"La Médiation
Par Stephen Bensimon, Directeur de l'IFOMENE, Institut de Formation à la médiation et à la négociation
Liens entre médiation et autres modes de règlement amiable
Le droit collaboratif se développe en France après s'être affirmé dans le contexte anglo-saxon.
Le processus participatif vient d'apparaître. Il relance et prolonge les techniques de négociation et de transaction élaborées de longue date par les avocats.
Ces approches ont les avocats pour initiateurs.
Comme la médiation, elles traduisent leur nécessaire - et parfois tardive - prise de conscience d'une évolution des mentalités. Certes, il y a aujourd'hui toujours autant de ruptures, conflits ou difficultés relationnelles entre les êtres.
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Spécificités de la médiation
Situations privilégiées : les parties ne peuvent pas s'entendre, mais elles ne peuvent pas ne pas s'entendre. Les êtres en discorde sont ainsi contraints de s'accorder sur un patrimoine qui ne peut rester commun et sur des enfants qui ne peuvent que rester communs...
Alors, soit une autorité légitime tranche au nom de la loi sur eux, mais sans eux, voire (penseront-ils parfois) contre eux. Soit ils trouvent ou acceptent une forme de confrontation qui permette un rapprochement, au-delà d'un affrontement peut-être légitime et nécessaire de sentiments, valeurs et intérêts.
Le médiateur est le tiers "catalyseur" choisi par les parties pour les y aider.
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En matière familiale existe d'ailleurs en France, depuis le décret n° 2003-1166 du 2 déc. 2003, un diplôme d'Etat de médiateur familial qui impose 560 heures de formation et stages, mémoire et soutenance devant un jury de la DRASS, programme dans lequel le droit est à part exactement égale avec la psychologie. Ce diplôme a "révolutionné" la médiation familiale. Jusque-là, elle restait depuis quarante ans largement réservée aux psychologues et travailleurs sociaux, oeuvrant souvent en liaison avec les juges mais tenant le plus souvent à l'écart le droit... et les avocats.
Or, dans toute l'Europe et en France, s'opère un rééquilibre entre des médiateurs issus de toutes les professions, y compris juridiques (la Fédération nationale des centres de médiation est ainsi forte de quelques 65 centres et de plus de 1200 médiateurs aux deux tiers avocats).
De même absents des jurys et des candidats validés en 2005, les juristes sont désormais de plus en plus présents et reconnus. Leur intervention en cours de médiation s'affirme également, soit en soutien de leur client hors des séances, soit directement à leurs côtés quand ils connaissent assez le processus pour ne pas le transformer en arène juridique et judiciaire.
Ainsi, en parallèle à une approche transactionnelle négociée des avocats (y compris participative ou collaborative), la médiation offre à tous les acteurs du conflit une voie éprouvée et privilégiée.
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