Recueil des obligations
Recueil des obligations
déontologiques
des magistrats
2010
© Éditions Dalloz – 2010
ISBN : 978-2-247 09037-2
Article 20 de la loi organique n
o 94-100du 5 février 1994
sur le Conseil supérieur de la magistrature
modifié par la loi n
o 2007-287du 5 mars 2007
« Il élabore et rend public
un Recueil des obligations déontologiques
des magistrats. »
VII
Sommaire
Présentation du Recueil........................................ IXPréambule.....................................................................
XIIIA. L’indépendance.............................................. 1B. L’impartialité.................................................. 7C. L’intégrité......................................................... 13D. La légalité........................................................ 25E. L’attention à autrui.................................. 31F. Discrétion et réserve............................. 39Conclusion................................................................... 43IX
Présentation du Recueil
L’autorité judiciaire tient sa légitimité de la
Constitution. Cette légitimité est confortée
par la confiance que lui accordent les
citoyens.
C’est pourquoi de nombreux pays ont,
depuis une vingtaine d’années, élaboré un
corpus déontologique à destination des
magistrats.
En France, une commission de réflexion sur
l’éthique dans la magistrature a été mise en
place par le ministre de la Justice. Elle a
déposé, en 2003, un rapport proposant, en
particulier, l’élaboration d’un Recueil des principes
déontologiques1.
Le 6 juin 2006, une commission d’enquête
parlementaire a remis un rapport formulant de
nombreuses propositions, dont celle tendant à
« introduire ―un code de déontologie‖ dans le
statut des magistrats2 ».
Lors de l’examen, par l’Assemblée nationale,
du projet de loi organique relative au recrutement,
à la formation et à la responsabilité des
1. Rapport remis au garde des Sceaux le 27 novembre 2003,
p. 26.
2. Rapport no 3125 de l’Assemblée nationale, proposition 68.
X
Présentation du Recueil
magistrats, les députés ont adopté un amendement
confiant au Conseil supérieur de la
magistrature, organe constitutionnel indépendant,
le soin d’élaborer et de rendre public un
Recueil des obligations déontologiques des magistrats.
Cet amendement est devenu l’article 18
de la loi organique no 2007-287 du 5 mars
2007, complétant l’article 20 de la loi organique
du 5 février 1994.
Chargé de cette nouvelle mission, le
Conseil, au terme d’une démarche comparatiste,
a constaté que la référence déontologique
nationale a, pour l’institution judiciaire, un
rôle de régulation des conduites, une fonction
d’identification et de communication avec le
public. Elle donne vie, localement, aux instruments
juridiques internationaux, en dessinant
une figure universelle du magistrat.
Le Conseil a défini une méthode de travail
originale tendant à associer le public et le
corps judiciaire aux différentes étapes de l’élaboration
du Recueil.
Ainsi, il a fait effectuer par un institut de
sondage, en mai 2008, une étude sur les Français,
les magistrats et la déontologie3. Une
3. Ce sondage, réalisé par l’IFOP, a porté sur un échantillon
de 1008 personnes représentatif de la population
française. Le rapport est consultable dans le rapport
d’activité 2007 du Conseil supérieur de la magistrature.
Présentation du Recueil
XI
consultation des magistrats, portant sur leur
activité et leur déontologie, a également été
réalisée, en juillet 20084.
Le Conseil supérieur de la magistrature a
également entendu diverses personnalités et a
suscité, dans le ressort de chaque cour d’appel,
des débats et des échanges entre magistrats. Les
synthèses de ces travaux, établis par les correspondants
du Conseil, ont enrichi ses réflexions.
Le Parlement a souhaité que soit établi un
Recueil des obligations déontologiques et non un
code de déontologie. Cette orientation « traduit
le choix de ne pas figer le contenu de
règles par essence évolutives, ni de les détailler
dans un catalogue exhaustif mais inévitablement
incomplet. Elle marque ainsi la volonté
de conserver la conception ancrée depuis 1958
d’un énoncé de principes généraux liés à
quelques grandes valeurs fondamentales (indépendance
et impartialité) »5.
Au-delà de ces valeurs cardinales, la déontologie
des magistrats a comme ambition d’établir
des références pour l’exercice d’une fonction,
aussi délicate dans son exercice
qu’essentielle à l’équilibre de la société.
4. Les résultats de la consultation se trouvent dans le rapport
d’activité 2008 du Conseil dans sa version synthétique.
5. Rapport de la commission des lois du Sénat no 176 du
24 janvier 2007.
XII
Présentation du Recueil
Le comportement professionnel du magistrat
ne peut être laissé à sa discrétion. Il est
déterminé par la loi et obéit aux exigences
éthiques de sa fonction. Celles-ci sont précisées
dans ce Recueil.
Les situations qui relèvent de la déontologie
judiciaire y sont abordées de manière
concrète, selon une structure thématique.
Leurs commentaires peuvent intéresser les
mêmes obligations ou situations, appréhendées
différemment.
L’évolution de la société et des institutions
conduira, nécessairement, à l’avenir, à des
réexamens de son contenu par le Conseil supérieur
de la magistrature6.
6. La réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 a rendu
permanente cette nouvelle compétence du Conseil.
XIII
Préambule
Rendre la justice est une fonction essentielle
dans un État de droit. Les magistrats
ont entre les mains la liberté, l’honneur,
la sûreté et les intérêts matériels de ceux qui
vivent sur le territoire de la République. Ce
rôle éminent fonde les exigences que chacun
peut avoir à leur égard et appelle des moyens
humains, budgétaires et matériels adaptés.
Les principes, commentaires et recommandations
qui suivent ont pour objectif d’établir
des références déontologiques pour les magistrats
français. Ils ont été conçus pour les soutenir,
les orienter et fournir à l’institution judiciaire
un cadre permettant de mieux
appréhender sa déontologie. Ils ont également
pour finalité d’éclairer les représentants des
pouvoirs législatif et exécutif, ainsi que les
auxiliaires de justice et le public, afin de faire
mieux connaître la complexité de l’action des
magistrats dans l’exercice de leurs missions.
Le magistrat, membre de l’autorité judiciaire,
tire sa légitimité de la loi qui l’a voulu
indépendant et
impartial, principes qui s’imposentaux autres pouvoirs. La méconnaissance
de ces impératifs compromettrait la confiance
du public
.XIV
Préambule
Le magistrat démontre, par son intégrité,
qu’il est digne de décider de l’exercice des
droits essentiels des individus. Plus que tout
autre, il est tenu à la probité et à la loyauté.
Par sa connaissance, en permanence renouvelée,
des textes et des principes applicables, et
par son souci de ne jamais renoncer à la protection
des libertés individuelles dont il est
gardien, le magistrat affirme la prééminence
du droit.
La justice est rendue au nom du peuple
français. Le magistrat se doit de prêter attention
à ceux qu’il juge, comme à ceux qui
l’entourent, sans jamais attenter à la dignité de
quiconque, en préservant l’image de l’institution
judiciaire et en respectant le devoir de
réserve.
Ce Recueil ne constitue pas un code de discipline
mais un guide pour les magistrats du
siège et du parquet qui appartiennent, en
France, au même corps. Sa publication est de
nature à renforcer la confiance du public dans
un fonctionnement indépendant et impartial
du système judiciaire français.
1
A. L’indépendance
A.1 L’indépendance de l’autorité judiciaire
est un droit constitutionnel, reconnu aux
citoyens comme aux justiciables, qui garantit
l’égalité de tous devant la loi par l’accès à une
magistrature impartiale.
Elle est la condition première d’un procès
équitable.
Elle est assurée sur le plan institutionnel et
mise en oeuvre aux plans fonctionnel et
personnel.
Niveau institutionnel
Principes
A.2 Les magistrats défendent l’indépendance
de l’autorité judiciaire car ils sont
conscients qu’elle est la garantie qu’ils statuent
et agissent en application de la loi, suivant les
règles procédurales en vigueur, en fonction des
seuls éléments débattus devant eux, libres de
toute influence ou pression extérieure, sans
avoir à craindre une sanction ou espérer un
avantage personnel.
2
A. L’indépendance
L’inamovibilité des magistrats du siège et le
principe de l’avancement librement consenti
constituent une garantie essentielle de l’indépendance
des juges.
A.3 Si l’indépendance des magistrats est
garantie statutairement, dire le droit de
manière indépendante est également un état
d’esprit, un savoir-être et un savoir-faire qui
doivent être enseignés, cultivés et approfondis
tout au long de la carrière.
Commentaires et recommandations
a.4 Les magistrats préservent leur indépendance
vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif,
en s’abstenant de toute relation inappropriée
avec leurs représentants et en se
défendant de toute influence indue de leur
part.
a.5 Ils doivent apparaître, aux yeux des
citoyens et des justiciables, comme respectant
ces principes.
a.6 La mobilité géographique permet de préserver
les magistrats de relations trop proches
avec les diverses personnalités locales, notamment
auxiliaires de justice, institutions, associations
partenaires, milieux économiques ou
médias.
A. L’indépendance
3
a.7 Les magistrats en activité ne sollicitent pas
pour eux-mêmes des distinctions honorifiques,
afin d’éviter toute suspicion, dans l’esprit du
public, sur la réalité de leur indépendance.
a.8 Les magistrats ne peuvent être poursuivis
ou sanctionnés disciplinairement en raison de
leurs décisions juridictionnelles.
Exercice fonctionnel
Principes
A.9 Les magistrats conduisent les procédures,
mènent les débats et rendent leurs décisions
de façon indépendante.
A.10 Dans l’exercice de leurs fonctions, ils
bannissent par principe et repoussent toute
intervention tendant à influencer, directement
ou indirectement, leurs décisions, en dehors
des voies procédurales et légales.
Commentaires et recommandations
a.11 Gardien des libertés individuelles, le
magistrat applique les règles de droit, en
fonction des éléments de la procédure, sans
céder à la crainte de déplaire ni au désir de
plaire au pouvoir exécutif, aux parlementaires,
4
A. L’indépendance
à la hiérarchie judiciaire, aux médias ou à
l’opinion publique.
a.12 Dès qu’il pressent que des influences ou
pressions, quelles que soient leurs origines,
peuvent être exercées sur lui, le magistrat
recourt à la collégialité, chaque fois qu’elle est
procéduralement possible.
a.13 Le magistrat doit prendre conscience de
l’incidence de ses éventuels préjugés culturels
et sociaux, ainsi que de ses convictions politiques,
philosophiques ou confessionnelles, sur
la compréhension des faits qui lui sont soumis
et sur son interprétation des règles de droit.
a.14 L’affectation d’un juge, ou son remplacement,
ne doit jamais être guidée par la volonté
d’orienter une décision. Seules doivent être
prises en compte les nécessités du service régulièrement
constatées.
a.15 La gestion des flux et le traitement des
affaires dans un délai raisonnable constituent
une exigence légitime pour les magistrats ; ces
objectifs ne sauraient les dispenser du respect
des règles procédurales et légales, de la qualité
des décisions et de l’écoute du justiciable,
garanties d’une justice indépendante.
a.16 Lorsqu’il participe à des instances où
sont élaborées localement des politiques
A. L’indépendance
5
publiques, le magistrat s’abstient d’engagements
de nature à altérer sa liberté de jugement
et son indépendance juridictionnelle.
a.17 Malgré leur appartenance à un même
corps et l’exercice de leurs fonctions dans un
même lieu, les magistrats du siège et du parquet
conservent et marquent publiquement
leur indépendance réciproque.
a.18 Dans les affaires où ils ont reçu pour instruction
d’exercer des poursuites, les magistrats
du parquet, gardiens, au même titre que
les magistrats du siège, des libertés individuelles,
développent librement à l’audience les
observations orales qu’ils croient convenables
au bien de la justice.
a.19 Le fait, pour un magistrat du parquet,
de demander, dans une affaire individuelle,
que des instructions de poursuivre du ministre
de la Justice ou du procureur général, soient
écrites et versées au dossier, conformément aux
articles 30 et 36 du Code de procédure pénale,
ne constitue un manquement ni à la loyauté,
ni au principe de subordination hiérarchique.
6
A. L’indépendance
Approche personnelle
Principe
A.20 Le magistrat a, comme tout citoyen, le
droit au respect de sa vie privée. Il s’abstient
cependant d’afficher des relations ou d’adopter
un comportement public de nature à faire
naître un doute sur son indépendance dans
l’exercice de ses fonctions.
Commentaires et recommandations
a.21 Le magistrat bénéficie des droits reconnus
à tout citoyen d’adhérer à un parti politique,
à un syndicat professionnel, ou à une
association et de pratiquer la religion de son
choix.
a.22 Il s’abstient, dans le ressort territorial de
la juridiction à laquelle il appartient, de tout
prosélytisme politique, philosophique ou
confessionnel pouvant porter atteinte à
l’image d’indépendance de l’autorité
judiciaire.
a.23 Le magistrat s’abstient de se soumettre à
des obligations ou contraintes de nature à restreindre
sa liberté de réflexion ou d’action et
de porter atteinte à son indépendance.
