liens parents enfant sefca Europe

Info : Chassé-croisé des magistrats au tribunal de Bobigny

5956725_690d349c-4509-11e6-81dd-eea4f7678614-1_1000x625

Tribunal de Bobigny, le 29 juin. Dix magistrats auront quitté le parquet de Seine-Saint-Denis en septembre.

Au tribunal de Bobigny, le chassé-croisé à un peu d’avance, vacances obligent. Les nouveaux magistrats ne sont pas encore définitivement arrivés que les partants bouclent leurs cartons et organisent leur pot de départ.

Si le tribunal de Bobigny est celui de France qui accueille le plus de nouveaux magistrats — 29 sortants d’école au total — il voit aussi partir un nombre conséquent de robes noires chevronnées. Fin juin, ils étaient dix magistrats du parquet à faire leurs adieux. Rien que ça !

« A vous de nous dire pourquoi vous partez, pourquoi vous quittez la première juridiction de France après Paris, cette juridiction si attachante », leur a lancé la procureure de la République, Fabienne Klein Donati.

« C’est un environnement hostile mais attachant », convient Mathieu Debatisse, secrétaire général du parquet qui raconte, non sans humour, avoir développé en Seine-Saint-Denis « une intolérance totale à la relaxe ». Il se souvient de son premier jour comme si c’était hier. A la manière d’un apprenti nageur qui sauterait dans le grand bain sans bouée. « A l’époque, Nadine Perrin (chef de service) m’avait dit On est désolé, on n’a pas le choix, tu vas à la 17e(NDLR : la chambre des comparutions immédiates) » poursuit-il. Trente personnes avaient été jugées ce jour-là.

Passée l’acclimatation aux forceps, il reste « l’esprit de corps », des amitiés solides, nées de la gestion de dossiers difficiles, jugés pendant trois semaines d’audience. La déclaration s’adresse notamment à Sébastien Piffeteau, chef de la division des affaires criminelles, en partance pour Créteil (Val-de-Marne). Emu aux larmes, le vice-procureur énonce : « Je repars en étant exactement le même homme mais plus le même magistrat. »

Ils pourront dire « J’ai été à Bobigny ! », comme l’expose Fanny Bussac, chef du parquet des mineurs, qui, à l’évidence, ne regrettera pas les locaux de l’avenue Paul-Vaillant-Couturier. « Au moins je n’irai plus aux toilettes avec une lampe torche et un parapluie ! », lâche-t-elle. « Bobigny, on y revient toujours d’une façon ou d’une autre » annonce Kevin Herouf, en partance pour le département voisin des Hauts-de-Seine.



11/07/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi