raisons qui tiennent à leur histoire dans les premiers stades de la vie, les pervers n'ont pas pu se réaliser. Ils observent avec envie que d'autres individus ont ce qu'il faut pour se réaliser. Passant à côté d'eux-mêmes, ils essaient de détruire le bonheur qui passe près d'eux. Prisonniers de la rigidité de leurs défenses, ils tentent de détruire la liberté. Ne pouvant jouir pleinement de leur corps, ils essaient d'empêcher la jouissance du corps des autres, même chez leurs propres enfants. Etant incapables d'aimer, ils essaient de détruire par cynisme la simplicité d'une relation naturelle.


Pour s'accepter, les pervers narcissiques doivent triompher et détruire quelqu'un d'autre en se sentant supérieurs. Ils jouissent de la souffrance des autres. Pour s'affirmer, ils doivent détruire.


Il y a chez eux une exacerbation de la fonction critique qui fait qu'ils passent leur temps à critiquer tout et tout le monde. De cette façon, ils se maintiennent dans la toute-puissance : Si les autres sont nuls, je suis forcément meilleur qu'eux.

Le moteur du noyau pervers, c'est l'envie, le but de l'appropriation. L'envie est un sentiment de convoitise, d'irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d'autrui. Il s'agit d'une mentalité d'emblée agressive qui se fonde sur la perception de ce que l'autre possède et dont on est dépourvu. Cette perception est subjective, elle peut même être délirante. L'envie comporte deux pôles : l'égocentrisme d'une part et la malveillance, avec l'envie de nuire à la personne enviée, d'autre part. Cela présuppose un sentiment d'infériorité vis-à-vis de cette personne, qui possède ce qui est convoité. L'envieux regrette de voir l'autre posséder des biens matériels ou moraux, mais il est plus désireux de les détruire que de les acquérir. S'il les détenait, il ne saurait pas quoi en faire. Il ne dispose pas de ressources pour cela. Pour combler l'écart qui sépare l'envieux de l'objet de sa convoitise, il suffit d'humilier l'autre, de l'avilir.


Ce que les pervers envient, avant tout, c'est la vie chez l'autre. Ils envient la réussite des autres, qui les met face à leur propre sentiment d'échec, car ils ne sont pas plus contents des autres qu'ils ne le sont d'eux-mêmes; rien ne va jamais, tout est compliqué, tout est une épreuve. Ils imposent aux autres leur vision péjorative du monde et leur insatisfaction chronique concernant la vie. Ils cassent tout enthousiasme autour d'eux, cherchent avant tout à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais, que le partenaire est mauvais. Par leur pessimisme, ils entraînent l'autre dans un registre dépressif pour, ensuite, le lui reprocher.


Le désir de l'autre, sa vitalité, leur montre leurs propres manques. On retrouve là l'envie, commune à bien des êtres humains, du lien privilégié que la mère entretient avec son enfant. C'est pour cela qu'ils choisissent le plus souvent leurs victimes parmi des personnes pleines d'énergie et ayant goût à la vie, comme s'ils cherchaient à s'accaparer un peu de leur force. L'état d'asservissement, d'assujettissement de leur victime à l'exigence de leur désir, la dépendance qu'ils créent leur fournit des témoignages incontestables de la réalité de leur appropriation.


L'appropriation est la suite logique de l'envie. Les biens dont il s'agit ici sont rarement des biens matériels. Ce sont des qualités morales, difficiles à voler : joie de vivre, sensibilité, qualités de communication, créativité, dons musicaux ou littéraires... Lorsque le partenaire émet une idée, les choses se passent de telle façon que l'idée émise ne reste plus la sienne mais devient celle du pervers. Si l'envieux n'était pas aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d'échange, apprendre comment acquérir un peu de ces dons. Cela suppose une modestie que les pervers n'ont pas.


Les pervers narcissiques s'approprient les passions de l'autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s'intéressent à cet autre dans la mesure où il est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner. On les voit ainsi avoir des coups de cur puis des rejets brutaux et irrémédiables. L'entourage comprend mal comment une personne peut être portée aux nues un jour puis démolie le lendemain. Les pervers absorbent l'énergie positive de ceux qui les entourent, s'en nourrissent et s'en régénèrent, puis ils se débarrassent sur eux de toute leur énergie négative.

 
La victime apporte énormément, mais ce n'est jamais assez. N'étant jamais contents, les pervers narcissiques sont toujours en position de victime, et la mère (ou bien l'objet sur lequel ils ont projeté leur mère) est toujours tenue pour responsable. Les pervers agressent l'autre pour sortir de la condition de victime qu'ils ont connue dans leur enfance. Dans une relation, cette attitude de victime séduit un partenaire qui veut consoler, réparer, avant de le mettre dans une position de coupable. Lors des séparations, les pervers se posent en victimes abandonnées, ce qui leur donne le beau rôle et leur permet de séduire un autre partenaire, consolateur.

 

Les pervers se considèrent comme irresponsables parce qu'ils n'ont pas de subjectivité véritable. Absents à eux-mêmes, ils le sont tout autant aux autres. S'ils ne sont jamais là où on les attend, s'ils ne sont jamais pris, c'est tout simplement qu'ils ne sont pas là. Au fond, quand ils accusent les autres d'être responsables de ce qui leur arrive, ils n'accusent pas, ils constatent : puisque eux-mêmes ne peuvent être responsables, il faut bien que ce soit l'autre. Rejeter la faute sur l'autre, médire de lui en le faisant passer pour mauvais permet non seulement de se défouler, mais aussi de se blanchir. Jamais responsables, jamais coupables : tout ce qui va mal est toujours de la faute des autres.


Ils se défendent par des mécanismes de projection : porter au crédit d'autrui toutes leurs difficultés et tous leurs échecs et ne pas se mettre en cause. Ils se défendent aussi par le déni de la réalité. Ils escamotent la douleur psychique qu'ils transforment en négativité. Ce déni est constant, même dans les petites choses de la vie quotidienne, même si la réalité prouve le contraire. La souffrance est exclue, le doute également. Ils doivent donc être portés par les autres. Agresser les autres est le moyen d'éviter la douleur, la peine, la dépression.


Les pervers narcissiques ont du mal à prendre des décisions dans la vie courante et ont besoin que d'autres assument les responsabilités à leur place. Ils ne sont pas autonomes, ne peuvent se passer d'autrui, ce qui les conduit à un comportement collant et à une peur de la séparation ; pourtant, ils pensent que c'est l'autre qui sollicite la sujétion. Ils refusent de voir le caractère dévorant de leur accrochage à l'autre, qui pourrait entraîner une perception négative de leur propre image. Cela explique leur violence face à un partenaire trop bienveillant ou réparateur. Si au contraire celui-ci est indépendant, il est perçu comme hostile et rejetant. "

 

Absence d’empathie

Les pervers narcissiques sont incapables d’aimer les autres. Dans leur immense majorité, ils n’ont aucune « humanité », aucun sentiment humain, aucun état d’âme, aucun affect. Ils sont froids et calculeurs, totalement indifférents à la souffrance d’autrui.

Mais tout en étant, le plus souvent, incapables d’avoir des sentiments humains, ils simuleront le fait d’être totalement remplis, en apparence, de bons sentiments humains et d’une sincère empathie pour autrui.

Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils sont en fait souvent vides d’intérêts, sauf pour leur intérêt immédiat. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil (pour les autres). Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s'empare d'eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d'obtenir une revanche. Ce n'est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c'est une rancune inflexible, implacable à laquelle le pervers applique toutes ses forces et ses capacités de raisonnement. Et alors, il n’aura que cesse d’assouvir son dessein de vengeance.

La séduction perverse ne comporte aucune affectivité, car le principe même du fonctionnement pervers est d'éviter tout affect. Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne jamais s'engager vraiment. L'efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l'observateur extérieur n'imaginent pas qu'on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l'autre.

Les éventuels dérèglements sexuels ou la « méchanceté » foncière pourraient être les conséquences de cette absence de sentiments et d’empathie pour les autres. Il est possible que le manque d’affect empêche de ressentir l’intégralité des limites morales entre ce qui est permis ou interdit dans la société. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

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« Quand le Prince ou la princesse n'est plus charmant ou charmante » de Suzan Forward



Tout le monde rêve d'un amour parfait et éternel, mais il faut parfois déchanter...
Susan Forward analyse ici le quotidien de nombreux couples : l'un, s'accrochant au mythe trompeur de la passion idéale, laisse peu à peu sa personnalité profonde être détruite; l'autre, pour apaiser son angoisse intérieure, a besoin de manipuler, dominer et assujettir.

Derrière la façade d'une relation harmonieuse se cachent parfois de profondes souffrances et une terrible détresse. Il n'est pas toujours facile de savoir le reconnaître et d'en comprendre les causes.

Cet ouvrage explique comment sortir de cet enfer et trouver le courage de regarder en face une situation qui n'est plus vivable. Pour enfin reprendre possession de soi, trouver la force de changer sa relation ou d'y mettre éventuellement un terme.

 

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Le pervers narcissique          
mardi 29 mai 2007                     

 

Dans les différents types de manipulation, nous pouvons discerner le profil du pervers narcissique, lequel est celui qui use de la pire de toutes les manipulations tant les dégâts qu'elle occasionne sont dévastateurs et systématiques. L'expression « pervers narcissique » est utilisée en psychopathologie pour désigner les individus présentant une personnalité marquée à la fois par un narcissisme exacerbé et des traits de perversion morale.

Parce qu'il est extrêmement difficile de comprendre réellement ce qu'est un pervers narcissique, je rassemble ici de la documentation analysant cette pathologie. Elle provient principalement de l'encyclopédie libre Wikipédia. Cet article est un complément à celui sur les manipulateurs, plus généraliste.

 

En bref

Le pervers narcissique est le manipulateur conflictuel et peu accepté par son entourage. Il use de manipulation destructrice, il est moins discret, plus intransigeant et plus caractériel que le simple manipulateur.

Isabelle Nazare-Aga, psychomotricienne et thérapeute comportementaliste, dresse brièvement dans son livre Les manipulateurs et l'amour, le profil du pervers narcissique en le comparant à celui du manipulateur dit "classique" :

La réalité de l'autre est encore plus niée que dans le cas du manipulateur qui, lui, élabore une stratégie afin de ne pas être victime d'aversion directe. Le manipulateur agit plus discrètement que le pervers de caractère et n'éveille pas la vigilance de son entourage. (...) De plus, il se joue ouvertement des émotions d'autrui et montre du plaisir à observer l'humiliation de sa victime. (...) La jouissance de la domination est propre au sentiment pervers. (...) D'après mes observations cliniques et de nombreux témoignages, je ne considère pas tous les manipulateurs comme pervers ou sadiques. Environ 20% des manipulateurs seraient de vrais pervers de caractère.

(Les manipulateurs et l'amour, Isabelle Nazare-Aga)

 

Article "pervers narcissique" du Wikipédia

L'expression pervers narcissique est utilisée en psychopathologie pour désigner les individus présentant une personnalité marquée à la fois par un narcissisme exacerbé et des traits de perversion morale. L'individu atteint de perversion narcissique, à travers ses conduites et les modalités relationnelles particulières qu'il va mettre en place avec les autres, cherche à devenir le « maître » de la relation et à assujettir l'autre, ce qui a de graves conséquences pour ses victimes.

Cette expression fait appel à deux concepts psychanalytiques :

  • Le narcissisme, qui est l'amour de soi, est une composante normale de la personnalité. Cependant dans certains cas, le sujet peut se fixer affectivement sur lui-même : on parle alors de trouble de la personnalité narcissique : le besoin d'être admiré est alors constant, associé à un manque d'empathie.
  • La perversion morale qui correspond à un type de personnalité particulier tendant vers la satisfaction de ses désirs et de ses besoins aux dépends des autres, qui vont être manipulés et dont les besoins sont niés.

L'expression « pervers narcissique » a été popularisée dans les années 1990 par les ouvrages de deux auteurs : la psychologue Marie-France Hirigoyen, dans son ouvrage très médiatisé sur le harcèlement moral, et le psychanalyste Alberto Eiguer. En revanche ce diagnostic ne figure pas dans les grandes classifications actuelles, il se rapproche du trouble de la personnalité narcissique et de la psychopathie, sans les recouvrir tout à fait.

 

Sommaire

 

Le profil du pervers narcissique

Intelligence, niveau culturel

Certains ont un très bon niveau culturel. Tous sont intelligents et particulièrement bons psychologues.

