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Hôpital psychiatrique : “On ne mange pas à notre faim”

 

 

Hôpital psychiatrique : “On ne mange pas à notre faim”

Hôpital psychiatrique : “On ne mange pas à notre faim”

“C’est scandaleux.” Une semaine après sa sortie de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Saint-Paul, Jacques Ducatillon ne décolère pas. Ce retraité de l’éducation nationale estime que les conditions dans lesquelles il a été hospitalisé durant trois semaines pour une grave dépression étaient “indignes”.

En tête de ses griefs : le manque de nourriture. “On rentre à table avec l’appétit et on en ressort avec la faim, explique Jacques Ducatillon. Je ne critique pas la qualité mais la quantité.” Les assiettes n’étant pas servies individuellement mais dans un plat commun, “il ne reste pas grand-chose pour le dernier qui se sert”. Il considère que les portions devraient être doublées, notamment pour le petit-déjeuner.

“LES SALLES DE BAIN SONT INSALUBRES”
L’ancien professeur de français aurait ainsi perdu huit kilos en trois semaines. La mise à disposition de l’eau serait également à revoir d’après ce Réunionnais d’origine Corse : “Nous devions remplir notre broc d’eau dans la salle de bain. L’eau n’est pas fraîche alors qu’il fait des températures caniculaires dans l’Ouest. Aussi, j’ai attrapé une gastro-entérite durant mon hospitalisation.” Jacques Ducatillon met également en doute l’hygiène au sein de ce récent établissement de santé saint-paulois. Il soutient que l’hôpital ne fournit pas suffisamment de papier toilette aux malades. “Ils livrent 12 rouleaux tous les huit jours pour 26 chambres, dont huit sont doubles. On est obligé de passer sous la douche pour se nettoyer.”

Jacques Ducatillon estime que la situation est particulièrement intolérable pour les personnes âgées et grabataires. Sa compagne lui aurait même fait passer quelques rouleaux pour le “dépanner”. “Ce manque d’hygiène n’est pas normal pour un hôpital, s’emporte le Dionysien. On a le droit d’être soigné comme tout autre malade.” D’après Jacques Ducatillon l’hygiène de certaines pièces laisserait également à désirer. “Les salles de bain sont insalubres. Il y a du moisi, des trous dans le sol et plein de cafards.” La direction de l’hôpital psychiatrique de Saint-Paul reconnaît ce dernier point. “Certaines douches ont été inondées. Il faut tout casser, explique Gilles Dufour, directeur par intérim de l’EPSM de Saint-Paul. Nous étions en contentieux jusqu’ici avec le fournisseur mais les travaux sont aujourd’hui en cours.” C’est bien la seule accusation corroborée par la direction de l’hôpital. “Nous connaissons ce patient et il nous a déjà écrit un courrier pour se plaindre, poursuit Gilles Dufour. C’est un patient régulièrement insatisfait. Je ne sais pas si c’est lié à sa pathologie mais il est très revendicatif et un peu affabulateur.” Même son de cloche du côté des représentants des usagers, Jean-Pierre Savoye : “Nous ne sommes pas dans des hospices du Moyen-Âge ici. On ne m’a jamais fait remonter de problème de cette nature et je reste très prudent en ce qui concerne les plaintes, on ne connaît pas toujours la part de réalité qui peut être relatée par ces malades.”



26/03/2011
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