Charleroi-Centre
C’est une maman horrifiée qui a découvert l’impensable, le 3 décembre dernier, en rentrant chez elle à Châtelet : son mari se trouvait en effet sous la douche avec sa fille de 16 ans et la tripotait ouvertement.
Georges, qui possède chez lui un katana, un nunchaku, un taser et des armes à feu, avait déjà menacé sa femme de mort si elle le quittait. Elle a donc attendu qu’il prenne un somnifère pour se rendre à la police et dénoncer les faits.
Auditionnée, la jeune fille a expliqué que les abus sexuels avaient débuté alors qu’elle n’avait que 12 ans. Pervers, son père lui avait fait croire que les attouchements auxquels il procédait étaient tout à fait normaux. Et ce n’est qu’après un cours sur la sexualité que l’adolescente a compris qu’elle était abusée par son géniteur.
« Elle a pris des formes et est devenue une petite femme. Elle se baladait souvent seins nus. C’était comme une invitation à les caresser », a déclaré le sexagénaire aux enquêteurs.
Georges est allé beaucoup plus loin que ces attouchements sur la poitrine : il s’est également rendu coupable de pénétrations digitales et n’a pas hésité à utiliser des sex-toys lorsqu’il était malade et incapable d’avoir une érection.
« Elle ne disait rien, et comme dit l’adage : qui ne dit mot consent », s’est-il justifié… Me Khoulalène, conseil de la partie civile, décrit les quatre années de calvaire de sa cliente, aujourd’hui détruite psychologiquement.
De son côté, la substitute Mottard a relevé l’emprise que le prévenu maintenait sur sa fille en faisant régner la terreur, en la menaçant ou en la violentant.
« Son petit ami, à qui elle s’était confiée, lui avait conseillé de tenir un journal intime. Elle y décrit certaines scènes et parle de gifles qu’elle reçoit si elle ne se laisse pas faire. Pis, lorsque le prévenu tombe malade et est hospitalisé, elle en vient à espérer que son propre père meure. »
Au terme de son réquisitoire, le parquet a requis une peine minimum de 7 ans de prison ferme. Me Pouossi, conseil de Georges, a pour sa part, sollicité un sursis probatoire pour son client qui conteste toute forme de violence physique ou de menaces.
« J’ai fait une grosse bêtise », s’est plaint le prévenu qui semblait plutôt déplorer sa propre situation que celle de sa fille. Jugement le 15 juillet.