 

Absence de valeurs morales

Leur manque d’état d’âme, de remords ou de problème de conscience peut être si extrême, qu’au début de leur relation avec elles, leurs victimes ne peuvent y croire. Ce manque de scrupule les déroute, les estomaque ou les abasourdit.

En fait, ils ont un total mépris pour toutes lois ou contrainte morales. Leur morale est, le plus souvent, celle de la morale ou la loi du plus fort et/ou du plus rusé, du plus retors. Il y a le plus souvent, dans leur comportement, la banalisation du mal, une certaine « relativisation » de la morale, dans le cadre d’un nihilisme opérationnel, qui peut même être militant. Ils n’ont du respect que pour les gens plus forts qu'eux, ayant plus de pouvoir et de richesse ou plus combatifs qu'eux. Faire preuve d’humanité, de sensibilité est souvent vu par eux comme l’expression d’une forme de naïveté ou de sensiblerie qui n’a pas lieu d’être. Seuls les résultats comptent : « la fin justifie les moyens ».

Le pervers narcissique n'éprouve aucun respect pour les autres, qu'il considère comme des objets utiles à ses besoins de pouvoir, d'autorité ou servant ses intérêts. Il fait des promesses qu’il ne tiendra pas, sachant que « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Il n'hésite pas à dérober de l'argent, des bijoux, des vêtements à son partenaire ou à ses amis sans éprouver la moindre honte. Pris sur le fait, il est capable de nier avec un aplomb hors du commun...

Egoïsme, défense agressive de leurs intérêts

Charité bien ordonnée commence toujours par soi-même. Il sait parfaitement et farouchement défendre ses intérêts et il en a toujours une vision très claire. Son unique objectif est d’obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Il essaye de profiter à chaque instant de toute opportunité, de toutes les situations, de toutes les personnes rencontrées - ces personnes étant systématiquement instrumentalisées tant que cela est possible - pour en tirer, autant que possible, avantage pour lui. Sa philosophie est toujours utilitariste. Et il sait ménager ceux dont elle a besoin, son conjoint, une relation de travail… car même l’être le plus asocial a besoin d’affection, de compagnie, de présence (ne serait-ce que pour se faire admirer) et donc par moments, sera gentil avec son partenaire.

Il n'est « courageux » que quand il est sûr de gagner, et que cela va dans le sens du renforcement gratifiant de son image narcissique. Sinon, il fait preuve d’une extrême prudence et s’abstient de faire preuve de courage. Lors du naufrage du Titanic, il sera le premier à passer, selon les prétextes les plus fallacieux, avant les femmes et les enfants, dans le canot de sauvetage. La notion d’honneur ou d’élégance morale lui est inaccessible.

Egocentrisme

Comme pour tous les narcissiques, tout leur est dû. Elles n'admettent aucune mise en cause et aucun reproche Leur loi est celle de leur désir, immédiat, dans l'instant. Tout doit leur céder systématiquement. C’est comme s’ils étaient demeurés, à l’âge adulte, un enfant gâté. Un petit bobo chez eux prend de graves proportions, comme si c’était une maladie importante, devant alors inspirer alors la compassion de l’entourage.

Voici quelques exemples du mode de pensée du pervers narcissique :

· « Je suis génial, je suis fort, je suis au dessus des autres, dans le haut du panier ». · « Les autres ne peuvent pas ne pas m’aimer ». · « Je vais me servir de l'autre pour obtenir ce que je veux, ce à quoi j’ai droit ». · « Je vais m'arranger pour que ma victime se sente coupable afin qu'elle ne m'en veuille pas et qu’elle n’ait aucun désir de prendre son indépendance ». · « Pourquoi aurais-je un problème de conscience, ce n’est quand même pas de ma faute si elle est à ce point stupide ou naïve. Je n’y suis pour rien si elle est si naïve ». · « Ma victime me remerciera pour ce que je fais pour elle, ce qui est normal étant donné que c’est vrai, sans moi elle ne serait rien, c’est un honneur que je lui fais ». · « Quand il arrive un problème - même si c’est autrui qui a ce problème -, j’ai de la peine pour moi, pas pour autrui » (ce raisonnement est généralement inconscient).

Absence d’empathie

Les pervers narcissiques sont incapables d’aimer les autres. Dans leur immense majorité, ils n’ont aucune « humanité », aucun sentiment humain, aucun état d’âme, aucun affect. Ils sont froids et calculeurs, totalement indifférents à la souffrance d’autrui.

Mais tout en étant, le plus souvent, incapables d’avoir des sentiments humains, ils simuleront le fait d’être totalement remplis, en apparence, de bons sentiments humains et d’une sincère empathie pour autrui.

Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils sont en fait souvent vides d’intérêts, sauf pour leur intérêt immédiat. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil (pour les autres). Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s'empare d'eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d'obtenir une revanche. Ce n'est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c'est une rancune inflexible, implacable à laquelle le pervers applique toutes ses forces et ses capacités de raisonnement. Et alors, il n’aura que cesse d’assouvir son dessein de vengeance.

La séduction perverse ne comporte aucune affectivité, car le principe même du fonctionnement pervers est d'éviter tout affect. Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne jamais s'engager vraiment. L'efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l'observateur extérieur n'imaginent pas qu'on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l'autre.

Les éventuels dérèglements sexuels ou la « méchanceté » foncière pourraient être les conséquences de cette absence de sentiments et d’empathie pour les autres. Il est possible que le manque d’affect empêche de ressentir l’intégralité des limites morales entre ce qui est permis ou interdit dans la société. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

Haine et agressivité

Le pervers narcissique a souvent besoin de haïr pour exister ; c'est une des raisons pour lesquelles il n’est jamais satisfait par quoi que ce soit (les autres, les objets…). La haine peut être chez lui un moteur très puissant de son action et de son comportement. N’arrivant pas à obtenir et jalousant la plénitude ou le bonheur qu’il observe chez l’autre, il en vient à haïr et à détruire ce qu'il aime et recherche intensément. Étant incapable d'aimer, il essaie de détruire, par cynisme, la simplicité de toute relation naturelle et saine.

A cause de leur histoire personnelle, les pervers n'ont souvent pas pu se réaliser. Ils observent alors avec envie ce que d'autres qu'eux ont pour se réaliser. Et ils essaient de détruire le bonheur qu’ils observent auprès d'eux. Prisonniers de leur propre personnage et de l’image, le plus souvent factice, qu’ils présentent à la société - ce qui leur impose de terribles contraintes permanentes -, ils tentent alors de détruire la liberté d’autrui et de lui imposer des contraintes décidées par eux. Il y a, chez eux, une mentalité agressive d’envie, de convoitise, d'irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d'autrui.

Pour s'accepter et s’affirmer, les pervers narcissiques doivent triompher de quelqu'un d'autre, le détruire, jouissant alors de sa souffrance. Cette perception, de ce qu’ils croient ne pas posséder, est subjective, elle peut même être délirante. Ce sentiment d'infériorité vis-à-vis de la personne enviée et haïe les pousse à chercher à posséder ce qui est convoité. Pour combler l'écart qui les sépare de l'objet de leur convoitise, il leur suffit alors de l'humilier, de l'avilir.

Ils envient la réussite des autres, qui les met face à leur propre sentiment d'échec, sans cesse refoulé, car ils ne sont pas plus contents des autres qu'ils ne le sont d'eux-mêmes. Pour eux, rien ne va jamais. Ils imposent aux autres leur vision péjorative ou négative du monde et leur insatisfaction chronique concernant la vie. Ils cherchent, souvent, à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais. Personne n’a vraiment grâce à leurs yeux. Agresser les autres est le moyen d'éviter la douleur, la peine, la dépression.

Ils aiment attendre dans l’ombre, masqués. Certains calculent leurs coups ou leur vengeance très longtemps à l’avance, parfois sur plusieurs années (pour eux la vengeance est un plat qui se mange froid et ils aiment à s’en délecter). C’est la raison pour laquelle ils peuvent être redoutables et imprévisibles. Et d’ailleurs, ils sont le plus souvent imprévisibles.

Mensonge

Le pervers narcissique est toujours, intérieurement, dans la peau d’un autre, il n'est jamais sincère, toujours menteur. Il peut aussi bien dire la vérité que mentir avec aplomb, d’une façon jusqu’au-boutiste (comme un « arracheur de dent »). Le plus souvent, il effectue de sensibles falsifications de la vérité, qu'on ne peut pas vraiment qualifier de mensonges, et encore moins de constructions délirantes. Mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise - ce qui est, pour l'autre, très déstabilisant - fait partie de son jeu.

Derrière cette attitude de mensonge jusqu’au-boutiste, qui paraît parfois suicidaire, se cache, le plus souvent, une attitude de défi à l’ordre social, une façon de montrer qu’il est toujours le plus fort et qu’il contrôle toujours la situation... Même quand il le faudrait, il ne reconnaîtra jamais rien, ni ses mensonges, ni ses torts, même dans les moments cruciaux lors d’un interrogatoire policier, voire d'un procès d’assises.

Par contre il pourra reconnaître éventuellement un mensonge mineur s’il n'a pas grand chose à y perdre. Mais même l’aveu de ce petit mensonge sera toujours difficile à obtenir de sa part.

Mythomanie

Le pervers narcissique a souvent une composante mythomane. Elle est liée à sa propension au mensonge - une composante opérationnelle, consciente, pour parvenir plus facilement à ses fins - et à un besoin de se voir mieux qu’il n'est dans la réalité. Il aime se mentir à lui-même, sur lui-même. Le déni (de ses défauts, de l'autre) lui permet de « s'aimer » (et de s’aimer toujours plus).

Comme tout mythomane, il ment souvent parce qu'il craint la réaction négative de l’entourage (de dévalorisation, par exemple) qu'entraînerait l'aveu de la réalité et de son mensonge. Sa mythomanie a tendance alors à s’auto-entretenir, sans fin, voire à se renforcer au cours du temps. Il se ment à lui-même, sur sa vraie valeur, sur ce qu’il est réellement. Il sait partiellement qu’il se ment à lui-même, mais en même temps il minimise son propre mensonge sur lui-même. A certains moments, il finit par croire à son mensonge, à d’autres, il a conscience de son mensonge. C’est toute l’ambivalence de la pathologie mythomane.

Un « comédien né »

Le pervers narcissique est un « comédien né ». Ses mensonges à force d’entraînement sont devenus chez lui une seconde nature.

Sa palette de personnalités, de personnages, d’émotions feintes est étonnante. L’éventail de son jeu d’acteur est étonnant, infini, sans cesse renouvelé.

Il donne le plus souvent l’image d'une personne parfaitement calme, ne s’énervant jamais.

Intégration sociale et extraversion

Le pervers narcissique est en général apprécié au premier abord car il paraît extraverti, sympathique et séduisant. Assez fin psychologue, il a souvent un talent pour retourner l’opinion en sa faveur et emporter l’adhésion à ses idées, même les plus contestables.

Orgueil et Combativité

Le pervers narcissique est le plus souvent doté d’une combativité extrême et d’une capacité de rebond remarquable. Sa mégalomanie, son narcissisme, voire sa paranoïa, renforcent cette combativité.

Souvent immensément orgueilleux, voire mégalomane, le pervers narcissique aime gagner, à tout prix, sans fin, et ne peut admettre, une seule fois, de perdre. Il est prêt à tout, même aux coups les plus retords, pour ne jamais perdre. Le pervers est comme un enfant gâté. S’il ne rencontre pas de résistance, il ira toujours plus loin.

À cause de cette stratégie de victoires sans fin il peut parvenir à se convaincre qu’il n’y a pas de valeurs morales positives dans l’univers et qu’il gagnera toujours à agir ainsi.

À la longue cette tendance, qui peut lui assurer une dynamique du succès pendant un certain temps, devient une addiction. Signe de sa mégalomanie, elle la renforce en retour, et l'amène à ne plus pouvoir tolérer la moindre frustration ou contradiction.

Le pervers narcissique adore se valoriser, paraître plus qu’il n’est réellement. Toute atteinte à la haute image qu’il a de lui-même le rend très méchant, agressif. Tous ses efforts viseront alors à rétablir cette image flatteuse qu’il a de lui-même, et ce par tous les moyens, y compris par la destruction du perturbateur, celui qui a commis le crime de lèse-majesté.

