Mort du petit Christopher : l’enquête accable le centre de l'enfance
Mort du petit Christopher : l'enquête accable le centre de l'enfance |
Mort du petit Christopher : l'enquête accable le centre de l'enfance
Jean-Marc Ducos
Il aurait peut être suffi de fermer la grille du centre de Champhol (Eure-et-Loir) où était hébergé Christopher Léger, 9 ans, pour que cet enfant souffrant de graves troubles de comportement ne s'échappe pas.
L'enquête menée par la brigade des mineurs du commissariat de Chartres et transmise au juge d'instruction Olivia Wingert révèle que l'enfant avait déjà échappé six fois à la vigilance des éducateurs, selon les informations du «Parisien» - «Aujourd'hui en France».
«Fermer la grille aurait pu être utile et éviter ce drame»
Tous les travailleurs sociaux avaient noté la «dégradation» de l'état psychologique du petit Christopher. Tous encore ont décrit son envie récurrente «de voir ses vrais parents» ou «la famille relais» qui l'accueillait de temps en temps. Un enfant en manque d'affection. A tel point que les éducateurs signalent «le 11 mai 2010, le 12 juin 2010, le 5 septembre 2010 mais aussi le 1er octobre 2010, le 10 octobre 2010, le 11 octobre 2010», que Christopher a pris la poudre d'escampette.
Le 11 octobre, Christopher avait récupéré un vélo dans le parc du centre de Champhol et avait été retrouvé devant un café à Lèves. Un scénario qui s'est répété le 29 octobre en fin d'après-midi lorsqu'au retour d'une sortie, l'enfant enfourche un vélo et fonce à travers le parc et la grille ouverte avant de semer les éducateurs partis à sa poursuite.
«On peut penser que si cette grille avait été fermée au vu des antécédents de cet enfant, il n'aurait pas pu s'échapper et connaître une fin tragique. Christopher était un enfant difficile à gérer malgré la dévotion inégalée du personnel, mais cette simple précaution, du ressort de la direction, de fermer la grille aurait pu être utile et éviter ce drame», indique Me Emmanuel Riglaire, l'avocat de la famille de l'enfant.
Une chambre dépouillée pour éviter que l'enfant se mette en danger
La vie quotidienne de Christopher était devenue si difficile que les dirigeants du centre de Champhol avaient demandé son transfert vers un institut médico-éducatif. Mais faute de place le 5 octobre dernier, cet institut répondait au juge pour enfant qui le suivait qu'il ne pouvait le prendre en charge.
Les policiers ont aussi dressé l'état des lieux de la chambre de l'enfant au centre. Une pièce dépouillée de tout ou presque : «Un matelas posé sur le sol, une alèse, deux draps, un oreiller et quelques jouets». Ils notent aussi dans leur synthèse que la porte de la chambre est «enfoncée et réparée avec des planches». La violence de Christopher pouvait être terrible. Les éducateurs avaient tout enlevé de la pièce pour éviter qu'il ne se mette en danger. Un enfant dépressif qui s'auto-mutile et si difficile à encadrer que deux éducateurs spécialement dédiés à son cas avaient fini par jeter l'éponge. D'autres avaient pris le relais.
Ce n'est que le 3 novembre que la directrice par intérim du centre, arrivée le jour-même, avait décidé de faire fermer la grille en journée. La direction de l'établissement avait expliqué qu'il n'était pas «un centre judiciaire fermé».
LeParisien.fr
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