Creuse. Les parents de Loan, le bébé frappé à mort, devant la justice
Les parents de Loan avaient voulu faire croire fin août 2014 à l’enlèvement de leur bébé de quatre mois. Le nourrisson était en réalité mort sous les coups de son père quelques jours plus tôt. Le procès du couple s’est ouvert ce lundi après-midi devant la cour d’assises de Guéret.
Le père, Cédric Danjeux, 32 ans, doit principalement répondre de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec la circonstance aggravante qu’elles ont été commises sur un mineur par un ascendant ayant autorité. Il encourt une peine de 30 ans de réclusion.
Un enlèvement mensonger
Quant à la mère, Christelle Mourlon, 26 ans, mise hors de cause pour les violences sur le nourrisson, elle est accusée de non-assistance à personne en danger, de recel de cadavre et de dénonciation mensongère. Des faits passibles de cinq ans de prison.
Le couple, suivi par les services sociaux, avait alarmé à l’époque la France entière et mobilisé un important dispositif de recherches (hélicoptère, plongeurs, équipes cynophiles de la gendarmerie, etc.) après avoir affirmé que leur enfant avait été enlevé par un inconnu sur une aire de loisirs à Chénérailles dans la Creuse.
Selon leur récit, les parents jouaient à la pétanque et avaient aperçu « un individu » s’enfuyant avec le bébé dans son couffin, qu’ils avaient laissé près de leur voiture, garée non loin d’eux. Mais ce scénario n’avait pas tenu longtemps devant l’interrogatoire des enquêteurs, qui s’étonnaient des incohérences et invraisemblances dans les déclarations des parents.
Une mise en scène macabre
Ces derniers avaient finalement avoué en garde à vue la triste vérité : Loan, quatre mois, prématuré et opéré un mois plus tôt d’une malformation cardiaque, était déjà mort depuis près d’une semaine des suites de violences infligées par son père, apparemment excédé par les cris de l’enfant. « Une punition qui a mal tourné », selon leurs mots.
Bien que voyant le bébé inconscient, les parents se seraient abstenus de prévenir les secours par peur de la prison.Ils avaient transporté le corps du nourrisson pour l’enterrer dans un sac en plastique près d’un étang de Saint-Sulpice-les-Champs, puis étaient rentrés chez eux à une quinzaine de kilomètres de là.
Pendant plusieurs jours, ils s’étaient livrés à une macabre mise en scène pour dissimuler le décès de leur enfant, promenant un poupon en plastique dans leur landau et continuant à préparer des biberons, découverts à leur domicile par les enquêteurs.
Certains membres de la famille du bébé se sont portés parties civiles, de même que des associations de protection de l’enfance. Le verdict est attendu vendredi