Il a une très haute opinion de lui-même. Les autres sont pour lui quantités négligeables - ce sont des larbins, des domestiques, des « peanuts »… -. Il déteste qu’on lui fasse de l’ombre, qu’on se mette en avant, qu’on prenne de l’ascendant sur lui, qu’on lui résiste, qu’on lui dise non. Il a besoin sans cesse de rabaisser autrui, par une petite pique de-ci de-là (untel n’a pas de personnalité, untel est égoïste, untel est ingrat, untel est pingre…).

Sadisme

Un plaisir pervers s'éprouve dans la vision de la souffrance de l’autre. Le pervers ressent une jouissance extrême, vitale, à voir l'autre souffrir, à le maintenir dans le doute, à l'asservir et à l'humilier. Étant incapable de relation véritable, il ne peut en établir que dans un registre pervers de malignité destructrice. Les êtres humains ne sont plus pour lui des êtres humains, mais des objets de jeu et de plaisir. Il aime chosifier l'autre, et faire en sorte que sa victime ne puisse jamais s’en sortir, ne serait-ce que pour l'empêcher de témoigner contre lui.

Paranoïa

À leur personnalité perverse et narcissique peut parfois se superposer une composante paranoïaque. À force de duper les gens, le pervers se doit d’être de plus en plus secret et d’être de plus en plus sur ses gardes. Il se confie de moins en moins. À un moment clé, il peut se révéler d’une hyper-susceptibilité maladive. Il vit dans une suspicion constante et une prudence extrême, qu’il dissimule profondément. Sa paranoïa apparaît alors décupler son intelligence, lui fournissant alors un extraordinaire regain d’énergie combative.

« Esprit mesquin »

On est parfois surpris de découvrir, derrière son apparence généreuse, brillante, très intelligente, un esprit mesquin, terriblement jaloux, rancunier, vengeur, d'une indéniable petitesse morale. Ses buts « nobles » et « généreux » se révèlent alors nettement moins nobles qu’il n’y paraissait au premier abord. Il semble en effet (et c’est ce qui apparaît à l’analyse) aimer se venger discrètement, sans témoin, sans que la victime s’en rende compte et il savoure le plus souvent sa vengeance en solitaire. Et c’est une des raisons pour lesquelles sa conduite peut paraître parfois secrète, indéchiffrable ou déroutante.

Si sa victime lui a résisté et lui a fait un affront, il pourra « s’amuser », par exemple, à lui envoyer une lettre d’anniversaire incompréhensible, à une date éloignée de la date d’anniversaire, cette action incongrue étant à ses yeux une « bonne plaisanterie », dont il sera d’ailleurs le seul à rire ou à jouir.

Ce genre de comportement paraît parfois être l'indicateur d’un début de psychose ou de démence précoce, en tout cas d’une réelle forme de maladie mentale, mais pas nécessairement.

Narcissisme criminel

Terme imaginé par Daniel Settelen, psychiatre, et Denis Toutenu, psychiatre, dans leur livre « L'affaire Romand : le Narcissisme criminel », consacré au cas de Jean-Claude Romand, qui décrit la personnalité du pervers narcissique au moment où il passe à l’acte criminel.

Psychogénèse et enfance

Souvent, le pervers narcissique est quelqu'un qui n'a jamais été reconnu dans sa personnalité propre, qui a été victime d’investissement narcissique important de la part de ses parents et qui a été obligé de se construire un jeu de personnalités (factices), pour se donner l'illusion d'exister et être conforme à l’image narcissique voulue par les parents.

Le pathologie de l'enfant s'est trouvée induite par les exigences narcissiques de son entourage familial et scolaire. Une fois adulte, le narcissique a poursuivi sur sa lancée, instrumentant, tout en en souffrant, l'aveuglement de son entourage.

Certaines carences affectives dans l’enfance peuvent aussi l’empêcher, à l’âge adulte, d’aimer autrui.

Il a pu subir aussi, durant son enfance ; des blessures narcissiques, plus ou moins importantes. Ces blessures le pousseront à satisfaire, sans cesse, un énorme désir de reconnaissance ou de revanche. Il a alors un besoin énorme d'être aimé, reconnu, surévalué, surestimé par rapport à ce qu'il est réellement.

Il peut être l’enfant surprotégé, chouchouté, le petit dernier (à l’exemple du jeune Abdallâh, des albums de Tintin), statut dont il profite à fond, un de ces enfants qui profitent sans cesse de l'aveuglement de ses parents sur sa véritable nature (en se faisant passer pour le petit malade souffreteux, pour la victime imaginaire des professeurs, du frère ou de la sœur). En particulier l’enfant unique, tant attendu, conçu tardivement…, qu’on dorlote alors d'autant plus. Ou simplement un de ces enfants gâtés, à qui ont n’a pas appris à résister à leurs désirs et leurs frustrations.

De fait, le pervers narcissique est sans cesse amer, frustré et accuse systématiquement les autres. A la moindre blessure narcissique, à la moindre frustration il bascule dans la haine et passe à l’acte.

Dès leur enfance, ces pervers sont souvent doués d'une intelligence supérieure à la moyenne, voire redoutable, machiavélique, leur permettant déjà d'élaborer des pièges ou des stratégies très subtils. Tôt, ils peuvent déjà abuser leurs parents et leurs amis. L’enfant, plus intelligent, plus psychologue, que les parents l’imaginent, phagocyte littéralement la mère ou le père (une mère ou un père complice ou bien qui ne se doute de rien), dans une relation littéralement fusionnelle qui empêche les parents d’avoir un recul suffisant.

Sa biographie personnelle (son histoire) est importante à ses yeux car elle justifie, plus que toute chose, sa philosophie de vie et son comportement actuel.

Les pervers narcissiques sont-ils fous ?

Selon Marie-France Hirigoyen, « Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu'ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu'ils refusent de percevoir. Ils «ne font pas exprès» de faire mal, ils font mal parce qu'ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d'autrui. » ("Le Harcèlement Moral", page 126).

En général, on ne les considère pas comme complètement fous, car ils sont capables de maîtriser et de calculer leurs actes. Ils ne sont pas irresponsables en particulier sur le plan pénal. Toutefois la question n’est pas tranchée.

Les psychologues voient éventuellement dans le narcissisme, quand il est excessif, une « maladie », une addiction (le « malade » est parfaitement conscient de sa maladie, mais la minimise, ne peut pas changer ou ne cherche pas à changer), et non une folie.

Au pénal, les pervers narcissiques ne bénéficient généralement pas d’une responsabilité altérée ou atténuée, comme on l’a vu dans le procès de Jean-Claude Romand : Le pervers connaît la loi et il est conscient de ce qu’il fait (simplement, il le fait quand même par défi, par jeu, pour le frisson). Donc il reste responsable de son choix (en tout cas, il semble être responsable pénalement).

Mais le pervers narcissique lui-même se considère souvent comme « irresponsable » de ses actes. Ce qui rappelle la litanie des « ce n'est pas ma faute, et ce n'est pas ma faute … » du Vicomte de Valmont annonçant à Madame de Tourvel qu’il va rompre d’elle dans le roman "Les Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos. (lettre CXLI)

Le pervers narcissique ne se considère pas comme malade

Le problème, c'est que le pervers narcissique refusant de considérer qu'il a un problème, les thérapies n'ont pas de prise sur lui.

S'il accepte de s'y soumettre (pour pouvoir dire qu'il a fait "tous les efforts possibles"), il va vite considérer le thérapeute comme nul et incompétent et la thérapie comme totalement inutile. Peut-être aussi d’ailleurs a-t-il très peur de découvrir certaines vérités désagréables, sur lui-même (le fait qu’il ne soit pas si magnifique que ce qu’il imagine).

Pour la plupart des témoins de leur comportement étrange, il est très difficile de comprendre les pervers narcissiques car la littérature psychiatrique ne décrit, le plus souvent, que le mécanisme mais pas leurs motivations profondes (comme celle se s’enfermer systématiquement dans un mensonge, ou le fait de sans cesse rebondir d’un mensonge à l’autre). On ne fait que des supputations...

Quelle évolution pour le pervers narcissique ?

Le pervers narcissique peut-il remédier à son « vide », à son absence d’intérêt pour les autres, cesser de projeter vers les autres une personnalité qui n’est pas la sienne ?

En réalité il est extrêmement rare qu’il change ou veuille changer d’attitude ou de valeurs morales. Car les gains que lui ont valu cette attitude sont souvent très importants et très gratifiants pour lui (admiration, célébrité, pouvoir…). On ne pourra pas changer un pervers narcissique par un « discours rationnel » car la quête perpétuelle de pouvoir est un moteur puissant et une source intarissable de plaisir, une véritable drogue dure.

Pour qu’il puisse changer, il faudrait qu’il subisse des chocs violents et des épreuves très importantes, susceptibles, par exemple, de déstabiliser la très haute conception qu'il a de lui-même, et surtout le convaincre qu'à la longue l'efficacité de ses mensonges et de ses tactiques s'est émoussée. C’est seulement ainsi qu’on pourrait espérer le voir, peut-être, un jour (?), évoluer favorablement. À vrai dire cela n’arrive presque jamais.

Mais en laissant espérer à son entourage, souvent aveugle, pareil changement, le pervers narcissique renforce son pouvoir. En donnant à ses victimes l’impression de chercher sincèrement à s’amender, il endort leur méfiance et en fait plus aisément ses dupes.

De fait tout effort d’amélioration personnelle lui paraît dérisoire voire ridicule, et il craint surtout d'avoir tout à y perdre - sa force, son pouvoir, le respect qu’on lui porte - avec le risque supplémentaire de se faire duper à son tour.

La relation du pervers-bourreau, et de sa victime

La logique perverse ignore le respect de l'autre. Autrui n'existe pas, il n'est pas entendu, il est seulement utile. Le pervers a besoin de l'énergie de certaines personnes pour combler le vide de sa propre existence. Mais pour cela il lui faut les soumettre.

« Un pervers narcissique ne se construit qu'en assouvissant ses pulsions destructrices. » (Marie-France Hirigoyen, « Le Harcèlement moral », page 125). Le pervers narcissique craint ainsi autant la solitude que les personnes qu'il ne peut pas soumettre. Il a besoin d'avoir toujours auprès de lui quelqu'un, une victime, qu'il va utiliser pour se mettre en valeur, pour se détourner de son propre néant, de sa propre réalité peu glorieuse, peu honorable. Il va donc essayer soit de s'approprier des qualités de la victime, soit de la détruire en reportant sur elle ses propres défauts (égoïsme, avarice, mensonge…). Le pervers est un prédateur.

Appropriation des qualités de l’autre

Plus que les biens matériels, ce sont des qualités morales, autrement plus difficiles à voler, que cherche à s’approprier le pervers : la joie de vivre, la sensibilité, l'aptitude à la communication, la créativité, les dons musicaux ou littéraires... Ainsi, lorsque le partenaire émet une idée, le pervers s'en empare et la fait sienne. S'il n'était pas litteralement aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d'échange, apprendre comment acquérir un peu de ces qualités qu'il envie. Mais cela supposerait une modestie que par définition il n'a pas. Les pervers narcissiques cherchent aussi à s'approprier les passions de l'autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s'intéressent à cet autre parce que cet autre est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner. On les voit ainsi avoir des coups de cœur, puis des rejets brutaux et « définitifs ». L'entourage comprend alors mal comment une personne peut être portée aux nues un jour puis démolie le lendemain.

Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l'égard de ceux qui leur semblent posséder les choses qu'ils n'ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. Ce désir d'appropriation peut être d'ordre social comme de séduire un partenaire qui les introduira dans un milieu qu'ils envient, haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique… Le bénéfice qu'ils en attendent est de posséder un faire-valoir qui leur permette d'accéder au pouvoir. Ils s'attaqueront ensuite à ce faire-valoir, cherchant à détruire en lui l'estime de soi et la confiance en soi, afin d'augmenter à leurs yeux leur propre valeur.

Détruire et nier l’autre

Cet autre, dont ils ne peuvent se passer, n'est même pas un alter ego respecté, qui aurait une existence, seulement un reflet d'eux-mêmes. D'où la sensation qu'ont les victimes d'être niées dans leur individualité et leurs qualités.

Le pervers narcissique cherche constamment à rehausser l’image qu’il a de lui-même. Il lui est pour cela nécessaire de trouver un être qui l'admire et lui renvoie de lui-même une image prestigieuse. Mais, refusant d'admettre ce besoin de se sentir perpétuellement valorisé, il dénie l'attachement à son faire-valoir que pareil besoin induit, faire-valoir qu'il n'aura de cesse de détruire.