7
B. L’impartialité
B.1 Droit garanti aux justiciables par l’article
6 de la Convention de sauvegarde des
droits de l’homme et des libertes fondamentales,
l’impartialite du magistrat constitue,
pour celui-ci, un devoir absolu, destine a
rendre effectif l’un des principes fondateurs de
la Republique : l’egalite des citoyens devant
la loi.
B.2 L’impartialite est, au meme titre que
l’independance, un element essentiel de la
confiance du public en la justice.
B.3 Parce qu’elle conditionne la validite,
non seulement de la decision elle-meme, mais
egalement du processus qui conduit le magistrat
a sa decision, l’obligation d’impartialite
impose la mise en oeuvre de principes institutionnels,
fonctionnels et personnels.
Niveau institutionnel
Principes
B.4 Le principe d’impartialite d’une juridiction
et des membres qui la composent
8
B. L’impartialité
implique que les modalités de nomination et
d’affectation des magistrats reposent sur des
règles d’application objective et transparente,
fondées sur les compétences professionnelles.
B.5 Les débats judiciaires doivent être, sauf
exceptions légales, publics.
Commentaires et recommandations
b.6 L’impartialité des magistrats composant
une juridiction commande l’application rigoureuse
des règles relatives aux incompatibilités
professionnelles.
b.7 Les principes dont s’inspirent les dispositions
actuelles, contenues dans l’ordonnance
statutaire, dans les Codes de l’organisation
judiciaire, de procédure civile et pénale,
relatives aux incompatibilités ont vocation à
s’appliquer à l’ensemble des situations
rencontrées.
b.8 Lors de son retour à une activité juridictionnelle,
le magistrat qui a exercé des responsabilités
à l’extérieur du corps judiciaire doit
veiller à ce que son impartialité ne puisse être
mise en cause.
b.9 L’impartialité appelle des moyens matériels,
budgétaires et humains qui procurent
B. L’impartialité
9
aux magistrats et aux juridictions des conditions
de travail et de fonctionnement excluant
toute dépendance à l’égard des personnes,
publiques ou privées, même dans des situations
exceptionnelles.
b.10 La mobilité, fonctionnelle et géographique,
contribue à l’exercice impartial de la
fonction de magistrat.
b.11 La mobilité fonctionnelle, soutenue par
des actions d’aide à l’adaptation, ne doit pas
conduire à la confusion des rôles institutionnels
du siège et du parquet.
Exercice fonctionnel
Principes
B.12 L’impartialité, dans l’exercice de fonctions
juridictionnelles, ne s’entend pas seulement
d’une absence apparente de préjugés,
mais aussi, plus fondamentalement, de l’absence
réelle de parti pris. Elle exige que le
magistrat, quelles que soient ses opinions, soit
libre d’accueillir et de prendre en compte tous
les points de vue débattus devant lui.
B.13 Le magistrat manifeste son impartialité
en respectant et faisant respecter le caractère
contradictoire des débats.
10
B. L’impartialité
Commentaires et recommandations
b.14 Dans l’exercice de son activité professionnelle,
le magistrat fait abstraction de tout
préjugé et adopte une attitude empreinte
d’objectivité.
b.15 Les magistrats du siège ne peuvent, ni
dans leur propos ni dans leur comportement,
manifester une conviction jusqu’au prononcé
de la décision.
b.16 Dans leurs activités judiciaires, notamment
aux abords des salles d’audience, les
juges et procureurs doivent être soucieux de
l’image d’impartialité qu’ils offrent et ne pas
apparaître, aux yeux de personnes non averties,
dans une relation de trop grande proximité et,
moins encore, de complicité. La même prudence
doit être observée à l’égard des conseils
des parties en cause et de l’ensemble des
acteurs du procès.
b.17 Le président d’audience, comme le
représentant du ministère public, s’exprime, à
l’égard de tous les acteurs du procès, avec la
même objectivité.
b.18 En audience collégiale, le prononcé de
la décision pénale sur le siège, immédiatement
après la plaidoirie, accréditant l’idée de l’inutiB.
L’impartialité
11
lité des débats et du délibéré, est à éviter. Seule
une discussion libre entre les membres de la
formation est une garantie de la réalité de la
délibération et de l’examen des arguments
avancés par chacune des parties.
b.19 La participation d’un juge, exerçant
habituellement des fonctions spécialisées, à
une audience correctionnelle concernant un
justiciable avec lequel il a connu des difficultés
dans un contentieux antérieur, doit être évitée.
b.20 Le magistrat informe les autres membres
de la formation de jugement de faits le concernant
personnellement, susceptibles d’affaiblir
l’image d’impartialité qu’il doit offrir à l’ensemble
des parties.
Approche personnelle
Principe
B.21 Si le magistrat bénéficie des droits
reconnus à chaque citoyen, il ne peut cependant
souscrire aucun engagement de quelque
nature qu’il soit (politique, philosophique,
confessionnel, associatif, syndical, commercial...),
ayant pour conséquence de le soumettre
à d’autres contraintes que celles de la
loi républicaine et de restreindre sa liberté de
réflexion et d’analyse.
12
B. L’impartialité
Commentaires et recommandations
b.22 Dans ses engagements personnels, le
magistrat veille à concilier l’exercice légitime
de ses droits de citoyen et les devoirs attachés à
ses fonctions judiciaires. Il se comporte ou
s’exprime en public avec prudence et
modération.
b.23 Le magistrat s’assure que ses engagements
associatifs privés n’interfèrent pas avec
son domaine de compétence au sein de sa juridiction
d’affectation. Dans le cas contraire, il
se déporte.
b.24 Le magistrat n’accepte aucun don, offert
notamment à l’occasion d’événements liés à sa
vie professionnelle, de nature à porter atteinte
à son impartialité ou à faire douter de celle-ci.
b.25 Le magistrat évite, en dehors du cercle
étroit de ses proches, de donner des consultations
juridiques.
13
C. L’intégrité
C.1 Le magistrat se doit d’être intègre pour
se conformer à l’honneur de son état.
Il présente, dans son exercice professionnel
et dans sa vie personnelle, les qualités d’intégrité
qui le rendent digne d’exercer sa mission,
légitiment son pouvoir et assurent la confiance
en la justice.
Principes
C.2 Le magistrat, par son comportement
professionnel et personnel, contribue à justifier
la confiance du public en l’intégrité de la
magistrature.
C.3 Le magistrat fait, par sa réserve, sa vigilance
et sa discrétion, la preuve de son attention
à l’image de la justice.
C.4 Le principe d’intégrité induit des obligations
de probité et de loyauté pour tous les
magistrats.
14
C. L’intégrité
La probité
Principes
C.5 La probité commande l’exercice professionnel,
la conduite en société et la vie
personnelle.
