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Choquant et Ecoeurant ! La Norville : les méthodes étonnantes des éducatrices

Choquant et Ecoeurant ! La Norville : les méthodes étonnantes des éducatrices

La Norville : les méthodes étonnantes des éducatrices

LOUISE COLCOMBET

L’une se définit comme « sévère », la seconde « dynamique et exigeante ». Jugées depuis lundi à Evry, les deux éducatrices accusées d’avoir maltraité des enfants sourds et polyhandicapés entre 2001 et 2005 dans un institut spécialisé de La Norville se disent victimes d’un problème d’interprétation… Quand elles ne nient pas purement et simplement les faits.

 

Une version en partie soutenue par trois membres de la direction jugés pour non-dénonciation, mais battue en brèche pas les nombreux témoignages. Les plus fournis concernent Jeanne-Marie L., 50 ans à l’époque dont vingt-six au château de La Norville. Elle aurait maltraité une dizaine d’enfants en leur tirant les cheveux, en leur donnant des coups de pied dans les fesses et les parties génitales. Elle les isolait dans les chambres, selon les dires des victimes, pour les frapper et leur crier dessus. L’un des enfants, handicapé par une surdité très importante, résumait lundi l’un de ces épisodes par cette terrible phrase : « Elle criait tellement fort que j’arrivais à l’entendre. »

Hier, le tribunal s’est penché sur le cas de Maryse A. Comme sa collègue, elle avait énormément d’ancienneté, était surnommée « la chef ». Comme elle, elle aurait scotché les doigts d’un enfant — le privant ainsi de langue des signes —, aurait donné des coups de pied aux fesses des autres. L’un des enfants, atteint d’autisme sévère et sourd, aurait un jour reçu une « tarte à toute volée », selon le témoignage d’un parent. L’éducatrice, qui parle de gestes « énergiques » mais pas « violents », lui aurait aussi mis un jour une corbeille à papier sur la tête et joué du tam-tam dessus. « Un jeu », a-t-elle justifié. Elle aurait également eu cette réflexion, en voyant un autiste vêtu d’un blouson de marque : « Ah bon, pour un enfant comme ça… »

Pourtant, tous les parents ne sont pas d’accord sur les maltraitances. Hier, l’une des mamans, dont la fille, atteinte de trisomie 16 est pourtant citée comme victime, a pris la défense de l’institut. Sa fille y était heureuse et avait énormément progressé, estime-t-elle.

Dans cette affaire, qui n’a éclaté qu’en 2004 après qu’une ex-stagiaire a alerté le procureur de la République, de nombreuses alertes avaient été données. Le directeur et les chefs de service respectifs des deux éducatrices avaient préféré tenter de régler les problèmes en interne. Sans succès.

 

Le Parisien



11/05/2011
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