Le pervers ne peut établir une relation fondée sur la symétrie ; il lui faut dominer l'autre et le mettre dans l'impossibilité de réagir et d'arrêter ce combat. C'est à ce titre que l'on est fondé à parler d'une réelle agression sur l'autre, et non d'un jeu pervers-complice. Il n'y a pas de négociation possible avec le pervers, tout est imposé, dès le départ, à la victime à qui a été retiré le pouvoir de dire non et qui, même si elle essayait d'utiliser à son tour des défenses perverses, ne pourrait jamais atteindre à la virtuosité « dans le mal » de son bourreau.

Pour parvenir à la destruction de sa victime, le pervers procède souvent de la façon suivante : - Il aborde sa victime en affichant une certaine « chaleur » externe. - Il s'insinue de plus en plus dans la vie de cette personne. - Il la vampirise par des moyens directs (reproches, insultes, humiliation...) ou indirects. - Finalement la victime tombe dans la dépression, la mélancolie, les comportements addictifs, voire l’automutilation. Elle est ainsi totalement à sa merci ou détruite.

Le pervers entre en relation avec l'autre pour le séduire. Dès que le poisson est « ferré », il le maintient tout simplement « accroché » tant qu'il en a besoin. Il joue avec sa victime au chat et à la souris, faisant patte de velours pour mieux la tenir, puis sortant ses griffes lorsqu'elle cherche à s'évader.

Celle-ci peut mettre des années avant de se rendre compte du processus de destruction mis en place. Au commencement elle ne subit que des brimades, des phrases anodines mais pleines de sous-entendus blessants, avilissants, voire violents. C'est la répétition constante de ces petites attaques qui rend l'agression évidente. Et il faut un incident pour déclencher la crise qui amène l'agresseur à dévoiler son piège ou sa tactique.

En règle générale, c'est la prise de conscience de la victime, et ses sursauts de révolte, qui vont provoquer le processus de mise à mort. Car l'on assiste bien à de véritables mises à mort psychiques où l'agresseur n'hésite pas à employer tous les moyens pour atteindre son but : anéantir sa proie. De fait toute remise en question de la domination du pervers sur sa victime ne peut qu'entraîner chez lui une réaction de fureur destructrice.

Le pervers peut chercher par exemple à éteindre toute libido en refusant soudainement une relation sexuelle avec son partenaire, tout en le culpabilisant pour cela. Il cherche ce faisant à éteindre, chez sa victime, toute trace de vie, tout désir y compris celui de réagir.

Il s'ingénie à culpabiliser sa proie. Ne supportant pas, un seul instant, d'avoir tort, il refuse toute critique, toute discussion ouverte et constructive avec sa victime. Il la bafoue ouvertement, n'hésitant pas à la dénigrer, à l'insulter, autant que possible sans témoin. Sinon il procède plus subtilement par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux yeux non avertis. La victime, elle, donne énormément, mais ce n'est jamais assez. N'étant jamais content, le pervers narcissique prend toujours la position de la victime d'une frustration dont il rend sa propre victime responsable.

Il dévore sa victime en se persuadant que c'est elle qui sollicite la sujétion. Il refuse de voir ou de reconnaître les difficultés qu’il crée dans la relation, car cela l'amènerait à une perception négative de sa propre image. Il en rejette la responsabilité sur son partenaire pour peu que celui-ci fasse preuve de bienveillance ou s'applique à jouer un rôle réparateur. Mais si ce dernier refuse d'accepter les torts imaginaires qui lui sont injustement imputés, il est immédiatement accusé d'être hostile et rejetant.

Il ne mesure pas à la même aune son comportement, toujours irréprochable selon lui, et celui des autres, toujours en faute. Il ne voit jamais la disproportion entre le peu qu’il « donne » et ce qu’il reçoit. C'est toujours l'autre, et jamais lui, qui fait preuve d'ingratitude et de mesquinerie.

L’existence même de la victime peut constituer, pour le pervers, un reproche permanent de sa perversité, et elle devient alors, à son insu, celle sur qui va se focaliser sa haine. Le pervers s’en prendra d'ailleurs à tous les « redresseurs de torts », à tous ceux qui auront cherché à le faire changer, et il n’aura de cesse de les faire chuter (moralement, socialement) car ils auront commis le crime, impardonnable à ses yeux, de faire intrusion dans son système de « confortement narcissique permanent ».

Le profil des victimes

Elles sont dotées des qualités que le pervers précisément convoite : douées et cherchant toujours à donner le meilleur d'elles-mêmes, elles sont séduisantes. Vives et extraverties, elles aiment parler de leurs réussites et exprimer leurs joies. Etant profondément généreuses, elles ne peuvent se résoudre à admettre la perversité de leur bourreau et s'appliquent à lui trouver des excuses. Toujours prêtes à se sentir responsables, voire coupables, acceptant facilement la critique, elles s'épuisent à donner au pervers une impossible satisfaction.

Elles introjectent la culpabilité : « Tout est de ma faute ! », ce qui permet au pervers narcissique une projection hors de soi-même en rejetant la culpabilité sur l'autre : « C'est de sa faute ! » (cf. Marie-France Hirogoyen, « Le Harcèlement Moral », p. 112).

Le pervers recherche souvent une personnalité maternelle, aimante, dévouée, parce qu'il a besoin d’être aimé, admiré - même et surtout s'il est lui-même incapable d’aimer -, d’avoir quelqu'un entièrement à son service. Mais l'attirance qu'il ressent pour elles n'exclut pas la haine.

Il prend le plus souvent ses victimes parmi des personnes pleines d'énergie et d'amour de la vie, pour les vampiriser et les « dévitaliser ». Il choisit de préférence des personnes honnêtes, sincères, gentilles, qui cherchent vraiment à consoler et à réparer, mais aussi naïves, sans trop d’esprit critique, voire fragiles, afin de les amener plus facilement et plus rapidement à accepter une relation de dépendance.

La victime recherche souvent de son côté une personne forte et charismatique qui la rassure, et c’est là justement l'image que le pervers veut donner de lui.

Les victimes désignées sont celles qui ont besoin d’un but valorisant pour exister - visiteuse de prison, bénévoles d’ONG… -, qui veulent agir pour le bien, et aiment à s’occuper des « chiens perdus sans collier ». Elles tomberont aisément sous l'emprise des pervers dans lesquels elles verront, souvent à tort, une personne fragile, un enfant à protéger.

Le pervers vit et se nourrit de l’espoir que la victime place, naïvement ou désespérément, en lui ou en quelque chose qu'il lui fait miroiter en permanence par des promesses fallacieuses. Cet espoir, pour la victime harcelée, est de « guérir » le harceleur et c'est cette illusion qui la fait rester dans la relation, et continuer à subir les attaques qui la détruisent sans réussir à la « décrocher » pour autant.

On s'étonne souvent que, malgré l’évidence des preuves, les victimes ne quittent pas leur bourreau. Mais c'est qu'en elles se mêlent aussi fierté, aveuglement, entêtement, dissonance cognitive, refus de la réalité. Car admettre la réalité serait trop douloureux, trop insupportable, quand l’investissement affectif dans le conjoint ou le partenaire a été l'objet a pris tant de place dans leur vie. Elles auraient trop à perdre à y renoncer, à commencer par leurs illusions.

Il y a souvent chez elles un amour fier, fanatique et aveugle (voire délirant), pour le compagnon ou l'enfant pervers. Par orgueil elles ne veulent pas se reconnaître comme victime, car elles espèrent toujours contrôler la situation. Du moins le pervers le leur laisse-t-il croire, alors que c’est toujours lui le vrai marionnettiste qui sait tirer les bonnes ficelles.

Pour certains psychanalystes les victimes d'une agression perverse sont secrètement complices de leur bourreau en instaurant ou favorisant une relation sadomasochiste, source de jouissance pour le pervers qu'elles espèrent ainsi contenter, pour mieux se faire accepter par lui. On est alors dans une relation psychopathologique.

Certaines victimes semblent souffrir au départ d’un manque de confiance en soi pathologique qui leur fait accepter aisément toute forme de soumission. Mais la plupart des victimes ne sont pas nécessairement masochistes : ce qui différencie les victimes de pervers des masochistes, c'est que lorsque, au prix d'un immense effort, elles parviennent à se séparer de leur bourreau, elles ressentent une immense libération, parce que la souffrance en tant que telle ne les intéresse pas.

Profil des conjoints des pervers narcissiques

On remarque que ces épouses (ou époux, le pervers narcissique n'est pas nécessairement masculin) se retrouvent un peu dans la même situation que celles des femmes battues. Elles subissent graduellement un lavage de cerveau, d’autant plus facilement qu’elles-mêmes sont souvent à la recherche d’un compagnon qui puisse les structurer. Elles peuvent même trouver excitant le côté sombre de leur partenaire. Elles peuvent être au courant de ses antécédents (problèmes de mœurs, prison, mauvaises actions racontées à l’envi par le pervers à son partenaire etc.) et pourtant tout lui pardonner.

Beaucoup d’entre elles restent avec leur mari parce qu'elles ont peur pour leur avenir, pour celui de leurs enfants, et pour leur sécurité matérielle. Beaucoup sont financièrement dépendantes de leur mari. Autant de raisons pour qu'elles acceptent le statut quo et se contentent d’un « bonheur au rabais ».

Les pervers narcissiques mariés ont souvent des épouses soumises qui ont sans doute peur de perdre leur « homme » et ne posent aucune question, même devant des évènements très troublants. Leur relation avec leur mari est loin d'être parfaite, mais elles s'en contentent. Elles espèrent toujours se tromper sur son compte, ou le corriger avec leur amour.

Elles ne reviennent à la réalité que lorsqu’elles échappent à l'attraction machiavélique qu'exerçait leur compagnon et que le monde dans lequel il les avait contraintes à vivre s’écroule peu à peu. Lorsqu'elles découvrent qui est réellement leur mari, elles perdent en fait toutes leurs certitudes. « Ces femmes ont des soupçons qu'elles ne veulent pas croire ». « La réalité est que le mariage est une chose très compliquée et qui doit répondre à beaucoup de besoins. Ce qui est acceptable pour une personne peut ne pas l'être pour une autre ».

Il est possible que, quel que soit l'aspect monstrueux du mari, ce dernier est capable par moment de tendresse, d'une tendresse toute relative dont se contentera alors l'épouse. D’autres sont l’objet de menaces, de punitions, le plus souvent subtiles, voilées, dans le cadre d’une sorte de dressage.

Comme Monique Olivier, 55 ans, visiteuse de prison qui avait rencontré Michel Fourniret lors de son séjour à Fleury-Mérogis avant de l’épouser, en 1989, une personne effacée « craintive, très impressionnée par son mari mais pas dans une logique de remords », ne s'étant pas révoltée une seule fois, selon le procureur général de Reims.

Parlant des femmes des tueurs en séries - le cas extrême - Michèle Agrapart-Delmas, psychocriminologue, expert judiciaire auprès de la Cour d’appel de Paris, rapporte : « Elles sont dans un rapport de soumission dans lequel elles trouvent un équilibre très précaire, pathologique. (...) Il y a un rapport de domination, mais en même temps elles participent et mettent la main à la pâte, ce qui révèle vraisemblablement des personnalités perverses. (...) Parallèlement, elles sont soumises à un isolement de plus en plus grand, sont petit à petit retirées de leur vie sociale. Leurs partenaires leur font comprendre que « les autres ne comprendraient pas ». Ces femmes sont des victimes mais des victimes partiellement consentantes ».

Roy Hazelwood, psychologue, a relevé que beaucoup de sadiques sexuels expérimentent sur leurs épouses certains comportements qu’ils accomplissent par la suite sur leurs victimes. Séduites, fascinées, vampirisées par la personnalité de leurs maris, elles peuvent perdre une partie de leur humanité. Selon ce dernier, on ne deviendrait pas toujours la femme d’un grand pervers par hasard. Certaines femmes sont fascinées par les tueurs en série ou les pervers. L’un des plus célèbres, Ted Bundy, qui a inspiré le film « Le silence des agneaux », a été inondé de demandes en mariage avant son exécution en Floride, le 24 janvier 1989.

Pourquoi acceptent-elles leur sort et ne se défendent-elles pas ?

