Entouré de ses proches, la star a succombé des suites d’un cancer de la gorge. Mais «cela a été une mort paisible, comme il l’a souhaité», assure sa famille. En 1992, il échappait déjà à une tumeur née d’une cirrhose du foie grâce à une greffe. Hagman était en effet connu pour son train de vie de fêtard et avait mis un terme a ses consommations d’alcool et de tabac avant de devenir un des porte-drapeau de la lutte contre le tabagisme aux Etats-Unis. L’homme au chapeau de cow-boy laisse deux enfants et cinq petites-filles.
Les sourcils broussailleux, les yeux turquoise d’un serpent venimeux, un sourire carnassier à dévorer le Texas : quand le charismatique Larry Hagman entrait dans une pièce, c’était toujours le terrible JR, John Ross Ewing, que l’on voyait instantanément. De 1978 à 1991, les treize saisons de la série «Dallas» firent les beaux soirs de la télévision américaine avant d’être également diffusée dans le monde entier dans les années 1980. Un tel succès que, vingt ans plus tard, «l’ignoble» JR était revenu sur le petit écran dans une suite de la série avec la crème de la distribution originale, son épouse trompée et bafouée Sue Ellen, Linda Grey 71 ans, et le gentil Bobby, Patrick Duffy 63 ans, accompagnés désormais de leurs enfants. Une suite que près de sept millions de téléspectateurs suivaient sur la chaine câblée américaine TNT.
VIDEO. Présentation nouvelle série «Dallas»
Depuis quelques années, Larry Hagman était apparu en invité de luxe de la série chirurgicale « Nip/Tuck » et de la septième saison de « Desperate Housewives ». Il suffisait alors qu’il se promène coiffé de l’un de ses inimitables chapeaux de cow-boy pour entendre s’exclamer sur son passage : « Oh mon Dieu, c’est JR! » Un rôle qui lui colle à la peau même si l’homme a su se diversifier en étant également producteur et réalisateur. Il avait par ailleurs joué dans de nombreux films à destination du cinéma et de la télévision. Et en 1985, il avait même présenté «Lone Star», une série documentaire sur l’histoire du Texas diffusée sur la chaîne de télévision PBS. Une longue carrière bien remplie pour ce gamin qui avait débuté dans la série comique «Jeannie de mes rêves» («I Dream of Jeannie») dans laquelle il incarnait un gentil astronaute harcelé par une belle blonde, Barbara Eden.
Son interprétation de JR lui a par ailleurs vallu d’être nommé aux Emmy Awards dans la catégorie meilleur acteur de série télévisée, en 1980 et 1981, ainsi que quatre fois aux Golden Globes entre 1981 et 1985.
En France, Dominique Paturel lui prêtait sa voix : « J’ai doublé 350 épisodes et JR est devenu un familier », confiait-il dans «Le Parisien / Aujourd’hui en France» en septembre, interviewé sur la nouvelle version de «Dallas». D’ailleurs ce nouveau rôle, «je suis rentré dedans comme dans de l’eau chaude!» s’amusait-il. «Seule difficulté : Larry Hagman a encore plus l’accent texan et bouffe beaucoup de mots!» admettait sa célèbre voix française qui prenait toujours autant de plaisir à doubler JR.
VIDEO. Générique français de «Dallas»
Larry Hagman avant JR
Larry Hagman est né le 21 septembre 1931 à Fort Worth au Texas. Ses parents, Mary Martin, actrice de comédies musicales, et Ben Hagman, comptable, divorcent en 1936 et il est envoyé vivre avec sa grand-mère à Los Angeles. A l’âge de 12 ans, il retrouve à New York sa mère comédienne qui s’est remariée et mène une belle carrière à Broadway. Après une année au Bard College dans la ville d’Anandale-on-Hudson (Etat de New-York, est), Hagman décide à son tour d’embrasser la carrière de comédien. Il monte sur scène pour la première fois avec le Margo Jones Theatre-in-the-Round à Dallas, avant d’apparaître dans «La mégère apprivoisée» de Shakespeare montée par le New York City Center. Puis Larry Hagman part au Royaume-Uni avec la troupe de sa mère pour la pièce à succès «South Pacific», où il reste cinq ans avant de devenir l’acteur que l’Amérique a ensuite connu.
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