Le tribunal a placé la prévenue en détention sur le champ.
La mère a été condamnée à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis. Elle est partie en détention pour six mois.
Une mère de famille de quatre enfants a été condamnée, mardi, à 18 mois de détention, dont 12 avec sursis, et mise à l’épreuve pendant deux ans. Elle a été placée sous mandat de dépôt pour six mois. Elle a été reconnue coupable d’avoir, à Béziers, brûlé son fils de 9 ans avec une cuillère chauffée à blanc.
Des faits signalés par le corps enseignant
Les faits ont été signalés le 22 juin par le corps enseignant, car la victime refusait de parler et avait un pansement sur le bras. Les instituteurs ont fait un signalement auprès des médecins des services sociaux de l’enfance. Une enquête a été diligentée et, très rapidement, la mère a été interpellée, puis placée en garde à vue. Elle a finalement reconnu les faits et a été jugée.
« Je ne pensais pas lui avoir fait autant de mal, a expliqué la mère à l’audience. Je voulais le punir parce qu’il avait fait une bêtise avec la gazinière. Il aurait pu mettre le feu et faire du mal à sa sœur. Je voulais juste lui faire peur, rien d’autre. C’est lui qui a bougé, c’est pour ça qu’il a plein de marques. Il a pleuré et il m’a dit pardon. »
Un triste dossier
La victime présente quatre marques profondes de la forme d’une cuillère sur le bras, la main et les doigts. S’il ne parlait pas devant les médecins, c’est parce qu’il avait peur d’être placé dans un foyer comme son frère aîné. Depuis les faits, les quatre frères et sœurs ont été placés.
« C’est un dossier triste, grave et pesant, a insisté la représentante du parquet Jennifer Roussi. Les photos de ce dossier sont très choquantes. Elles démontrent que ces blessures sont très peu compatibles avec un accident comme tente de nous le faire croire la mère. Ce n’est pas une punition banale, nous sommes sur de véritables violences. Vous avez choisi une solution qui est pénalement punissable. Même si elle est débordée par sa famille, il y avait d’autres solutions. Je m’inquiète de voir de tels faits se reproduire. » Elle va requérir 12 mois de prison sans mandat de dépôt.
Pour la défense : « Elle n’a pas sciemment blessé cet enfant »
Me Domingot, pour la défense, va dresser le portrait de la prévenue : « C’est une femme courageuse qui a demandé l’autorité parentale, car son ancien mari ne s’occupait pas de ses enfants. Elle n’a pas sciemment blessé cet enfant. Quelle mère pourrait commettre un tel acte en le voulant vraiment. Aujourd’hui, elle mesure la gravité de ce qui est fait. Jamais elle n’a envisagé de lui faire aussi mal. Elle est même tellement attentive au bien-être de ses enfants qu’elle a demandé de l’aide aux services sociaux dès 2015, quand elle a quitté son compagnon pour les sortir d’un cercle de très grande violence. Elle doit être aidée et ne pas être enfermée. » La défense n’a pas été entendue et le tribunal a placé la prévenue en détention sur le champ.