C.6 La probité du magistrat s’entend de
l’exigence générale d’honnêteté. Elle implique
le respect des dispositions légales propres aux
magistrats, à leur statut et à l’organisation
judiciaire.
C.7 Le magistrat se comporte avec délicatesse.
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
c.8 Le magistrat exerce ses fonctions dans un
cadre institutionnel qui le met à l’abri de toute
atteinte à son intégrité.
L’accès à la magistrature
c.9 Lorsqu’il est appelé à intervenir dans les
procédures d’accès à la magistrature, le magistrat
veille à ne pas accorder des attestations de
C. L’intégrité
15
complaisance dans l’appréciation des mérites
des candidats.
L’administration et la gestion des juridictions
c.10 Les magistrats, dans l’exercice de leurs
fonctions, respectent les normes et bonnes
pratiques en vigueur relatives à l’utilisation des
fonds publics et à la gestion rigoureuse du service
public de la justice. Ils assurent un fonctionnement
optimal de leur juridiction d’affectation
en fonction des moyens mis à leur
disposition dans le cadre administratif et budgétaire
imparti à la mission de justice de l’État.
c.11 Les chefs de juridiction assument l’organisation,
l’administration et la gestion budgétaire
des services du ressort dont ils ont la
charge. Cette mission, partagée dans le cadre
de la dyarchie, implique concertation et
recherche de solutions communes au siège et
au parquet.
Chaque chef de juridiction anime celle-ci et
veille à son bon fonctionnement, notamment
par la répartition équilibrée des services.
Il appartient aux chefs de juridiction d’assurer
l’information de l’ensemble des magistrats
et de susciter le dialogue.
c.12 Tout magistrat veille à ce que les moyens
mis à sa disposition soient employés selon leur
16
C. L’intégrité
destination institutionnelle en évitant gaspillage,
utilisation exclusive ou appropriation
abusive.
c.13 Le magistrat exerce les contrôles que la
loi lui confie, notamment dans la surveillance
des services gérant des fonds appartenant aux
justiciables ou des services en charge de
conserver les biens placés sous main de justice,
tels que les objets saisis.
Exercice fonctionnel
c.14 Le magistrat consacre l’essentiel de son
temps professionnel à ses fonctions judiciaires.
c.15 Certaines activités extrajudiciaires autorisées
permettent une ouverture sur l’extérieur
et favorisent la connaissance de l’institution.
Elles doivent faire l’objet d’une dérogation
individuelle accordée par les chefs de cour, être
compatibles avec la dignité et l’indépendance
du magistrat et ne peuvent s’exercer au détriment
du service. Celles qui sont susceptibles
de provoquer des conflits d’intérêt sont à
proscrire.
c.16 Les travaux scientifiques, littéraires ou
artistiques peuvent être réalisés sans autorisation
préalable. Ils ne sauraient avoir pour effet de
limiter l’activité professionnelle du magistrat.
C. L’intégrité
17
c.17 Les justiciables sont en droit d’attendre
la même intégrité dans la désignation, par les
magistrats, de personnes physiques ou morales
concourant à leurs missions. Le choix systématique
des mêmes experts ou mandataires peut
susciter un soupçon de dépendance.
c.18 L’intégrité exclut toute complaisance,
tout favoritisme et toute ingérence. Le magistrat
veille à préserver l’autorité judiciaire de
toute influence ou pression. Il défend l’image
d’une justice indépendante, impartiale et
digne, en s’interdisant d’accorder quelque
avantage, accommodement ou passe-droit que
ce soit.
c.19 Le respect des textes et la nécessaire prudence
commandent au magistrat de ne pas
traiter de cas l’impliquant lui-même ou des
proches, directement ou indirectement. Dès
lors, il s’abstient d’intervenir, sans attendre
une éventuelle récusation, dans toute procédure
présentant ce caractère ou concernant
une partie avec laquelle il entretient des liens
d’amitié, de proximité ou d’inimitié.
c.20 Les textes en vigueur laissent à la libre
conscience du magistrat, sans l’obliger à s’en
expliquer, le choix de s’abstenir dans le traitement
d’une affaire.
18
C. L’intégrité
c.21 Le magistrat appelé à représenter la justice
dans des manifestations extérieures évite
les invitations susceptibles de le placer en
situation délicate au regard de son intégrité.
Approche personnelle
c.22 Dans sa vie privée, le magistrat reste
soumis à une stricte obligation de probité qui
inclut la délicatesse. Elle lui impose de faire
preuve de discernement et de prudence dans la
vie en société, le choix de ses relations, la
conduite de ses activités personnelles et sa participation
à des évènements publics.
c.23 Le magistrat ne doit, en aucune circonstance,
accréditer l’idée qu’il bénéficie, ou
pourrait bénéficier, d’un traitement privilégié.
c.24 Le magistrat ne peut pas faire usage de
sa qualité pour obtenir, pour lui-même, ses
proches ou ses relations, des faveurs ou avantages
de quelque nature que ce soit.
c.25 Les interventions et recommandations
sont prohibées. La prudence est de règle pour
la délivrance de témoignages de moralité ou
attestations qui peuvent mettre en difficulté le
magistrat saisi d’une procédure. Ce dernier ne
doit pas se sentir tenu à une solidarité
professionnelle.
C. L’intégrité
19
La loyauté
Principes
C.26 Le magistrat, conformément à son serment,
exerce ses fonctions avec loyauté, et avec
le souci de la dignité des personnes.
C.27 Le magistrat a un devoir de loyauté à
l’égard des chefs de juridiction et de ses collègues.
Ce devoir s’exerce dans le respect de l’indépendance
juridictionnelle de chacun.
C.28 Au plan procédural, l’obligation de
loyauté exige du magistrat qu’il exerce les pouvoirs
que les textes lui confient et ne les outrepasse
pas. Il applique loyalement les principes
directeurs des procès, notamment le respect
du principe de la contradiction et celui des
droits de la défense. Il fonde ses décisions sur
les éléments contradictoirement débattus en se
gardant de tout a priori.
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
La loyauté statutaire
c.29 Les règles statutaires relatives à l’organisation
judiciaire, qui déterminent les rapports
20
C. L’intégrité
entre magistrats au sein des juridictions, doivent
faire l’objet d’une application loyale, dans
le respect des missions et responsabilités dévolues
aux chefs de juridiction comme des compétences
et attributions des magistrats.
c.30 Dans le respect de l’article 15 de la
Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen, le magistrat est tenu de justifier de ses
diligences dans l’administration de la justice.
c.31 Les magistrats alertent les chefs de juridiction
sur toute situation — notamment les
interventions, intimidations ou menaces —
susceptible d’affecter leur exercice professionnel,
le fonctionnement de la juridiction et l’indépendance
de l’autorité judiciaire.
Les chefs de juridiction assurent aux magistrats
injustement mis en cause, sans préjudice
de la mise en oeuvre éventuelle de la protection
de l’État, un exercice serein de leur fonction.
c.32 Le magistrat du parquet met sa hiérarchie
en mesure d’exercer ses compétences,
en l’informant loyalement sur l’existence et
l’évolution des enquêtes.
c.33 L’évaluation des magistrats, selon les
règles statutaires, est un devoir des chefs de
juridiction. Elle est l’occasion de faire un bilan
complet de l’exercice professionnel du magistrat
concerné.
C. L’intégrité
21
La loyauté procédurale
c.34 La loyauté procédurale s’entend du respect
des lois et des principes directeurs de procédure
civile et pénale qui fixent les pouvoirs
et les devoirs des magistrats.
Exercice fonctionnel
La loyauté statutaire
c.35 Tout magistrat assume loyalement sa
part des charges qui lui sont confiées, des
contraintes et des astreintes.
Les chefs de juridiction veillent au respect de
cette obligation.
c.36 Les magistrats entretiennent entre eux
des rapports loyaux, respectueux de leurs
devoirs et de leur compétence ; ils n’abdiquent
pas les responsabilités que la loi leur confie.
Les magistrats du siège et du parquet veillent
à ce que leur appartenance à un corps unique
et leur proximité fonctionnelle ne puissent se
traduire par des attitudes et des comportements
de nature à créer, chez le justiciable,
une impression de confusion entre les missions
distinctes de poursuite et de jugement.
La loyauté procédurale
c.37 Le magistrat exerce ses compétences avec
efficacité, tout en se conformant loyalement,
22
C. L’intégrité
selon les fonctions exercées, à ses obligations
dans la conduite des procédures, la tenue des
audiences et l’élaboration des décisions. Il
n’utilise pas de procédé abusif qui allonge les
procédures ou diffère les décisions.
c.38 Le magistrat est, pour toutes les parties,
le garant du respect de la procédure. Il exerce
son autorité, sans en abuser, avec sérénité,
pour mener à leur terme les procédures, en
respectant le principe de la contradiction et les
droits des parties. Les magistrats du siège et du
ministère public se gardent de toute connivence,
réelle ou apparente, avec une partie, les
experts, les avocats ou tout autre auxiliaire de
justice.
C’est ainsi par exemple que :
– les attitudes systématiques de refus ou d’acceptation
des demandes des parties sont à
éviter ;
– seuls les renvois justifiés doivent être acceptés
;
– les mesures d’instruction utiles sont confiées
à des professionnels compétents, susceptibles
d’éclairer la décision à intervenir, exécutées
sous le contrôle du magistrat, dans un délai
et pour un coût raisonnables ;
– à l’audience, les magistrats mènent les débats
ou y participent, avec tact, autorité sereine
et impartialité ;
C. L’intégrité
23
– ils accordent un traitement égal à toutes les
parties, accusation, défense, partie civile et
avocats ;
– le rapporteur doit montrer que son opinion
n’est pas déjà arrêtée et que les explications
des parties restent nécessaires pour fonder sa
décision.
c.39 Le respect de la contradiction conduit le
magistrat à refuser les informations officieuses
dans les procédures qu’il traite.
c.40 Le juge conserve une entière liberté
d’esprit pour élaborer sa décision. Il montre
exigence et rigueur dans l’examen des preuves,
pour rendre un jugement résultant d’une
application loyale du droit et d’une égale
considération pour les explications des parties.
La motivation doit, dans tous les cas, en
rendre compte.
c.41 Le magistrat du parquet, dans l’ensemble
de son activité professionnelle, et
notamment dans la direction des enquêtes et
le contrôle de l’activité des officiers de police
judiciaire, s’attache à rechercher, de manière
objective, les éléments de preuve de nature à
établir la vérité.
25
D. La légalité
Principe
D.1 La règle de droit s’impose au magistrat.
Il l’applique loyalement.
Gardien des libertés individuelles, il a un
devoir de compétence et de diligence.
Niveau institutionnel
d.2 La légalité s’entend des règles de droit
applicables en France, y compris des normes
internationales.
d.3 Le droit d’être garanti contre l’arbitraire
du juge, gage de l’égalité devant la loi, fonde
l’obligation du magistrat de privilégier, en
toutes circonstances, l’application de la loi. Il
ne peut s’arrêter à l’idée qu’il se fait de l’équité.
d.4 La règle de droit est appliquée sans
réserve. Le magistrat ne peut se déterminer sur
des considérations étrangères à la loi, ni renvoyer
à d’autres (experts…) la responsabilité
de dire le droit.
d.5 S’il appartient au magistrat d’interpréter
la loi, il ne peut se substituer au législateur. En
26
D. La légalité
vertu de la Constitution, gardien des libertés
individuelles, il n’use de son pouvoir juridictionnel
qu’en respectant les règles de droit
applicables. Le juge ne peut davantage refuser
d’appliquer la loi au nom d’une idée de la justice
qui relèverait de convictions personnelles.
Exercice fonctionnel
Principe
D.6 Le magistrat est gardien des libertés
individuelles.
Il s’agit d’une mission constitutionnelle :
« L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté
individuelle, assure le respect de ce principe
dans les conditions prévues par la loi » (art. 66
de la Constitution).
Commentaires et recommandations
d.7 Ce devoir de légalité est permanent et
s’impose aux magistrats du siège, comme du
parquet, dans les limites de leurs attributions
respectives.
d.8 Il comporte des obligations précises, en
vue d’assurer un contrôle vigilant et complet
quand une liberté individuelle est en cause,
notamment dans les domaines de la garde à
D. La légalité
27
vue, de la détention, de l’hospitalisation sous
contrainte et des mesures de protection juridique
et, d’une manière générale, chaque fois
que le législateur a donné compétence à l’autorité
judiciaire.
d.9 Le magistrat fait bénéficier ses collègues
de son expérience et de ses propres connaissances
de la règle de droit applicable.
d.10 La hiérarchie veille à la diffusion des
informations utiles aux magistrats (législation
nouvelle, évolution jurisprudentielle, circulaires…).
d.11 Le magistrat permet aux auxiliaires de
justice d’exercer la plénitude de leurs attributions
légales.
d.12 Le magistrat exerce, à l’égard des services
d’enquête, toutes les compétences qu’il
tient de la loi, sans en abandonner aucune,
notamment au profit d’autres autorités.
d.13 Le magistrat, en fonction de son affectation
et de son activité, a une pleine connaissance
des dispositions législatives et réglementaires
régissant ses rapports professionnels avec
les élus nationaux ou territoriaux, le préfet de
région ou de département et leurs services,
ainsi qu’avec les établissements publics.