La plupart du temps ces victimes ne peuvent rien faire. Elles sont trop faibles pour se défendre face à leur persécuteur, trop faibles pour prouver aux autres que la personne qui les a persécutées n’est pas celle qu’elle s’évertue à paraître. Elles sont souvent déstabilisées par l’absence de scrupules et la capacité de mensonge jusqu’au-boutiste de leur bourreau. De plus, elles savent qu’il est capable de terribles vengeances. Il y a souvent chez elles un mélange de fascination et de peur, comme la souris devant le naja.

De plus certains pervers infligent à leurs victimes des coups moraux si terribles, qu'il faut à leurs victimes beaucoup de temps pour s’en remettre. Certaines ne s’en remettent d’ailleurs jamais et peuvent aller jusqu'à se suicider.

L’aveuglement de certaines victimes est semblable à celui des membres d’une secte face aux agissements de leur gourou. Elles croient se défendre sans mesurer la puissance de l’emprise à laquelle elles sont soumises et le courage immense qu'il leur faudra pour s’en libérer. Elles peuvent alors trouver plus facile de se bercer d’illusions que de s'engager dans ce difficile effort libératoire.

Ruses, stratégies et tactiques des pervers narcissiques

Le pervers a en général beaucoup d’imagination, et il est difficile de recenser, ici, les milliers de ruses et tactiques, dont il dispose dans son arsenal.

Séduction, jeu sur les apparences

Contrairement au pervers de caractère, qui irrite son entourage par ses revendications et nie radicalement l’autre, le pervers narcissique, lui, réussit à créer un élan positif envers lui. Comme toute personne manipulatrice, il sait se rendre aimable.

Il change de masque suivant les besoins, tantôt séducteur paré de toutes les qualités, tantôt victime faible et innocente. Il a un souci scrupuleux des apparences, donnant le plus souvent l’image, valorisante pour son ego, d’une personne parfaite, image qui cache son absence d’émotion, d’amour, de sincérité et d’intérêt pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne s'intéresse pas à la réalité, tout est pour lui jeu d'apparences et de manipulation de l'autre. Il excelle à susciter, amplifier et faire alterner chez l'autre regrets et peurs.

Dissimulation

Le pervers agit à l’abri des regards. Les maltraitances sont rarement sous le feu des projecteurs, mais plutôt perpétrées dans le secret des alcôves. Les pervers sont les professionnels de la double vie et de la double personnalité.

Mimétisme

Ce sont de véritables caméléons, aptes à mimer les attitudes et les paroles de son interlocuteur pour susciter chez lui l'illusion d'un accord parfait, d'une entente exceptionnelle qui ne cesse de s'approfondir. Le mimétisme est d’ailleurs l'une des techniques employée par la Programmation neuro-linguistique.

Diviser, cloisonner ses relations

Par prudence, il divisera et cloisonnera ses relations, afin qu’on ne puisse pas recouper ses mensonges ou que ses victimes ne risquent pas de se s'allier contre lui. Sa technique, dans ce domaine, finit par être magistrale.

Vous encenser pour mieux vous couler

Il commence par vous encenser. Vous êtes le meilleur, le plus doué, le plus cultivé… Personne d'autre que vous ne compte pour lui (il n'hésite d'ailleurs pas à dire la même chose successivement à plusieurs personnes). Ces éloges et ces protestations d'attachement lui permettent de mieux « vous couler » ensuite en jouant sur l'effet de surprise, et de vous atteindre d'autant plus que vous ne vous attendiez pas à l'attaque et qu'il a en outre pris soin de choisir précisément le moment où vous pouviez le moins vous y attendre.

Se valoriser sans cesse et dévaloriser l’autre

Les narcisses cherchent à évoluer sous les feux de la rampe, à choisir des situations où d'autres pourront les admirer. Ils veulent capter l'attention de leurs semblables qu'ils considèrent, par ailleurs, comme de simples faire-valoir, victimes potentielles qu’ils n'hésiteront pas à critiquer en public, souvent insidieusement.

Le principe d’autorité

Il utilise son pouvoir de séduction, ses talents de comédien, son apparence de sérieux, toutes les facettes de ses « personnalités » pour s'imposer. Il aime arrêter toute discussion par quelque phrase définitive, utilisant le principe d’autorité : « Je suis malade ! », ou bien « Tu te rends compte de ce que tu me demandes ! », « Je ne peux pas discuter avec toi pour l’instant, tu vois bien que je suis pris ».

L’induction (suggérer l’idée à l’autre)

La grande force du pervers narcissique est l'art de l'induction.

Il s'applique à provoquer chez l'autre des sentiments, des réactions, des actes, ou, au contraire, à les inhiber. Il fonctionne en quelque sorte comme un magicien maléfique, un hypnotiseur abusif, utilisant successivement injonctions et séduction. Évitant d'exprimer à l'autre ce qu'il pense, de l'éclairer sur ses intentions, il procède par allusion, sans jamais se compromettre. Pour mieux duper, il suscite chez l'autre un intérêt pour ce qui va faire l'objet de la duperie, qu'il va rendre aussi alléchant que possible sans jamais en parler ouvertement. Étalant connaissances, savoir, certitudes, il va pousser l'autre à vouloir en savoir plus, à convoiter l’objet en question et à exprimer son désir de se l’approprier.

Il procède de la même façon s’il a l'intention a priori de refuser quelque chose. L'autre, qui n'avait pas l'idée de demander quoi que ce soit, va se sentir pris à contre-pied sans savoir exactement pourquoi : il se promettra alors de ne jamais demander quelque chose, il doutera de sa propre honnêteté, ou même se sentira suspect, entrant inconsciemment dans le jeu du pervers narcissique. Ce dernier, pour prendre l'ascendant sur sa « victime », assortira volontiers son discours d'un message moralisateur et s'affichera comme un être « noble et pur », contraignant l'autre qui ne veut pas être repoussé à s'identifier à cette morale, que cela soit dans l’acceptation ou le refus de la chose suggérée.

Faisant parler le pervers narcissique, Alberto Eiguer écrit : « Il faudrait que vous agissiez de sorte qu'il ne reste aucun doute que vous êtes moi... et que tout ce que vous faites, dites ou éprouvez, confirme que je suis le seul, moi, le plus grand et cela même au prix de votre propre disqualification ». On touche ici au fondement de l'induction narcissique.

Contradictions ou contradictions apparentes

Un jour, relâchant sa vigilance, content et fier de son coup, le pervers narcissique pourra même se vanter auprès de tiers auxquels il prête ses propres pensées, de son succès, l'autre l'avait mérité, puisqu’il « n'avait qu'à ne pas être si bête et si naïf ».

Mais même quand les contradictions de son comportement éclatent semant alors le doute sur sa personnalité, ses intentions ou sa sincérité, il parvient le plus souvent à rattraper ses erreurs et à restaurer la belle image de lui-même qu'il a laissée se fissurer par manque de prudence. Il affirmera alors, par exemple, qu’il a plaisanté et qu’il ne cherchait qu’à tester son interlocuteur.

La plupart du temps, on lui pardonnera malgré tout, parce qu'il sait se rendre sympathique et surtout parce qu’il a toujours une explication pour justifier un comportement soudain contradictoire. L’erreur « désastreuse » sera mise sur le compte d’une faiblesse momentanée, d'une fatigue, d’un surmenage, d’une maladie. Finalement, on se dira que toute personne « parfaite » est faillible.

« Le pervers narcissique, […] aime la controverse. Il est capable de soutenir un point de vue un jour et de défendre les idées inverses le lendemain, juste pour faire rebondir la discussion ou, délibérément, pour choquer. » (Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement moral, page 108)

Emploi de messages paradoxaux

Le pervers narcissique se complaît dans l'ambiguïté. Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il bloque la communication et place sa victime dans l'impossibilité de fournir des réponses appropriées, puisqu'elle ne peut comprendre la situation. Elle s'épuise à trouver des solutions qui seront par définition inadaptées et rejetées par le pervers dont elle va susciter les critiques et les reproches. Complètement déroutée, elle sombrera dans l'angoisse ou la dépression (voir Marie-France Hirigoyen, « Le Harcèlement Moral », « La communication perverse », p. 111).

Calomnies et insinuations

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » (Beaumarchais).

Le pervers narcissique a le talent de diffamer sans avoir l’air d'y toucher, prudemment, en donnant l’apparence de l’objectivité et du plus grand sérieux, comme s’il ne faisait que rapporter des paroles qui ne sont pas les siennes. Souvent il ne porte pas d’accusation claire, mais se contente d'allusions voilées, insidieuses. À la longue, il réussira à semer le doute, sans avoir jamais prononcé une phrase qui pourrait le faire tomber sous le coup d’une accusation de diffamation.

Il usera du pouvoir de la répétition et ne cessera pas de semer le doute sur l’honnêteté, sur les intentions de l’adversaire qu'il veut abattre s'appuyant sur la tendance humaine à croire « qu’il n’y a pas de fumée sans feu ».

Fausse modestie

Lors de l’utilisation de la technique de l’induction (voir plus haut), il se présente bien volontiers comme une personne modeste, n’osant pas proposer ses solutions ou l’objet de sa duperie (l’appât), l’objet qu’il veut soumettre à la convoitise de l’autre.

Comme un rusé paysan, il est capable parfois de se faire passer pour bête et naïf, prêchant le faux pour savoir le vrai. Un très bon moyen de guerre psychologique pour tirer les vers du nez d’une personne trop pleine de certitudes.

Confusion des limites entre soi et l'autre

Le pervers narcissique n'établit pas de limites entre soi et l'autre. Il incorpore les qualités de l'autre, se les attribue pour pallier les faiblesses de sa véritable personnalité et se donner une apparence grandiose. Ces qualités qu'il s'approprie, il les dénie à leur véritable possesseur, cela fait partie intégrante de sa stratégie de la séduction. « La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de l'autre. Cette séduction est narcissique : il s'agit de chercher dans l'autre l'unique objet de sa fascination, à savoir l'image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n'est pas énergie, elle est de l'ordre des signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n'est pas là dans le registre de l'aliénation - comme dans l'idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l'autre -, mais dans le registre de l'incorporation dans le but de détruire. La présence de l'autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, p. 94).

Utilisation de fausses vérités énormes ou crédibles

La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d'abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.

« Quoi que l'on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d'avoir raison, d'autant que la victime est déjà déstabilisée et n'éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C'est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C'est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc l'autre. Quelle que soit l'énormité du mensonge, le pervers s'y accroche et finit par convaincre l'autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu'ils disent dans l'instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d'une construction délirante. Tout message qui n'est pas formulé explicitement, même s'il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l'interlocuteur. Puisqu'il n'y a pas de trace objective, cela n'existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d'ignorer ce qui va à l'encontre de son intérêt narcissique. C'est ainsi que l'on voit les pervers entourer leur histoire d'un grand mystère qui induit une croyance chez l'autre sans que rien n'ait été dit : cacher pour montrer sans dire. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 94)

Il use d'un luxe de détails pour éteindre la vigilance de ses proches. « Plus le mensonge est gros, plus on a envie d'y croire. »

Se poser en victime

Lors des séparations, les pervers se posent en victimes abandonnées, ce qui leur donne le beau rôle et leur permet de séduire un autre partenaire, consolateur.

Il peut se faire passer pour faible, pour le « chien perdu sans collier », prendre la mine de chien battu, les yeux tristes, dont voudront alors justement s’occuper les femmes maternelles, dévouées, celles ayant une vocation de dame patronnesse, celles n’existant que par le dévouement à autrui, celles qui deviendront souvent leurs future victime. Cela afin de mieux faire tomber dans ses filets

Il a d’ailleurs un talent fou pour se faire passer pour une victime. Comme il a un talent fou, pour se faire passer pour malade ou irresponsable ou tirer profit d’une maladie (imaginaire ou réelle), d’un accident, user ou abuser d’un handicap réel etc.

Création d’une relation de dépendance

L'autre n'a d'existence que dans la mesure où il reste dans la position de double qui lui est assignée. Il s'agit d'annihiler, de nier toute différence. L'agresseur établit cette relation d'influence pour son propre bénéfice et au détriment des intérêts de l'autre. « La relation à l'autre se place dans le registre de la dépendance, dépendance qui est attribuée à la victime, mais que projette le pervers [sur l’autre]. A chaque fois que le pervers narcissique exprime consciemment des besoins de dépendance, il s'arrange pour qu'on ne puisse pas le satisfaire : soit la demande dépasse les capacités de l'autre et le pervers en profite pour pointer son impuissance [celle de sa victime], soit la demande est faite à un moment où l'on ne peut y répondre. Il sollicite le rejet car cela le rassure de voir que la vie est pour lui exactement comme il avait toujours su qu'elle était » (Marie-France Hirigoyen, « Le Harcèlement Moral », page 115).

