Comment trouver un bon avocat ?
Comment trouver un bon avocat ?
L’avocat ne jouit pas toujours d’une bonne réputation. Si indéniablement, il est connu et reconnu pour être le défenseur des grandes causes, le protecteur des droits et libertés, il est aussi parfois affublé de qualificatifs pas toujours très élogieux : l’avocat arrogant, l’avocat indisponible, manquant cruellement d’humilité….. L’opinion publique est parfois dure avec la profession.
Or, ce manque de reconnaissance est surtout révélateur d’une mauvaise perception du métier de l’avocat. Comme tout professionnel du droit, il est investi d’une responsabilité professionnelle de plus en plus accrue, à tel point que son travail exige une infaillibilité presque absolue, tant les conséquences juridiques peuvent être importantes.Critiquer un avocat, c’est donc ne pas se rendre compte des réalités de son métier.
Pour accéder à la profession, l’avocat doit prêter serment : "Je jure comme Avocat d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité". Ce serment constitue le fondement de la déontologie et rappelle les principes essentiels de la profession.
Embrasser la profession d’avocat c’est donc s’obliger à respecter un certain nombre de règles juridiques et éthiques dans sa pratique et ses relations professionnelles et extraprofessionnelles.
Cela est d’autant plus important que l’avocat est un auxiliaire de justice, qui à coté des magistrats, participe directement ou indirectement à la mission de service public de la Justice.
La principale mission de l’avocat est donc de servir la cause du justiciable. Il sera là pour vous conseiller, vous orienter et vous guider tout au long du chemin, parfois tortueux, de la vie juridique et judiciaire.
Comment choisir le meilleur avocat pour son affaire ?
Cette question intéresse de manière constante le client qui aura besoin des services d’un avocat. Comment être sur que l’avocat qu’on choisit sera le meilleur ?
Il n'existe pas de classement par "mérite" et bien heureusement, car il s’agit d’une profession libérale où l’empreinte de la personnalité revêt une importance extrême dans la mesure de la qualité du travail.
Deux éléments objectifs sont néanmoins caractéristiques et indispensables à la réussite d’une affaire : la confidentialité et la compétence.
En effet, s’il ya un point essentiel qui assurément est le préalable au succès, c’est la relation de confiance qui doit exister entre l’avocat et son client. La contrepartie de cette confiance sera la confidentialité des échanges. Un avocat pour défendre au mieux les intérêts de son client doit tout connaître.
Un bon avocat sera donc celui qui saura mettre en confiance son client et qui aura ainsi toutes les clés pour assurer une bonne défense.
Cette relation de confiance se base nécessairement sur la liberté que jouit l’avocat et le client. Un bon avocat est celui qui reste libre et maître de son dossier. Cette liberté autorise également, dans le sens contraire, le client qui s’estime insatisfait, de changer d’avocat en cours d'affaire (bien entendu, après avoir rémunéré les prestations).
Confidentialité et compétences sont donc les maîtres mots d’un bon avocat. Mais comment définir la compétence ?
Il convient de rappeler que l’accès à la profession d’avocat n’est pas aisé. Tout avocat, pour s’inscrire au barreau, doit avoir suivi une formation juridique initiale de haut niveau marquée par au minimum quatre années universitaires. Il doit ensuite obtenir un Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA). Une fois le CAPA obtenu, il peut demander son admission au Barreau au Conseil de l’ordre du Barreau. Ce parcours académique assez long garantit sa compétence dans toutes les matières du droit et une pratique professionnelle rigoureuse.
Tous les avocats sont donc a priori compétents.
Toutefois, si une affaire heurte les convictions de l’avocat, ou s'il ne peut pas consacrer au dossier un temps suffisant pour bien préparer la défense d’un client, ou bien encore en cas de conflit d'intérêts, il peut refuser le dossier.
De la même manière, un avocat peut également refuser de se charger de votre affaire, s'il ne s'estime pas compétent. Cela peut paraître étrange pour le client mais la déontologie de l’avocat lui interdit catégoriquement de s'occuper d'une affaire dans un domaine qu'il ne maîtrise pas.
Pour l’avocat, ce refus ne constitue pas le constat d’une incompétence. Bien au contraire, un bon avocat connaît ses limites. Le domaine du droit est vaste et il est bien évidemment impossible pour un avocat de connaître parfaitement toutes les matières juridiques.
Aujourd’hui, un avocat est obligatoirement amené à se spécialiser. Sa compétence est donc liée à un domaine spécifique. On pourrait presque dire qu’il ya autant de bon avocat que de domaines de droit.
En somme, si l’on souhaite tracer l’esquisse du « bon avocat », on peut dire qu’être un bon avocat, c’est être …
…l’avocat qui informe
En effet, le droit est en constante évolution ce qui requiert de l’avocat une constante mise à jour de ses connaissances.
