Bébé mort à Lanuéjols : « C’était un ange ce petit bout »
Bébé mort à Lanuéjols : « C’était un ange ce petit bout »
Bébé mort à Lanuéjols : « C’était un ange ce petit bout »
Trois jours après le drame, la mort du petit Julien est de toutes les conversations dans cette petite commune gardoise de trois cents âmes au-dessus du Vigan, à la limite de l’Aveyron et de la Lozère. Le père est « en position d’aveux ».
« Ce petit bout, on l’a vu naître, on l’a tenu dans nos bras et aujourd’hui il est mort, victime de maltraitance. On n’arrive pas à y croire. On n’en dort plus la nuit. Ça nous hante… »
Trois jours après le drame, hier, à Lanuejols, petite commune gardoise de trois cents âmes au-dessus du Vigan, à la limite de l’Aveyron et de la Lozère, la mort du petit Julien, âgé de huit mois, était de toutes les conversations.
« Comment peut-on tuer son enfant, s’interroge Pierre Ferretti, un voisin. J’avais entendu qu’il corrigeait de temps en temps sa femme mais il ne lui a jamais porté la main dessus en ma présence. Ça se serait mal passé. Ils étaient un peu renfermés tous les deux, il fallait leur arracher le bonjour mais à part ça… »
« Il buvait plus que de raison »
Mis en examen, le père âgé de 23 ans n’était pas du genre feignant. Tout le monde s’accorde à le dire dans le village, et notamment son employeur, à la tête d’une entreprise de travaux publics. « Ça faisait quatre ans qu’il travaillait pour moi et il n’a jamais causé de problème. Il était même bien considéré et la tâche ne lui faisait pas peur. Maintenant, ça n’excuse pas son geste ! »
Selon nos informations, le drame se serait noué entre 1 h et 1 h 45 dans la nuit de mercredi à jeudi dans la maison familiale, située route de Meyrueis. Le père de Julien, sans doute sous l’empire de l’alcool, serait sorti de ses gonds et s’en serait pris à son fils.
Roué de coups
D’abord en lui hurlant dessus. Avant de le rouer de coups. Puis le silence est retombé, rompu deux heures plus tard par la sirène des pompiers, alertés par le couple. Mais il était déjà trop tard. Le massage cardiaque n’y changera rien. Le petit julien n’ouvrira plus les yeux.
Intolérable pour Magali Arnal, employée du snack-bar de la Place, et son conjoint, Vasco Pereira. « Ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme. Une main courante a même été déposée pour violences conjugales à la gendarmerie de Trèves, il y a un peu moins de deux mois. Elle s’était affalée dans le bar après qu’il lui ait mis une rouste. Nous, on avait peur qu’il s’en prenne au petit car il avait tendance à boire plus que de raison et ensuite ça dégénérait. »
Menaces de mort
Après son dépôt de plainte Magali avait même été menacée. « Comme il avait été placé en garde à vue, il était venu me trouver et m’avait dit que si je recommençais, il me tirerait une balle dans la tête… »
Et la maman dans tout ça ? « Elle était folle de son ami mais semblait renier son bébé. » Un enfant non désiré ? « Elle s’est toujours plainte pour elle, mais jamais pour Julien, comme si elle ne le considérait pas. Et le soir des faits, alors qu’elle avait mon téléphone portable, elle ne m’a même pas alertée pour tenter de le sauver. C’était un ange, ce petit bout. »
Après la mort de Julien, nourrisson d’à peine huit mois, dans la nuit de mercredi à jeudi à Lanuéjols, le père suspecté d’être l’auteur des coups, et la mère de la petite victime ont été mis en examen et placés en détention vendredi soir.
Selon la procureure de la République de Nîmes Laure Beccuau, le père, un salarié âgé de 23 ans d’une entreprise de travaux publics locale, a été mis en examen pour « homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans avec circonstances aggravantes, pour actes de tortures et barbarie de manière habituelle ».
La mère, qui venait de fêter ses 20 ans, a été mise en examen pour « non dénonciation et non empêchement de crime ». Cette dernière aura un statut différent du père avec une incarcération durant quatre jours avant d’être entendue mardi au tribunal de Nîmes, dans le cadre d’un débat contradictoire.
Il reconnait les violences
Si les circonstances de la mort du bébé, victime d’actes de maltraitance, n’ont pas été communiquées par le parquet de Nîmes, la procureure a toutefois indiqué samedi « la position d’aveux du père au moment du déferrement. Mais s’il a reconnu les violences, il faudra voir par la suite quel type de violence il va reconnaître ».
La procureure a confirmé que l’autopsie du bébé, victime de plusieurs coups, avait été réalisée mais d’autres examens plus précis devraient en dire plus sur les circonstances exactes de sa mort.
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