JUSTICE - Florence Lamblin, adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris a été mise en examen, vendredi 12 octobre, pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs. L'élue Europe-Ecologie-Les-Verts a été interpellée et entendue mercredi. Bien qu'elle affirme ne "rien à voir" avec cette histoire, elle a accepté, samedi 13 octobre de démissionner.

Au total, vingt personnes ont été interpellées, dix-sept en France et trois en Suisse. Dans l'hexagone, neuf d'entre elles ont été mises en examen. Selon une source judiciaire citée par l'AFP, elles ont été placées sous contrôle judiciaire avec un caution allant de 80 000 à un million d'euros. A Genève, deux hommes ont été placés en détention.

Cette mise en cause intervient dans le cadre d'une affaire hors norme de trafic de stupéfiants et de blanchiment, que France 2 vous détaillait dans le JT de 20h, vendredi.

Comment réagit l'élue ?

Jointe par téléphone par France inter, Florence Lamblin se défend d'avoir participé à un tel réseau. "Je n'ai rien à voir là-dedans", a-t-elle affirmé sans vouloir en dire plus comme le rapporte sur son compte Twitter la journaliste d'Inter.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, aurait suggéré à l'élue de "tirer toutes les conséquences [de sa mise en examen] sur l'exercice de son mandat", estimant que l'affaire était "très très grave". Après un démenti répété de son avocat, samedi 13 octobre, Florence Lamblin a accepté de démissionner de ses fonctions.

"Elle m'a envoyé un mail disant qu'elle se mettait en retrait de sa fonction d'adjoint, ce qui est un acte de démission de fait", a confirmé Jérôme Coumet, le maire socialiste du XIIIe arrondissement de Paris qui le lui avait demandé. "Dès lundi, je prendrai un arrêté lui retirant sa délégation : elle n'aura plus ni responsabilité, ni indemnité (environ 1.000 euros par mois), ni signature", a-t-il ajouté.

Quelle était l'activité du réseau présumé ?

Une enquête sur un réseau d'importation de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne avait fait apparaître qu'il avait importé plus de huit tonnes de cannabis, d'une valeur de 40 millions d'euros à la revente et que le produit des ventes était injecté dans un circuit complexe de blanchiment.

Le parquet évoque des flux financiers "considérables", de près de 12 millions d'euros pour les seuls mois de mai à octobre 2012.

Quels sont les soupçons qui pèsent sur l'élue ?

Florence Lamblin, adjointe au maire du XIIIe arrondissement de Paris en charge du développement durable et de l'environnement est soupçonnée d'avoir participé à ces activités illicites. En effet, elle aurait touché de grosses sommes d'argent issues du trafic de cannabis. En échange, l'élue aurait mis à disposition des trafiquants un compte bancaire situé en Suisse, selon Europe 1.

Lors d'une perquisition effectuée au domicile de Florence Lamblin, entre 350 000 euros et 400 000 euros en liquide auraient été retrouvé, des sommes peu compatibles avec son activité officielle d'urbaniste et architecte. Une information démentie par son avocat, contacté par FTVi, même s'il admet que sa cliente possède bien un compte en Suisse.

Les 17 personnes interpellées en France sont des membres du réseau de trafic de drogue, des blanchisseurs et des clients bénéficiaires de remises d'argent en espèces, avait précisé le tribunal de grande instance dans un communiqué.

Quel est le butin de la saisie ?

Plus d'un million d'euros en espèces ont été saisis, ainsi que deux photos d'art d'Helmut Newton d'une valeur d'un million d'euros, six lingots d'or, des pistolets automatiques, des gilets pare-balles et des machines à compter. Cette opération de police contre un réseau de blanchiment d'argent a été annoncé par le parquet du tribunal de grande instance de Paris, vendredi.