Pommier d'Idun et les Voleurs
Le Pommier d'Idun !
Les légendes narraient cet arbre comme étant celui des Dieux. Plus encore qu'Yggdrasil lui-même, du moins si les deux n’en faisaient pas qu'un, il portait les fruits d'immortalité que seule Idun, une Déesse mystérieuse, savait cueillir.
Pourtant, en cette matinée, les pleurs de l'Asyne glacèrent d'effroi les Dieux, son panier étant désespérément vide des fruits célestes…
- Qui a osé profaner l'arbre de vie ?!
Le Dieu des orages tonna si fort de sa voix rauque que le monde en trembla.
- Que deviendrons-nous sans les pommes d'Idun ? Il me semble sentir la peau de mon corps flétrir déjà sous les assauts et turpitudes de la vieillesse…
- … hé bien mon ami, te voilà dorénavant aussi sec et terne qu'une ronce !
C'était là l'Ase mauvais, raillant les complaintes d'Heimdall.
- Il suffit ! Trouvez-moi ces voleurs au plus tôt !
Ainsi parla le Très-Haut, ivre de rage et rongé d'inquiétude quant au devenir d'Asgard.
On chercha donc dans le lit des rivières, au cœur des forêts les plus denses, sous les racines des montagnes et même dans les murmures des vents ! Pourtant, après quelques décades infructueuses, l'hiver approcha sans que les coupables ne soient trouvés.
Alors, pressé par les soupçons, c'est "celui-que-l'on-ne-nomme-pas" qui cracha son venin.
- Seuls les hommes ont pu user d'une telle fourberie, c'est un fait !
- Alors nous ferons de même. Répliqua Idun à l'encontre du Dieu du feu.
- Volant les pommes ils désireront d'autant plus une noix d'or… je prendrais donc cette forme attendant leurs méfaits !
- Je vêtirais le bel habit aux plumes de Faucon de Freyja pour te ramener ici, une fois les vilains démasqués.
En noix fut changée la belle, alors qu’en rapace l’envoutante sorcière des Dieux en fit de même du fils du Mal, un affreux rictus lui déchirant étrangement les lèvres, ou plutôt le bec.
Et le rets se révéla efficace quand, un matin, approcha un merle malicieux.
Il saisit aussitôt la noix offerte et s'en alla rejoindre Midgard, la terre des hommes à tire d'ailes. Les corbeaux d’Odin volant au-delà des cieux, l'épiaient et bientôt la cache des voleurs fut révélée au Très-Haut qui voyait tout de son trône magique.
- Ainsi la race des Hommes a failli ! Goûtant les pommes éternelles ils auront croqué dans le fruit défendu… Qu'ils n'aient donc de cesse de pleurer cette infamie !
Ainsi furent maudits les humains alors qu’Idun ramenait les pommes aux Ases retrouvant aussitôt une jeunesse sans fin…
Mais le Dieu malfaisant était à l'origine de cette farce trompant quelques pauvres hères en leur révélant l'existence du pommier. Et, soucieux d'éviter la vengeance de ses pairs, il avait odieusement choisi de condamner ses sbires… et par la même occasion la chair des mortels, que nous sommes tous désormais, revenir à la terre et renaître encore et encore jusqu'à la fin des temps !
La saison est l'espoir de chacun
Pour qui sait attendre la fin de l'hiver
Lorsque les Ases permettent à la Terre renaissante
D'offrir ses bienfaits aux riches mais aussi aux pauvres.
Auteur : Val
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