28
D. La légalité
d.14 Le magistrat ne renonce à aucune prérogative
qu’il tient de la loi.
Les relations avec les autorités locales sont
assurées dans le respect des compétences de
chacun et en vue de la meilleure qualité du
service public.
d.15 Le magistrat rejette toute forme d’intervention
individuelle conformément à la règle
constitutionnelle de la séparation des
pouvoirs.
d.16 Le magistrat, habilité à le faire, donne
aux médias les informations utiles à l’action de
justice et à la confiance du public. Dans l’exercice
de ses fonctions, il ne se laisse pas influencer
par la presse et ne cherche pas à attirer
l’intérêt sur sa personne.
d.17 La mission du magistrat est d’appliquer
la loi au nom du peuple français. S’il ne peut
ignorer l’opinion publique, il n’agit pas sous sa
pression ni pour satisfaire ses attentes réelles
ou supposées.
Principe
D.18 Le magistrat maintient sa compétence
professionnelle.
D. La légalité
29
Commentaires et recommandations
d.19 Le magistrat satisfait à son obligation de
formation continue. Maintenir son niveau de
compétence suppose un effort permanent du
magistrat, celui de réactualiser ses connaissances
et celui de se remettre en cause dans sa
pratique. Cette obligation est particulièrement
lourde pour l’exercice de fonctions polyvalentes.
Elle n’en est pas moins une exigence
fondamentale.
d.20 Le magistrat suit, tout au long de sa carrière
et, notamment, en cas de changement de
fonction, les actions de formation, individuelles
ou collectives, lui permettant de maintenir
sa capacité professionnelle.
d.21 La hiérarchie facilite, par tous les
moyens mis à sa disposition, compte tenu des
nécessités du service, l’accès du magistrat aux
moyens de formation, en prenant en compte
cette obligation dans la répartition des tâches,
des missions et des affectations, comme dans
l’évaluation des magistrats.
Principe
D.22 Le magistrat agit avec diligence dans
un délai raisonnable.
30
D. La légalité
Commentaires et recommandations
d.23 Le magistrat traite toutes les affaires
dont il est saisi, sans en négliger aucune.
d.24 Il les traite sans retard, notamment dans
la rédaction des réquisitoires et le prononcé
des décisions.
d.25 Le magistrat dit le droit dans le délai
prévu, quelles que soient les éventuelles imperfections,
contradictions ou lacunes de la loi.
d.26 Le respect, par le magistrat, de son obligation
de diligence, conditionne la confiance
du justiciable et évite le risque, pour l’État,
d’une action en indemnité contre lui.
31
E. L’attention à autrui
E.1 Le magistrat entretient des relations
empreintes de délicatesse avec les justiciables,
les victimes, les auxiliaires de justice et les partenaires
de l’institution judiciaire, par un comportement
respectueux de la dignité des personnes
et par son écoute de l’autre.
32
E. L’attention à autrui
La dignité
La dignité de la personne
Principe
E.2 Le magistrat doit s’abstenir d’utiliser,
dans ses écrits comme dans ses propos, des
expressions ou commentaires déplacés,
condescendants, vexatoires ou méprisants.
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
e.3 L’obligation de respecter et de faire respecter
la dignité d’autrui procède du serment
de se comporter « en digne et loyal magistrat ».
Exercice fonctionnel
e.4 Lorsqu’elle est requise, la publicité des
débats est une garantie du bon déroulement
de l’audience. Le magistrat ne tolère pas
qu’elle se transforme en spectacle. Il fait respecter
les règles élémentaires de politesse par
les parties, les avocats et le public.
e.5 Le magistrat du siège, qui conduit la procédure
ou dirige des débats judiciaires, et celui
E. L’attention à autrui
33
du parquet, qui exerce l’action publique ou
intervient en matière civile, le font avec une
autorité respectueuse de la dignité des
personnes.
e.6 Un magistrat, témoin à l’audience de propos
discriminatoires et/ou pénalement répréhensibles,
les fait consigner, afin que toutes les
conséquences nécessaires puissent en être
tirées.
Le respect de l’autre
Principe
E.7 Le magistrat exerce une fonction d’autorité
qui n’est acceptée que s’il respecte luimême
tous ses interlocuteurs, notamment les
magistrats et les fonctionnaires qui sont placés
sous son autorité.
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
e.8 Les fonctionnaires du greffe attestent la
réalité de l’action et des propos du magistrat
dont ils sont le témoin statutaire. Leur présence
est une sécurité pour les personnes qui
comparaissent, comme pour le juge lui-même.
34
E. L’attention à autrui
Le respect du magistrat et du fonctionnaire
est réciproque et exclut autoritarisme et familiarités
déplacés.
Le magistrat adapte sa présence au sein de la
juridiction en prenant en compte les nécessités
de son service et les contraintes du greffe.
Exercice fonctionnel
e.9 Le respect des autres commence par le
respect de ses propres engagements : le magistrat
rend ses décisions à leur date, respecte les
horaires des audiences et honore les rendezvous
fixés.
e.10 À l’audience, le respect de l’autre, notamment
magistrats, avocats, justiciables, est une
condition de la sérénité de la justice. Le président
d’audience veille à la police de l’audience
en s’assurant que chacun a la possibilité de
s’exprimer à son tour librement, hors de toute
pression ou manoeuvre collective d’intimidation.
Il a un devoir général d’explication.
e.11 En audience collégiale, le président
anime le délibéré ; chaque magistrat dispose
d’une voix et se plie à la décision de la majorité.
L’anonymat que confère le secret du délibéré
et qui interdit toute recherche de responsabilité
individuelle, n’autorise pas d’abus
d’autorité de la part d’un magistrat.
E. L’attention à autrui
35
L’écoute de l’autre
Principe
E.12 L’attention aux autres exige une disponibilité
d’esprit et une réelle capacité à se
remettre en cause en acceptant, par avance, le
risque d’être critiqué.
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
e.13 L’attention aux autres est une qualité
attendue du magistrat, qui s’entretient et fait
partie de sa formation.
e.14 Les assemblées générales et les commissions
restreintes sont des lieux de débat institutionnel
sur toutes les questions importantes
concernant la vie de la juridiction. Elles impliquent
la totale liberté d’expression de leurs
membres, sous la seule réserve de la courtoisie
et du souci constant de l’écoute des autres participants.