Un bon avocat se doit de rester en alerte face aux mutations économiques, sociales et technologiques de notre société.
Chaque jour apporte son lot de textes législatifs, réglementaires et administratifs au niveau national mais également au niveau européen : les directives, règlements ou recommandations communautaires font également partie de la réalité mouvante de notre droit. De la même manière, les décisions de jurisprudence changent et l’avocat sera attentif aux revirements jurisprudentiels.
Un avocat qui souhaite garantir la meilleure prestation à son client doit donc se tenir informé de toutes ces évolutions et de leurs conséquences.
…l’avocat qui conseille
La mission permanente d’assistance juridique amène l’avocat à dispenser des consultations sur des thèmes variés, et en dehors même de tout litige.
L’avocat est un technicien du droit et ce faisant, son conseil peut être déterminant pour la faisabilité, la mise en place et la pérennité de grands projets.
Cette activité peut englober de nombreux domaines du droit. Il peut s’agir d’une opération de transmission de patrimoine, d’une restructuration d’entreprises ou bien encore de la défense des intérêts patrimoniaux et professionnels.
L’avocat va ainsi examiner avec profondeur le projet de son client et en étudier la viabilité, la complexité et surtout y déceler les éventuels problèmes juridiques.
Il accompagnera alors les opérationnels tout au long de la démarche juridique. L’avocat doit donc agir efficacement et dans le strict respect des réglementations afin d’amener son client vers la réussite et le succès de son projet.
Un bon avocat sera celui qui se mettra en totale synergie avec les attentes de son client afin que tous les problèmes juridiques soient envisagés, afin que toutes les solutions soient juridiquement analysées.
Il sera dès lors capable de conjuguer tous les domaines juridiques que le projet de son client recouvrera. Il voguera entre droit commercial, droit des sociétés, droit fiscal, droit économique, droit social, et bien encore les libertés individuelles et collectives, le droit des personnes, le droit administratif, le droit des assurances, le droit de l'environnement, etc.
Un bon avocat est celui qui aura une vision large et pratique des données du problème.
…l’avocat qui assiste et négocie
En dehors de tout litige, cette mission de l’avocat est également toute aussi importante. Il doit savoir négocier les contrats, parfois représentant d’important investissements financiers et économiques : contrats commerciaux, licences de marques, accords de confidentialité…
Si le contentieux est né, la mission de l’avocat sera alors d’intervenir pour tenter une conciliation des parties. Son rôle de négociateur prend alors toute son envergure, toutes les garanties de confidentialité devant être absolument assurées.
Bien évidemment, c’est dans le cadre de ces tentatives de conciliation ou de médiation que les qualités relationnelles et professionnelles de l’avocat prennent une dimension particulière.
…l’avocat qui défend
Si la phase contentieuse est devenu inévitable, l’avocat sera là pourassister son client, le représenterdans les différentes phases de la procédure, et plaider sa cause tant en première instance qu'en appel, devant toutes les juridictions de l'ordre judiciaire et administratif, ainsi quedevant tous lesorganismes juridictionnels (commissions paritaires et administratives, conseils de discipline...).
Les avocats échangent des conclusions ou des mémoires pour répondre aux arguments adverses. Oralement : il plaidera devant les juges.
Il faut noter que la complexité croissante de la procédure et la technicité des contentieux tendent à accroître de plus en plus le rôle d’assistance de l’avocat, y compris dans les litiges les plus quotidiens. Un bon avocat devient de ce fait un allié de plus en plus indispensable.
Mais surtout un bon avocat est celui qui innove !
Le droit évolue mais laisse place à beaucoup de créativité !
De nombreux exemples ne sont plus à citer : nouvelles optimisations fiscales ou sociales, nouvelles tactiques procédurales, anticipations de nouvelles problématiques juridiques (par exemple : conclusion d’un contrat de transport par l’achat du billet, statuts de salariés reconnus à des candidats de jeux télévisés…) Ce ne sont là que quelques exemples de l’évolution de notre droit face aux enjeux de notre société.
D’ailleurs, une nouvelle réforme d’envergure vient d’être mise en application : la question prioritaire de constitutionalité (nouvel article 61-1 de la Constitution). L’avocat, protecteur des grandes causes reprend de sa vigueur ! Il sera désormais du devoir de l’avocat de soulever, à l'occasion d’un procès intenté devant les juridictions administratives ou judiciaires, la question de la constitutionnalité d’une loi portant atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit. Vaste travail !
Après tout, c’est peut être ça être un bon avocat, savoir se poser les bonnes questions !
Stéphanie ALVES
Avocat pré stagiaire
20 mai 2010
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