Inhiber la pensée critique de la victime

Lors de la phase d'emprise, la tactique du pervers narcissique est essentiellement d'inhiber la pensée critique de sa victime. Dans la phase suivante, il provoque en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d'injonction ou d’induction. « Si l'autre a suffisamment de défenses perverses pour jouer le jeu de la surenchère, il se met en place une lutte perverse qui ne se terminera que par la reddition du moins pervers des deux. Le pervers essaie de pousser sa victime à agir contre lui (et à la faire agir d’une façon perverse) pour ensuite la dénoncer comme « mauvaise ». Ce qui importe, c'est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive ». (Marie-France Hirigoyen, « Le Harcèlement Moral », page 122).

Le plus dur pour la victime est de ne pas rentrer dans le jeu, en particulier le jeux des conflits artificiels, provoqués par le pervers.

Tactique du harcèlement moral pervers

Isoler quelqu'un, refuser toute communication, ne pas lui transmettre de consignes, multiplier les brimades, ne pas lui donner de travail ou un travail humiliant, au contraire, lui donner trop de travail ou un travail largement au dessus de ses compétences etc... les cas de figure du harcèlement moral, du bizutage ou du mobbing, telles sont les tactiques du harcèlement moral, pouvant se décliner à l’infini.

Selon la définition la plus courante « Le harcèlement moral est un ensemble de conduites et de pratiques qui se caractérisent par la systématisation, la durée et la répétition d'atteintes à la personne ou à la personnalité, par tous les moyens relatifs au travail, ses relations, son organisation, ses contenus, ses conditions, ses outils, en les détournant de leur finalité, infligeant ainsi, consciemment ou inconsciemment, une souffrance intense afin de nuire, d'éliminer, voire de détruire. Il peut s'exercer entre hiérarchiques et subordonnés, de façon descendante ou remontante, mais aussi entre collègues, de façon latérale ».

Tactiques ultimes (sur le point d’être confondu)

Si un emballement peut conduire le pervers narcissique à commettre des actes de violence, il évite soigneusement de se faire « emballer » par la police et la justice. Pour cela, il maîtrise l'art de « l'emballage » des faits dans le discours. Pour paraphraser Philinte, dans « Le Misanthrope » : « Toujours, en termes convaincants, ses dénégations sont dites ». Acculé, il peut se faire passer pour fou, irresponsable de ses actes, car on sait que les fous peuvent tout se permettre (article 122-1 du nouveau code pénal).

Annexe : Articles de loi

De l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse

Article 223-15-2 du Code pénal. (Loi nº 2001-504 du 12 juin 2001 art. 20 Journal Officiel du 13 juin 2001) (Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente et connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. Lorsque l'infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d'un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende...

Loi contre le harcèlement moral sur le lieu de travail

Définition du code du travail L 122-49. Aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour avoir subi, ou refusé de subir les agissements définis à l'alinéa précédent ou pour avoir témoigné de tels agissements ou les avoir relatés. Toute rupture du contrat de travail qui en résulterait, toute disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit. (conformément à la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale).

La cruauté mentale et physique

· Il y a cruauté physique lorsque l’un des conjoints s’en prend à l’autre en lui assénant des coups ou en exerçant des sévices sur sa personne. · Il y a cruauté mentale lorsque l’un des conjoints, volontairement, cherche à blesser l’autre autrement que par des agressions physiques (injures, humiliation, mépris). La cruauté mentale provoque une souffrance morale entraînant parfois des conséquences physiques lorsque la victime est soumise à des violences verbales, dites psychologiques telles que les insultes, les menaces, les terreurs infligées, les humiliations...

Pour la législation française les violences (sévices physiques, actes de barbarie…) sont prévues dans les articles 222-7 à 227-14 du Nouveau Code Pénal.

La législation française définit les privations de soins ou négligences selon l’article 227-15 du NCP « le fait pour un ascendant légitime, naturel ou adoptif - ou toute autre personne exerçant à son égard l’autorité parentale ou ayant autorité sur un mineur de 15 ans - de priver celui-ci d’aliments ou de soins au point de compromettre sa santé est puni de 7 ans d’emprisonnement (...) ».

Article 44 du code de déontologie médicale (Sévices à autrui)

Le signalement de maltraitance à enfant fait l'objet de la loi du 10 juillet 1989 (art. 40 du code de la famille et de l'aide sociale). Des dispositions identiques sont applicables pour permettre le signalement de maltraitance sur personnes âgées, majeurs protégés ou toute autre victime. Le médecin ne peut pas être arrêté par l'objection de violation du secret professionnel : l'article 226-14 du code pénal établit à ce sujet une dérogation au secret médical (art. 4 et annexe).

On entend par maltraitance toute violence physique, tout abus sexuel, toute cruauté mentale, toute négligence lourde ayant des conséquences préjudiciables sur l'état de santé et, pour un enfant, sur son développement physique et psychique. Article 44 du code de déontologie médicale (Sévices à autrui)

L'article 226-14 autorise la dénonciation des violences mais d'aucune manière celle de leur auteur présumé, que celui-ci en ait fait l'aveu au médecin ou ait été dénoncé par la victime. Le médecin n'est tenu que de signaler les sévices constatés ou dont il a acquis la conviction. Il doit observer la plus grande prudence lorsqu'il rapporte les dires de son patient.

Dans les cas flagrants de maltraitance ou de fortes présomptions, le médecin doit soustraire d'urgence la victime aux sévices, de préférence en l'hospitalisant et en s'assurant que cette mesure a bien été réalisée.

Dans les cas moins évidents, le médecin traitant doit faire appel à un spécialiste (pédiatre, gynécologue, psychiatre...) ou mieux l'adresser à une équipe hospitalière afin que dans tous les cas le diagnostic de maltraitance repose sur des éléments indiscutables étant donné les répercussions d'un tel diagnostic, et la nécessité d'un bilan global.

Loi visant à renforcer le rôle de l’école dans la prévention des faits de mauvais traitements à enfants

Loi n° 2000-197 du 6 mars 2000 parue au JO n° 56 du 7 mars 2000, TITRE II BIS

PRÉVENTION ET DÉTECTION DES FAITS DE MAUVAIS TRAITEMENTS À ENFANTS

Art. L. 198-1. - Les visites médicales effectuées en application du troisième alinéa (2°) de l'article L. 149 et du deuxième alinéa de l'article L. 191 ont notamment pour objet de prévenir et de détecter les cas d'enfants maltraités.

Art. L. 198-2. - Au moins une séance annuelle d'information et de sensibilisation sur l'enfance maltraitée est inscrite dans l'emploi du temps des élèves des écoles, des collèges et des lycées.

Ces séances, organisées à l'initiative des chefs d'établissement, associent les familles et l'ensemble des personnels, ainsi que les services publics de l'État, les collectivités locales et les associations intéressées à la protection de l'enfance.

Art. L. 198-3. - Un décret fixe les conditions d'application du présent titre.

http://www.senat.fr/leg/tas99-091.html

Loi du 10/07/1989 sur l'Articulation entre Protection Sociale et Protection Judiciaire

Lorsqu'un mineur est victime de mauvais traitement ou qu'il est présumé l'être et qu'il est impossible d'évaluer la situation ou que la famille refuse manifestement d'accepter l'intervention du service de l'Aide Sociale à l'enfance, le Président du Conseil Général avise sans délai l'autorité judiciaire.

Voir aussi

Liens Wikipédia

Bibliographie

  • Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral - La violence perverse au quotidien, Edition Syros, Paris, 1998
  • Marie-France Hirigoyen, Malaise dans le travail, Harcèlement moral : Démêler le vrai du faux, La Découverte et Syros, Paris, 2001
  • Martiale O'Briens, Le pervers narcissique, Édition Le Manuscrit, 25 novembre 2002
  • Alberto Eiguer, Le pervers narcissique et son complice, Éditions Dunod, 2004
  • Marie-Odile Dupé, Bizutages, Éditions Corlet, coll. « Collection Panoramiques », Paris, 1988
  • Christophe Dejours, Souffrance en France, La banalisation de l'injustice sociale, Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », Paris, 1998
  • Heinz Leyman, Mobbing, La persécution au travail, Édition du Seuil, Paris, 1996
  • Stanley Milgram,Calmann-Lévy, Soumission à l'autorité, Paris, 1974
  • Gérard Lopez,Arianne Casanova, Il n'est jamais trop tard pour... Cesser d'être une victime, Editions La Martinière, Paris, 2001
  • Valérie Duby,Alain Jourdan, Etre l'épouse d'un tueur en série, La Tribune de Genève, Genève, 12 juillet 2004
  • Le Bouc émissaire, étude comparée d'histoire des religions, James George Frazer, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, 1925
  • René Girard, Le Bouc émissaire, Grasset, Paris, 1982
  • René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, Paris, 1961
  • Dr. Yves Prigent, La Cruauté ordinaire, Desclée de Brouwer, 2003
  • Guy Richard, L’Histoire inhumaine, Éditions Armand Colin, 1992
  • Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Presses universitaires de France, Paris, 2003
  • John Dollard, Frustration and Aggression (1939), Yale University Press, coll. « New Haven », 1969
  • Effroi, peur, angoisse. Clinique des violences contemporaines, revue éditée par l'association Savoirs et clinique
  • Denis Toutenu,Daniel Settelen, L'affaire Romand : Le narcissisme criminel. Approche psychologique, L'Harmattan, 2003

Liens externes

Bonjour Nicky,

Qu'en est-il du père de votre enfant?

La première chose que je vous conseille est de consulter la loi et une personne compétente en la matière (avocat, juriste, assistante sociale...).

Affronter ces craintes vous donnera une idée plus claire de ce à quoi vous pouvez vous attendre mais aussi et surtout, un moyen de trouver d'éventuelles solutions pour agir. Et puis, il y a de fortes chances que réagir en ce sens apaisera vos angoisses, ou du moins, pour partie.

Si vous vivez en France, voici une association qui pourrait éventuellement vous conseiller: L'Association contre la violence morale dans la vie privée (AJC).

Bonne chance!

13 perri
lundi 3 septembre 2007 à 14h43:

bonjour ma femme me quitte apres 35 années de vie commune et cela pour vivre à 500 metres de chez nous , elle a fait 10 ans de psychanalyse et me dit qu elle doit couper le cordon et mettre fin a des relations oedipiennes....car pour elle rester au domicile est au peril de sa vie ....elle a peur de sa mort psychique et mentale ....suis je un pn. ? pour qu elle me quitte soudain sans raisons avouées? MERCI

14 Didier
lundi 3 septembre 2007 à 19h26:

Je n'ai pas tout lu ton blog encore mais, je retrouve beaucoup de choses que j'ai vécues. Pour moi aussi écrire cette histoire m'a permis de faire sortir une partie de cette douleur et de cette honte qui m'habitait. De plus, c'est le fait d'avoir lu un blog du même type il y a deux ans bientôt qui m'a permis d'ouvrir les yeux ainsi que le livre d'hirigoyen "Harcèlement moral ou la violence perverse au quotidien" qui m'ont permis de mettre fin à la relation. J'avais enfin compris que je n'étais pas fou et que ce genre de chose arrivait à d'autres personnes. J'avais lu des témoignages ou j'avais retrouvé des scènes vécues mot à mot et cela a été un grand soulagement. c'est pour cela que témoigner est important pour aider les personnes qui souffrent encore qu'elles ne sont pas seules et que l'on peut s'en sortir. Je sais que le processus pour reprendre confiance en soi est long mais lorsqu'on peut à nouveau se regarder dans une glace sans honte, un pas important est franchi. Je te souhaite de trouver enfin le bonheur. Didier

15 Corentine
dimanche 9 septembre 2007 à 11h47:

A lire tout ceci, je me rends compte que j'ai échappé à quelque chose de bien destructeur : une rencontre qui aurait pu m'être fatale si certaine personne de mon entourage, victime il y a une dizaine d'années d'un PN, ne m'avait mise en garde. Dans ce que je lis ici, je retrouve tant de choses : le mépris de l'autre, la dévalorisation constante, la mise en culpabilité de l'autre alors que la "crasse" vient de lui seul, l'arrogance, la "sadisation" de personnes considérées comme étant à son service (personnel de restau par exemple), non réponse aux questions précises,ne se trompe jamais (les autres ne sont que des minables par rapport à sa grande intelligence et son savoir), brille en société et attire toujours l'attention sur lui, aime être reconnu, ne parle que de lui (l'autre se doit de l'admirer et de le valoriser sans cesse) etc... c'est incroyable! Il a sans doute plusieurs "victimes" à la fois, qu'il repère sur les sites de rencontre, proies faciles car en grande demande affective. Je suis heureuse d'avoir décelé et analysé tout cela avant que l'engagement émotionnel et affectif ne soit trop fort.