Les questions relatives à l’organisation
et au fonctionnement des juridictions
doivent y être discutées dans les conditions
fixées par le Code de l’organisation judiciaire,
afin d’enrichir la réflexion individuelle de
36
E. L’attention à autrui
chaque participant et d’assurer le meilleur
fonctionnement possible de la juridiction.
Exercice fonctionnel
e.15 Le magistrat veille à ce que ses propos
soient intelligibles pour ses interlocuteurs,
quels que soient leur culture, leur situation ou
leur état.
e.16 À l’audience et pendant le délibéré, le
magistrat adopte une attitude d’écoute lors des
interventions de ses collègues (lecture du rapport,
réquisitions du parquet, avis lors du délibéré...),
des plaidoiries des avocats ou déclarations
des parties. Il reste vigilant et évite toute
manifestation d’impatience, montrant, en
toutes circonstances, une autorité sereine. La
liberté des parties et de leurs conseils de choisir
un mode de défense trouve sa limite dans
l’obligation qui incombe au juge de veiller,
avec impartialité, au respect des personnes et à
la dignité du débat judiciaire.
e.17 L’attitude du magistrat reste, en toutes
circonstances, empreinte de neutralité ; il ne
laisse pas transparaître de sentiments personnels,
de sympathie ou d’antipathie, vis-à-vis
des personnes impliquées dans les causes dont
il a à connaître.
E. L’attention à autrui
37
e.18 Le magistrat s’attache à favoriser les
conditions d’une écoute réciproque de qualité
et agit avec tact et humanité.
e.19 Dans les procédures longues et complexes,
le magistrat demeure vigilant, se garde
de toute opinion arrêtée et conserve une attitude
d’écoute attentive, même aux déclarations
tardives.
e.20 Le magistrat veille à ce que la dématérialisation
des procédures et le recours aux nouvelles
technologies d’information et de communication
ne réduisent pas les droits
reconnus aux parties comme à leurs conseils.
39
F. Discrétion et réserve
F.1 Le magistrat, membre de l’institution
judiciaire, veille, par son comportement individuel,
à préserver l’image de la justice.
F.2 Dans son expression publique, le
magistrat fait preuve de mesure, afin de ne pas
compromettre l’image d’impartialité de la justice
indispensable à la confiance du public.
Principes
F.3 « Toute manifestation d’hostilité au
principe et à la forme du Gouvernement de la
République est interdite aux magistrats, de
même que toute démonstration de nature
politique incompatible avec la réserve que leur
imposent leurs fonctions », article 10 alinéa 2
du statut de la magistrature.
F.4 Le magistrat, qui reste tenu d’observer
ses obligations déontologiques, exerce les
droits légitimement reconnus à tout citoyen.
F.5 Le magistrat qui bénéficie du droit de
se syndiquer, s’exprime librement dans ce
cadre syndical.
40
F. Discrétion et réserve
Commentaires et recommandations
Niveau institutionnel
f.6 Le devoir de réserve, qui résulte d’une disposition
statutaire, est le même pour les
magistrats du siège et pour ceux du parquet. Si
les articles 5 du statut de la magistrature et 33
du Code de procédure pénale permettent au
magistrat du parquet d’exprimer publiquement
à l’audience une position personnelle,
cette prise de parole doit être formulée dans
des termes propres à ne pas nuire à la dignité
de la fonction de magistrat.
f.7 Le magistrat ne commente pas ses propres
décisions qui, par leur motivation, doivent se
suffire à elles mêmes. Il ne critique pas, même
à l’intérieur de la juridiction, les décisions juridictionnelles
de ses collègues dont l’analyse
relève de l’exercice normal des voies de recours.
f.8 Le magistrat respecte la confidentialité des
débats judiciaires et des procédures évoquées
devant lui ; il ne divulgue pas les informations
dont il a eu connaissance, même sous forme
anonyme ou anecdotique. Il ne peut être tenu
pour responsable de la violation par des tiers
de cette confidentialité, sous quelque forme
qu’elle intervienne et quelque soit le but poursuivi.
Ces risques connus imposent, cepenF.
Discrétion et réserve
41
dant, au magistrat la prise de précautions
matérielles (fermeture du bureau, extinction
de l’ordinateur, destruction des documents
devenus inutiles…) et un devoir d’alerte sur les
dysfonctionnements éventuellement constatés.
f.9 L’obligation de réserve n’exclut pas l’intervention
de la hiérarchie judiciaire lorsqu’un
magistrat est injustement mis en cause,
notamment dans les médias.
f.10 La justice et les juridictions disposent
d’outils de communication institutionnels et
de possibilités d’expression organisée qui doivent
être utilisés. En aucun cas, la communication
institutionnelle ne doit être détournée à
des fins de promotion personnelle.
Exercice fonctionnel
f.11 Le magistrat évite de s’exprimer, même
avec prudence et modération, sur les causes
dont il est susceptible d’être saisi. Le magistrat,
individuellement, ne communique pas
directement avec la presse sur les affaires qu’il
a en charge. Cependant, en application de l’article
11 du Code de procédure pénale, le
magistrat du parquet peut rendre publics des
éléments objectifs d’une procédure, dès lors
qu’il ne porte aucune appréciation sur le bienfondé
des charges retenues.
42
F. Discrétion et réserve
f.12 L’obligation de réserve ne s’oppose pas à
la participation du magistrat à la préparation
de textes juridiques. Elle ne lui interdit pas, en
tant que professionnel du droit, la libre analyse
des textes.
Elle ne prohibe pas des prises de position
collectives publiques de groupements de
magistrats légalement constitués.
Approche personnelle
f.13 Le magistrat n’adhère à aucun organisme
ou groupement dont l’engagement est inconciliable
avec celui de magistrat.
f.14 Le magistrat peut se présenter aux élections
sous les seules limites des dispositions du
statut de la magistrature ; il évite, néanmoins,
l’expression publique d’engagements politiques,
de nature à nuire à l’exercice de ses
fonctions de magistrat, dans le ressort de sa
juridiction.
f.15 L’expression d’un magistrat ès qualités,
quel que soit le support ouvert au public,
nécessite la plus grande prudence, afin de ne
pas porter atteinte à l’image et au crédit de
l’institution judiciaire. Il en est de même de la
publication, par des magistrats, de souvenirs
professionnels personnels.
43
Conclusion
Ce recueil a été élaboré, au cours des
années 2007 à 2010, à la demande du
Parlement. Celui-ci a décidé que ce document
serait rendu public.
Cette exigence de publicité implique qu’audelà
même des magistrats, qui, par leurs
contributions, ont largement enrichi ce document,
il soit connu des responsables des institutions
de la République, des justiciables et,
plus généralement, de nos concitoyens,
comme de l’ensemble des personnes qui vivent
sur notre territoire. La publicité des principes
déontologiques des magistrats contribuera à
renforcer le lien de confiance nécessaire entre
le public et la justice.
