Magistrats : des souliers trop bien vernis, sous l’uniformité des robes noires
Magistrats : des souliers trop bien vernis, sous l’uniformité des robes noires
15/02/2011 à 13h55
Lundi après-midi, Michel Mercier a dénoncé des "carences manifestes" dans le suivi judiciaire de Tony M. dans l'affaire Laëtitia. L'Union syndicale des magistrats a réagi à ces propos : "Le Garde des Sceaux nous a annoncé que le Conseil supérieur de la magistrature ne serait pas saisi au disciplinaire à l'encontre des magistrats nantais, quel que soit leur niveau hiérarchique : c'est évidemment une satisfaction."
Chacun peut constater que l’important et le satisfaisant, pour ce porte-parole syndical, c’est qu’il n’y ait pas d’évocation d’une quelconque mesure disciplinaire. Les "carences manifestes", l’absence de liaison entre les conseillers, la mauvaise utilisation des moyens informatiques des suivis des dossiers, ne semblent pas l’émouvoir... C’est probablement un "détail".
Mesdames et Messieurs les justiciables, circulez, il n’y a plus rien à voir !
Ces magistrats qui sont descendus dans la rue pour dénoncer l’emportement du président de la République, qui menaçait de sanctions s’il s’avérait que des fautes aient été commises. Aujourd’hui, les "fautes" se sont transformées en "carences". Cette habile nuance sémantique permet de rendre la responsabilité collective, autrement dit : "c’est la faute à personne". La famille de Laëtitia appréciera.
Non, les juges ne sont pas des justiciables comme les autres
Depuis l’affaire d’Outreau, les magistrats ont compris la leçon. La stratégie consiste à anticiper et faire bloc, dès que l’un d’entre eux est mis en devoir de s’expliquer sur une décision qui peut paraître inadaptée, arbitraire ou absurde. "Ne pas laisser croire que nous sommes faillibles, la justice équitable et indépendante, c’est nous, et ce n’est pas pour nous !"
Sous couvert de leur indépendance, les magistrats accumulent les actions et les déclarations, qui montrent bien qu’ils ont une conception très particulière de l’indépendance et de la transparence de la justice.
Par exemple, en organisant, à grand renfort médiatique, les fuites d’informations dans les dossiers à connotation politique, bafouant le secret de l’instruction. Dans l’objectif d’orienter l’opinion public dans le sens qui servira leurs intérêts, ou qui permettra de désavouer tel ou tel homme politique, devenu l’homme à abattre du moment.
A l’observation, on remarquera quand même que les deux camps ne sont pas traités de façon équitable. Chez les magistrats, on sait reconnaître les siens. Sinon, à quoi bon un tel pouvoir ?
On ne s’interdit pas quelques collusions avec le pouvoir sarkozyste.
Une fois n’est pas coutume, pour servir la cause de la famille, on s’autorise à négocier à huis-clos, avec le représentant de Satan.
"Tu arrêtes de nous montrer du doigt, et nous, on reprend le boulot et on étouffe l’affaire."
"Banco, répond le Garde des Sceaux : pas de sanctions, et on ne parle plus de l’absentéisme des personnels chargés du suivi des délinquants après leur sortie de prison. Mais attention ! On ne tape plus sur le patron..."
Et voilà comment on escamote une info, provenant d’une fuite du rapport remis au ministre. Fuite selon laquelle une très grande proportion des personnels payés par le contribuable et justement mis à disposition du suivi hors prison des délinquants, brillait par une absence chronique.
Cette information n’a pas fait long feu. Elle n’a cependant donnée lieu, à ma connaissance, à aucun démenti, ni à aucune analyse. Curieux non ?
Attention Mesdames et Messieurs les magistrats, les justiciables ne sont pas les gogos que vous croyez
Les citoyens, pour la plupart, ne sont pas dupes. Ils voient s’exercer une justice de classe, une justice gangrénée par l’idéologie politique et la recherche individuelle de notoriété des juges. Le peuple, "ce gros mot à la mode" en a assez de ne plus être une priorité quand il s’agit de lui rendre justice.
Inutile de lui désigner le coupable, à coup d’arrêt de travail et de gesticulations médiatiques : le peuple sait faire la part des choses. Il connaît les responsables et il a de la mémoire. Gare au gorille !
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