16 kalimerO
dimanche 9 septembre 2007 à 19h46:

Le problème avec ce genre de sujet c'est que ceux qui veulent en parler, souvent en connaissance de cause pour essayer de comprendre se font taxer d'irresponsables et de manipulateurs alors qu'eux meme ont souffert de manipulation et qu'il faut dans un premier temps qu'ils soient reconnus dans leur souffrance. Nier leur souffrance et leur tentative de comprehension du "phenomene" n'est qu'une douloureuse façon de les replonger dans une situation de culpabilisation deja connue. Dans un second temps, i lfaut accepter non pas sa part de culpabilité mais de responsabilité pour accepter de comprendre que cette danse perverse se joue à 2. On ne se choisit pas par hasard et si on se fait avoir dans un premier temps c'est tout simplement parce que des enjeux cachésne nous apparaissent pas tout de suite clairement. la psychologisation (en laquelle je suis maitresse) n'explique, ni ne justifie totalement les problemes rencontrées dans ce type de relation par le 2 individus. Je viens de retomber dans ce genre d'histoire et pourtant je connais ce genre de mecanique... Aveuglement hormonal sans doute... Toujours est il que si je ne peux m'en vouloir, je suis pourtant retombée dedans. C'est allé trop loin et tres vite mais s'est terminé aussi vite. Et je suis soulagée de pouvoir en etre sortie en apprennant beaucoup sur me, myself and I, les enjeux d'une relation y compris celle ci et ce vers quoi je tendais reellement. A ceux qui jette la pierre, etendez le debat et proposez des pistes de reflexions constructives...

17 Corentine
dimanche 9 septembre 2007 à 21h08:

Ceux qui jettent la pierre... ou plutôt ceux qui l'ont prise en pleine figure ! On ne se choisit pas par hasard, sans doute, mais certains éléments de l'histoire de chacun, de chacune nous prédisposent à rencontrer nos "bourreaux". Responsabilité, bien sûr. Il faut un long cheminement intérieur, un gros travail sur soi pour en prendre conscience, accepter cela...

18 Lucia
lundi 10 septembre 2007 à 11h57:

Je suis d'accord avec toi, KalimerO, ce type de ralation se construit à 2. Les PN ne choisissent pas n'importe qui et les dépendants affectifs sont capables de demeurer aveugles lorsque la possibilité d'une relation saine s'offre à eux, alors qu'ils vont repérer au premier coup d'oeil un éventuel bourreau. Tout cela fonctionne comme un jeu de légos. Les pièces s'emboîtent. On peut voir ça aussi comme des aimants : + et - s'attirent mais c'est le négatif qui l'emporte. N'oublions pas pourtant que + et + s'attirent et qu'ils créent du positif.

Après, il est évident que tout cela se fait de manière inconsciente, sinon il faudrait être maso pour foncer dans le mur tête bessée. Et je préfère penser que l'on est conditionné plutôt que maso.

Et je crois aussi effectivement que pour éviter ce genre de piège qui a tendance à se répéter, la première chose est de faire un travail sur soi. On peut bien sûr commencer par se défouler ou se rassurer en rejetant toutes les responsabilités sur l'autre, ça fait toujours du bien et il ne faut pas s'en priver, mais il faut rapidement apprendre à se remettre en cause pour trouver l'origine de ces tendances et pouvoir les combattre.

Le problème, c'est que même une fois repérées les raisons qui nous ont poussé à en arriver là, ce n'est pas toujours facile de s'en sortir. Il faut du temps, de l'énergie, et surtout, ariver à laisser une chance à des histoires qui se présentent à nous sous des formes moins passionneles mais qui, petit-à-petit, peuvent nous faire changer d'avis sur ceux qu'on voyait jusqu'à présent comme des gens "trop gentils". Car il y a une tendance chez les dépendants affectifs à voir les gentils comme des faibles (et donc les méchants comme des forts), ce qui est bien sûr, totalement erroné et certainement dû aux images qui nous ont construit. Il y a d'ailleurs beaucoup à réfléchir dans cette direction, car je crois que cela est souvent dû à des problèmes de représentations symboliques établies dans l'enfance. L'idéalisme issu de ces représentations peut totalement fausser notre quête de l'autre et nous faire éternellement rechercher des "bad boys" sous prétexte qu'ils sont plus durs donc plus solides par exemple...

A méditer.

bonjour,

je dois dire que je reconnais mon mari dans cette lecture. je sais que je ne suis pas responsable de son état. je lui tiens tête, il le vit mal et je crois que je vais pas tarder à ressentir mon entêtement par des représailles. cette lecture a été un enrichissement pour moi.

21 Electre
dimanche 21 octobre 2007 à 06h00:

Attention en lui tenant tête à ne pas rentrer dans son jeu de la surenchère perverse.

Les représailles, oui, à coup sûr...

Bon courage pour la suite et surtout, prenez soin de vous!

22 arco
dimanche 2 décembre 2007 à 14h27:

cher electre j' ai lu le message de lulla qui est la methode typique du pn. malheureusement je crois que seul ceux ou celles qui ont ete les proies de ces tarés peuvent comprendre..les autres si ils sont sain d'esprit et qu'il n'ont jamais eu a faire a eux pensent que c'est inimaginable et exagéré et que la proie n'est en fait qu'une victime un peu naive et consentante.. .mon pn m'a en fin de compte fait le plus beau cadeau:comprendre la nature humaine,on ne doute plus de "soi" quand on comprend les "agressions".c'est imbécile m'a en fait sans le vouloir donné la clef du bonheur.. mon pn: 8 ans d'acharnement insidueux, de rumeurs lancées, d'imitation de ma facon d'etre,de piques insidueuses,..m'a obligé a partir du cercle d'ami, quand je leur disais(j'avais encore rien lu sur les pn)mais vous voyez pas que ce mec est un serpent..si je te dit le mot serpent c'est pas par hazard,ce mec c'est un SSSEERRPENT!!!ils me répondaient oui oui et un arbre c'est un arbre.. ils les a tous monté contre moi de facon incidieuse..ils se mettaient a me parler avec compassion ,me disaaient que je me faisait des idées..de facon douce pour ne pas me vexer.. c'était insuportable, et mon pn rencherrissait mais lui je sentais bien qu'il disait ca faussement et lui continuait a me dire "tu es mon meilleure pote.on est comme des freres" il m'a toujours dit cade facon un peu fausse mais je ne comprenais pas pourquoi et moi humain comme j'étais je culpabilisait de l'envoyer se faire voire.. il faut préciser qu'au début toutes les filles étaient amoureuses de moi, j'avais un contact facile avec les gens,j'etait joyeux, heureux...

23 arco
dimanche 2 décembre 2007 à 15h09:

LULLA A ECRIT : Longue bibliographie mais peut-être à relire avec plus de recul et à compléter: les gens ne naissent pas psychopathes, pervers etc. comme vous le laissez entendre (ET MEME SI JE CONCOIS QUE CELA PUISSE RASSURER). Je conseillerais par exemple "du désaveu à l'errance" de Ginestet-Delbreil ou "bourreaux et victimes" de Sironi afin de comprendre le processus et de réhumaniser les fameux pervers (HISTOIRE DE SE DIFFERENCIER D EUX). MAIS PEUT ETRE S AGISSAIT T IL EN FAIT D UN SIMPLE EXERCICE EXECUTOIRE ?

NEANMOINS, si ce texte a pu aider certaines victimes de pervers qui s'y sont senties soutenues ET RENARCISEES, je SALUE EN CE SENS votre démarche (même si JE TROUVE DANGEREUX que vous vous fassiez passer pour UN SPECIALISTE QUE VOUS N ETES PAS). fin de citation

OOOHHHH que c'est petit tout ca..que c'est minable ,tu me fais penser a l'enfant qui n'arrive pas a faire un chateau de sable et qui va detruire celui de son voisin . quelle haine absurde. LECTEURS SURTOUT FAITES ATTENTION A CE QUE VOUS LISEZ SUR INTERNET ET DANS LES LIVRES CAR IL Y A BEAUCOUP PLUS DE PN QUE CE QUE VOUS PENSEZ ET A MON AVIS FREUD EN ETAIT UN BEAU.. IL MELANGEAIT LE VRAI AVEC LE FAUX CE QUI DONNAIT UNE CERTAINE CREDIBILITE MAIS N A JAMIS CESSER DE CULPABILISER CES PATIENT : SI VOUS ETEZ COMME CA C EST DE VOTRE FAUTE,IL FAUT FAIRE UN TRAVAIL SUR VOOUUS MEME.. SOIT C EST QUELQU UN QUI A ETE DANS L ERREUR CE QUI EST FORT POSSIBLE NE LE SOMME NOUS PAS TOUS AVANT D AVOIR SUBIS ET COMPRIS UN PN SOIT C EST UN BEAU PN VU LES PHOTOS DE LUI JE PENCHE PLUTOT POUR CETTE IDEE un petit truc que j'ai remarqué :filmez tout vos amis un par un sous un pretexte quelquonque (cadrez bien sur le visage)et passez vous ensuite le film image par image ..il faut absolument vers le visionnage seul et je vous conseille d etre assis.. LULLApourquoi donc te sens tu agresser par l'article wikipedia sur les PN.. ahh cest simplement que tu n'est pas d'accord ..et que toi quand tu n'es pas d' accord tu les dis..parce que tu es quelqu'un de franc..et que ce n'est tout de meme pas un défaut d'etre franc et d'ailleurs tu vois pas pourquoi cet electre te pose une question qui elle pour le coup parait un peu incidieuse.."je ne comprend pas votre demarche reele ici ?" alors que toi d'ailleur tu n' a fait que donner un simple avis parmis d'autre (imaginons qu'on puisse effacer les messages envoyés)et si ton message n'est plus sur le site c'est parceque t'as eu un probleme informatique ..par contre t'a pas bien compris ce quet'as dit ton technicien, parce que tu avoue que tu n'y connais pas grand chose mais bon il t'a dit que ca pouvait arriveer de temps en temps..

24 cornélius
dimanche 2 décembre 2007 à 18h51:

salut à tous j'ai moi aussi connu un PN (un vrai de vrai)pendant près de 10 ans...autant dire que je faisai peur à voir..je crois que c'est inutile de raconter mon expérience, qui se resume à une souffrance morale terrible, car tous ceux qui s'interessent de près au sujet savent de quoi il en retourne.

Pour ce qui pense que la victime porte une responsabilité en elle, meme infime :

ne vous est-il jamais arriver de répondre a un sondage dans la rue, ou meme simplement de donner l'heure a quelqu'un ? eh bien c'est tout ce dont le PN à besoin : une personne HUMAINE en face de lui. Imaginez que cette personne a qui vous avez donné l'heure une fois, vous la recroiser a votre arret de bus, elle vous redemande l'heure (elle fait de l'allergie au bracelets montres), vous rendez compte au fil des jours que vous avez le meme itinéraire pour aller au travail,etc., elle est plutot sympathique, avenante,se montre séduisante etc... est -il besoin d'épiloguer ? quelqu'est été vos antécedants de quoi etes vous responsable ? (d'etre humain ?) Ceux qui culpabilisent (de bonne foi j'en suis sûr) les PROIES de ces PREDATEURS n'ont pas tout à fait compris le sujet. (c'est dailleurs le drame des proies) je rebondit sur ce qu'a dit arco (plus haut) au sujet de la clée du bohneur, celui qui n'a pas pleinement compris qu'il existe parmis nous des etres "sans ames", dont le but existentiel est de manipuler et détruire les autres... je le plain. c'est bien de comprendre les causes qui on mené les PN à etre ainsi, de considérer leur "escence" humaine, de ne plus etre effrayé par leur "machiavélisme diabolique", ça m'a personnellement beaucoup aidé de comprendre l'icompréhensible. le pervers qui n'eprouve aucun sentiment "bon" joue avec les croyances populaire et les critères de ce monde (la névrose commune est le terreau de ses exploits): performance, beauté, hontes ou pitiées communément admise, le ridicule, l'auto accablement, etc... Sa 1ere arme, c'est l'incompréhension de l'autre, d'ou découle la culpabilité, le doute, la souffrance et tout le tintamarre.. la seconde c'est une perfidie dans la manoeucre, qui dépassel'entendement. Sa toute puissance provient uniquement du fait qu'une telle bassesse est proprement insoupçonnable. Et la dernière, la plus importante de toutes, il sait, ce que nous ignorons volontier :

que le mal-etre est un sentiment qui ne peut etre -PROVOQUE- !!QUE!! par des -CAUSES- EXTERIEURES.

