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Tristane Banon a-t-elle été "fortement incitée" à porter plainte contre DSK ?

C'est la théorie de plusieurs socialistes dont le député Jean-Christophe Cambadélis. À droite, la discrétion est de mise.

Tristane Banon, le 17 mai 2011 et Dominique Strauss-Kahn, le 19 fevrier 2011
Tristane Banon, le 17 mai 2011 et Dominique Strauss-Kahn, le 19 fevrier 2011 | MAXPPP / REUTERS / LEPOST

Lundi, Tristane Banon a fait savoir par la voix de son avocat qu'elle dépose plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol. La jeune journaliste et écrivaine affirme avoir été agressée sexuellement par DSK en 2003. Elle avait d'abord renoncé à porter plainte, notamment dissuadée par sa mère.

Dominique Strauss-Kahn a riposté dans la foulée en annonçant par le biais de ses avocats français qu'il va à son tour porter plainte contre Tristane Banon pour "dénonciation calomnieuse", indique Ouest-France. Ses avocats parlent de faits "imaginaires".

Mardi, les soutiens de DSK commentent largement cette partie de ping-pong judiciaire. Ils s'interrogent sur le timing de ce dépôt de plainte, survenu plusieurs années après les faits présumés et peu après la remise en liberté sur parole à New York de l'ancien patron du FMI.

"On voit des choses curieuses"

Pierre Moscovici, proche de Dominique Strauss-Kahn, a appelé mardi sur i>Télé à "arrêter ce déferlement incroyable", estimant que son ami "a déjà été condamné planétairement". "Cette affaire Banon est assez mystérieuse (...) Ça fait huit ans, on voit des choses curieuses, la mère (de Tristane Banon, ndlr) qui d'abord l'empêche puis la pousse à porter plainte", relève le député socialiste du Doubs, jugeant qu'il y a "un côté un peu feuilleton". "J'attends la vérité, que la justice se prononce", a ajouté l'ancien ministre chargé des Affaires européennes qui soutient François Hollande à la primaire socialiste.

"Fortement incitée" à porter plainte

Autre proche de DSK, même son de cloche. Selon Jean-Christophe Cambadélis, l'écrivaine a été "fortement incitée" à porter plainte. Mais le député ne précise pas par qui... "Il était urgent de déposer plainte j'imagine", ironise-t-il. "Ça n'est pas en se regardant dans la glace le matin qu'elle s'est dit : 'Tiens, au fait, aujourd'hui, il faut que je porte plainte'", a raillé le député socialiste sur Europe 1. "On est dans une situation aveugle. Tout le monde se transforme en Sherlock Holmes, fait sa petite enquête. (...) Mais on n'en sait strictement rien", a-t-il insisté. "D'emblée, on ne croit que cette jeune femme, on n'écoute pas l'autre version", a souligné le socialiste.

(Images : Europe 1)


La mère de Tristane Banon, la socialiste Anne Mansouret - un temps candidate à la primaire socialiste - a quant à elle exprimé ses "regrets" sur RTL. Elle a expliqué qu'elle regrettait d'avoir dissuadé sa fille de porter plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn en 2003.

"Dominique Strauss-Kahn devrait se faire soigner"

"Ma fille considère que ce dépôt de plainte lui permettra de s'en sortir et qu'au moins, justice sera peut-être faite. Ça l'aidera à se reconstruire", a-t-elle déclaré. "J'ai peut-être sous-estimé à l'époque le traumatisme que pouvait provoquer une telle agression pour une si jeune femme", a-t-elle ajouté. "Je pense que Dominique Strauss-Kahn devrait se faire soigner, même si cela n'enlève rien à sa créativité politique. C'est quelque chose de très préoccupant pour un homme avec autant de responsabilités politiques", a également indiqué la mère de Tristane Banon.

La jeune journaliste a par ailleurs reçu le "soutien" de Kenneth Thompson, l'avocat new-yorkais de Nafissatou Diallo. Début juin, il avait lancé un appel à d'éventuelles autres victimes de DSK. "S'il y a une femme, en France ou en Afrique qui a été agressée sexuellement ou violée par Dominique Strauss-Kahn, qu'elle m'appelle, qu'elle me contacte, car nous voulons l'aider, nous voulons lui parler", avait-il déclaré.

Tristane Banon avait fait savoir à l'époque qu'elle ne répondrait pas à l'appel de Kenneth Thompson et ne s'associerait pas à la procédure américaine.

"L'effarement" de l'Elysée


À droite, la discrétion est de mise. Henri Guaino, le conseiller spécial du président de la République, a simplement fait part sur Europe 1 de "l'effarement" avec lequel l'Elysée regarde cette affaire, "comme tout le monde" a-t-il précisé.

(Images : Europe 1)


06/07/2011
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