Il se gargarise secretement de cette découverte mais il ne se l'applique pas à lui meme...

salut à tous et voici ma conclusion : C'EST PAS MA FAUTE !!! (a répéter a haute voix, ça fait du bien)

Pour ceux qui veulent voir 2 PN en action vidéo ici (benoit poelvoord) : http://the-ou-cafe.france2.fr/archives/36690169-fr.php#para36692854 (copier coller ds la barre d'adresse)

petit jeu 1 . trouver les 2 PN . trouver la personne à bout !

petit jeu 2 (merci Arco) faire des arrets sur image, sur la présentatrice, et fixer son regard plus de 15 sec.

PS: si quelqu'un pouvait prévenir la victime qu'il y a un PN parmis ces potes d'enfance, ce serait sympa !

25 cornélius
dimanche 2 décembre 2007 à 19h18:

PS : Bravo electre pour ce blog !

26 nat
mercredi 12 décembre 2007 à 01h19:

bonjour à tous, j'ai lu vos messages avec attention; ils m'ont beaucoup appris et conforté dans l'idée que ma meilleure amie est bien sous l'emprise d'un pervers narcissique. J'ai beau essayé de lui ouvrir les yeux, il semble que rien n'y fait. Il a toujours de bonnes excuses. pourriez-vous me donner quelques conseils pour lui faire prendre conscience de sa situation sans la braquer ? j'ai besoin de votre aide car elle prend le chemin de la dépression, je m'inquiète et ne sais pas quoi faire. J'ai eu une altercation avec lui ce week end mais comme vous le décrivez si bien, il rejette toute faute sur les autres, ne s"e remettant pas du tout en question. Il fait le vide dans sa vie et lui pompe son énergie, son amour, son âme... merci d'avance nat

27 carare
mercredi 12 décembre 2007 à 02h07:

salut , je suis contente d'etre tombé sur ce site, je l'ai lu d'une traite, en m'arretant toute fois pour secher mes larmes, je sors d'une relation, de 3ans avec un pn et meme si au fond de moi je savais tout ca... je te dit merci car le simple faut d'avoir pu mettre des mots sur ma souffrance ca m'a fait du bien, beaucoup de bien! En ce qui le concerne (le pn) il est dans la phase critique, sur le point d'etre demasqué, il se fait passer pour fou.. il cherche a me detruire encore, sa haine est toujours vivace, mais heureusement pls son emprise.. je croyais etre devenu folle,pauvre malade, il serait presque à PLAINDRE si il ne m'avait pas fait tant de mal, bon courage a ce qui subissent OUVREZ LES YEUX !!! Bye !

28 carare
mercredi 12 décembre 2007 à 02h14:

salut nat, je crois que le declic doit venir de sa tete, ou alors il faut que tu le confonde.. le prendre en flagrant deli de mnsonge, a voir, lui tendre un piege et le manipuler a votre tour pour qu'il fasse des erreurs, vous connaissez bien votre amie et vous savez ce qui la touche alors... tapez dans ce domaine, elle travaillera dans sa tete et finira par voir qu'il ne tiens pas la route, bon courage car ca va etre chaud !

29 carare
mercredi 12 décembre 2007 à 02h24:

re nat... pourquoi ne lui feriez vous pas lire ce blog... !!! Laissez la seule, pretextez avoir quelque chose à faire dans une autre pièce, laisser son libre jugement reprendre sa place tranquillement, elle serait tentée de vous dire que c'est n'importe quoi ce blog, passez alors dans la piéce pour voir son interet mais veilliez à ce qu'elle est l'occasion de le lire, si elle n'est pas completement endoctriné, elle prendra une sacrée claque dans son ego.. mais vous serez là pour la soutenir, car son seul tort aura été d'etre trop bonne ... et ce sont les proies preferés des pn... sur ce en esperant vous avoir un peu aider, bonne nuit

30 nonou
vendredi 14 décembre 2007 à 23h24:

je pense etre un pn et je me demande si il exste des gens qui ont reussit a s'en sortir

31 Electre
dimanche 16 décembre 2007 à 01h45:

Que de réactions en mon absence… Désolée de vous répondre, y compris aux mails, si tardivement, mon pc est toujours en panne…

Arco> Ceux ou celles qui ont ete les proies de ces tarés peuvent comprendre.. Je répondre à cela par « Hélàs, oui » mais j’ai la chance de pouvoir converser sur le sujet avec des personnes qui n’ont pas été victimes mais qui connaissent et comprennent bien les mécanismes du PN. Donc cela est tout-à-fait possible !

Cela dit, l’une d’entre elles est mon psy et l’autre, mon ami qui connaît très bien mon ex PN. Du reste, je sais combien il est difficile de faire comprendre cette notion aux autres car cela dépasse l’entendement (et même celui des victimes)… Et très sincèrement, je ne leur souhaite pas une pareille rencontre !

on ne doute plus de "soi" quand on comprend les "agressions" Très juste ! Comprendre ce à quoi on a été confronté permet surtout de se déculpabiliser… Le plus dur reste d’accepter que cela puisse exister… et de vivre « avec » cet acquis.

Vous dites que vous étiez joyeux et heureux, qu’en est-il à présent, retrouvez-vous cette joie de vivre ?

Du reste, je vous sens extrêmement remonté contre Lulla alors que vous admettez vous-même que son discours est incohérent… Si je puis me permettre, ne vous laissez pas bouffer par ce genre d’interventions peu constructives. Vous avez besoin de cette énergie pour vous reconstruire (mais je peux tout-à-fait comprendre que vous aviez besoin de vous défouler, héhé).

Cornélius> Je ne comprends pas bien quel passage vous visez (je n’ai regardé que le début, je n’ai malheureusement pas le temps de tout visionner) dans la vidéo. Pouvez-vous préciser ?

Nat> J’évoque ce type de situation dans cet article, je vous copie-colle un extrait :

Si vous êtes ici pour un aider un proche victime d’un/une manipulateur/trice, ne lui imposez rien, mais n’hésitez pas à lui communiquer toute la documentation que vous pouvez trouver à ce sujet et à lui proposer votre aide. Quitte à être mal reçu ou à vous brouiller, ne le laissez en aucun cas dans l’ignorance ! Le jour où il s’en sortira, vous serez la première personne qu’il viendra remercier.

Courage, ne désespérez pas, elles finissent toutes par s'enfuir un jour!

Carare> Bon courage pour la suite et que du bonheur !

Nonou> Comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ? J’évoque le sujet de la « guérison » dans cet article.

J’espère que vous y trouverez des réponses. Du reste, chapeau bas d’admettre que vous avez un problème, c’est vraiment très rare……… Cependant, allez-y prudemment sur les conclusions, peut-être n’êtes-vous pas PN et avez-vous seulement des comportements manipulateurs liés à autre chose. Seul un psy avec qui vous vous sentez à l’aise et avec qui vous êtes prêt à collaborer entièrement pourra vous éclairer et vous proposer des solutions !

34 melanie
lundi 17 décembre 2007 à 01h56:

moi j'ai frequenté un homme durant 3 ans c a la fin de la toute dernière année que j'ai découvert que c'est un parfait pervers narcisssique,et le pire dans tout ca c,est le pere de mon enfantr,alors je l'ai fuit,j'ai coupé tout contact avec cet homme pour mon bien etre et celui de mon enfant.

35 Electre
lundi 17 décembre 2007 à 03h43:

Je crois que je vais commencer à modérer les commentaires: "ah oui" = "melanie" (même adresse IP). Je soupçonne un troll de vouloir porter atteinte aux personnes dont il a utilisé l'email pour ces deux pseudos.

36 hikari
mardi 18 décembre 2007 à 12h08:

Bonjour, J'ai vécu avec ma mère qui est une perverse narcissique durant quelques années (heureusement pour moi, j'ai surtout été élevée par ma grand-mère paternelle). Tout d'abord, de ma naissance à mes 3 ans, elle ne s'est pas du tout occupé de moi, me laissant des journées entières voire des nuits toute seule dans l'appartement et j'étais parfois, il parait, attachée à un radiateur. Elle ne me changeait que rarement et me nourrissait de petits pots à peu chauffés. A 3 ans,quand elle est partie sans moi, j'étais en retard par rapport aux autres enfants (je marchais à peine, je ne parlais pas etc...). Les quelques années où j'ai vécu avec elle, ce fut l'accompagner dans les bars (elle est alcoolique), connaitre ses faits avec ses amants et ses avortements, me faire faire des régimes à 12 ans alors que je n'en avais pas besoin, être rabaissé sans cesse tant au niveau physique et intellectuel... C'est faire venir un mec dans ma chambre pour qu'il me "dépucèle" (j'avais 16/17 ans) mais heureusement il n'a pas insisté..Ce fut des insultes et me faire rater ma scolarité (j'étais "trop bête pour avoir le BAC" donc elle m'a fait quitté les études) Et j'en passe... Je suis suivie actuellement par un psy que je vois toutes les semaines. Le problème c'est que ma mère est malade (parkinson) et est en maison de retraite. J'ai décidé de couper les ponts avec elle afin de guérir de son emprise. Mais du coup, son ex mari, une partie de sa famille me critique car je me fait passer pour la mauvaise fille qui s'en fout de sa mère (alors qu'ils sont au courant de ce qu'elle m'a fait). Il faut dire qu'elle demande de mes nouvelles ainsi que de ma famille alors qu'elle s'en est toujours moquée (elle a vu ma fille, sa seule petite-fille, la première fois à l'âge de 15 mois...). Je n'en peux plus de toutes ses pressions car je souffre de tout cela. Pouvez-vous me donner quelques conseils ou du moins un peu de soutien, cela me ferait beaucoup de bien ! Par avance, je vous en remercie.

37 Greg
vendredi 21 décembre 2007 à 00h22:

Bonsoir, je suis en ce moment sous antidépresseur, car j'ai vécu 1 an de ma vie, a vivre sous l'emprise d'une perverse narcissique, et bien qu'on ne le pense, je me suis rendu compte de ce qu'elle étais, mais malgré ça, j'ai toujours mal au cœur, je suis tomber amoureux d'elle, car elle a tellement joué la confusion des limites avec moi que je me suis senti si prêt d'elle, et que durant un an, je n'es vécu que pour elle... Je suis actuellement étudiant, et je peu vous avouer, que pour essayer de sortir de cette situation, avec elle dans ma classe, a la voir tout les jours, c'est d'un deuxième cœur que j'aurais besoin... Elle a littéralement briser mon cœur, et briser tout les morceau... Aujourd'hui j'ai quand même fait un pas en avant, car grâce au soutient de ma famille, et de mes amis les plus proches, j'ai absolument cesser tout contact avec elle... Car en effet, j'ai vraiment faillit mettre fin à mes jours, et ceux plus d'une fois... Je n'ai que 20 ans, et j'ai été fou durant un an pour elle... J'en suis même tomber a lui envoyer plus de 1600 messages par mois, et elle me répondais a chaque fois... Cette histoire est vraiment aller très loin, puis qu'elle est aller poser une main courante contre moi, et m'a menacer de porter plainte contre moi... Malgré ça, les profs ose sont rendu compte de la situation (peut être même plus tôt que moi...) et après discutions avec mes parents, on décider de me changer de groupe et donc, je ne la voit plus que 4h par semaine (contre 100% des heures de cours auparavant...)... Tout ce que je peut vous dire, c'est qu'un homme aussi peu se faire prendre, et qu'il est difficile (car je la croise au moins 1 fois par jours...) de sortir de cette affaire... amoureux, le cœur reste que sur cette personne... Si seulement on n'aimer pas, je pense qu'il n'y aurait pas de cas comme celui-ci... Je tiens a vous remercier pour toutes vos informations... je suis en train d'écrire mon histoire, pour la mettre a disposition et ainsi, éviter que d'autres se fassent prendre... Un an de mensonge, c'est difficile a digérer, même si un an ce n'es rien...

 

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03/02/2011
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