Les obligations déontologiques ne sauraient
être figées et le Conseil supérieur de la magistrature,
à l’avenir, sera conduit à les réexaminer,
les amender ou les compléter, dès lors que
la déontologie est devenue l’une des attributions
de la formation plénière du Conseil.
L’École nationale de la magistrature disposera,
avec ce texte, des éléments utiles au développement
de la pédagogie sur un sujet essentiel
pour la formation des magistrats.
44
Conclusion
Les chefs de cour et de juridiction y trouveront
des références pour développer la veille
déontologique.
Chaque magistrat pourra mieux identifier
les spécificités et les exigences de la fonction
judiciaire.
45
Les membres du Conseil
supérieur
de la magistrature
Les membres du CSM
JO du 4 juin 2006
Président
Le président de la République.
Vice-président
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Membres communs aux deux formations
M. Francis Brun-Buisson, conseiller maître à
la Cour des comptes, désigné par le président
de la République.
M. Jean-Claude Bécane, secrétaire général
honoraire du Sénat, désigné par le président
du Sénat.
M. Dominique Chagnollaud, professeur des
Universités, désigné par le président de
l’Assemblée nationale.
M. Dominique Latournerie, conseiller d’État
honoraire, élu par le Conseil d’État.
46
Les membres du CSM
Magistrats élus, membres de la formation
compétente à l’égard des magistrats du siège
M. Jean-François Weber, président de
chambre à la Cour de cassation.
M. Hervé Grange, Premier président de la
cour d’appel de Pau.
M. Michel Le Pogam, président du tribunal
de grande instance des Sables d’Olonne.
M. Luc Barbier, juge au tribunal de grande
instance de Paris.
Mme Gracieuse Lacoste, conseiller à la cour
d’appel de Pau.
Magistrat du parquet élu, membre de la formation
compétente à l’égard des magistrats du siège
M. Xavier Chavigné, substitut général près la
cour d’appel de Bordeaux.
Magistrats élus, membres de la formation
compétente à l’égard des magistrats du parquet
M. Jean-Michel Bruntz, avocat général à la
Cour de cassation.
M. Jean-Claude Vuillemin, procureur général
près la cour d’appel de Grenoble.
M. Jean-Pierre Dréno, procureur de la République
près le tribunal de grande instance de
Perpignan.
Les membres du CSM
47
M. Yves Gambert, procureur de la République
adjoint près le tribunal de grande instance de
Nantes.
M. Denis Chausserie-Laprée, vice-procureur
de la République près le tribunal de grande
instance de Bordeaux.
Magistrat du siège élu, membre de la formation
compétente à l’égard des magistrats du parquet
Mme Marie-Jane Ody, conseiller à la cour
d’appel de Caen.
49
Index alphabétique
Les chiffres renvoient aux numéros des pages.
A
Accommodement 17
Accusation 23
Activité juridictionnelle 8
Activité professionnelle 10, 16, 23
Affectation 4, 8, 12, 15, 27
Amitié 17
Article 5 du statut de la magistrature 40
Article 6 de la Conv. EDH 7
Article 10 alinéa 2 39
Article 15 de la DDHC 20
Article 33 du Code de procédure pénale 40
Association 6
Attestation de complaisance 14
Autorisation préalable 16
Autoritarisme 34
Autorité judiciaire IX, XIII, 1, 6, 17, 20, 26, 27
Auxiliaires de justice XIII, 2, 27, 31
Avancement 2
Avantages 18
Avocat 46
50
Index alphabétique
B
Biens placés sous main de justice 16
C
Chefs de cour 16, 44
Chefs de juridiction 15, 19, 20, 21
Citoyens IX, 1, 2, 7
Code de l’organisation judiciaire 35
Code de procédure civile 8
Code de procédure pénale 5, 40, 41
Collégialité 4
Commission d’enquête parlementaire IX
Compétence XII, 12, 21, 25, 27, 28, 29
Complaisance 15, 17
Complicité 10
Confiance IX, XIII, XIV, 7, 13, 28, 30, 39, 43
Confidentialité 40
Conflits d’intérêt 16
Connivence 22
Conseils 10, 36, 37
Constitution IX, 26
Consultations juridiques 12
Contradictoire 9
Convictions personnelles 26
Corps judiciaire X, 8
Courtoisie 35
Index alphabétique
51
D
Débats judiciaires 8, 32, 40
Décisions juridictionnelles 3, 40
Défense 19, 23, 36
Délai raisonnable 4, 29
Délibération 11
Délibéré 11, 34, 36
Délicatesse 14, 18, 31
Dématérialisation 37
Dérogation 16
Dignité XIV, 16, 19, 31, 32, 33, 36, 40
Diligences 20
Discernement 18
Discrétion XII, 13, 39
Disponibilité 35
Distinctions honorifiques 3
Don 12
Doute 6
E
Écoute 4, 31, 35, 36, 37
Égalité des citoyens devant la loi 25
Élus 27, 46
Enquête 27
52
Index alphabétique
Équité 25
Établissements publics 27
Évènements publics 18
Exceptions légales 8
Exercice professionnel 13, 14, 20
Experts 17, 22, 25
F
Familiarité 34
Faveurs 18
Favoritisme 17
Flux 4
Fonds publics 15
Formation IX, 11, 29, 35, 43, 46, 47
G
Gestion budgétaire 15
Greffe 33, 34
Groupements 42
H
Hiérarchie judiciaire 4, 41
Honneur XIII, 13
Index alphabétique
53
I
Image XIV, 6, 10, 11, 13, 17, 39, 42
Impartialité XI, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 22, 36, 39
Inamovibilité 2
Incompatibilités 8
Indépendance XI, 1, 2, 3, 5, 6, 7, 16, 19, 20
Influence 1, 2, 17
Ingérence 17
Inimitié 17
Institut de sondage X
Institution X, XIII, XIV, 16, 31, 39, 42
Intégrité XIV, 13, 14, 17, 18
Intervention 3, 28, 41
Intimidation 34
Invitations 18
J
Jugement 5, 11, 21, 23
Justiciables 1, 2, 7, 16, 17, 31, 34, 43
L
Légalité 25, 26
Liberté individuelle 26
Loyauté procédurale 21
54
Index alphabétique
M
Magistrats du siège, du parquet 10, 21, 22, 26, 40
Médias 2, 4, 28, 41
Menaces 20
Mobilité fonctionnelle 9
Mobilité géographique 2
Modération 12, 41
Motivation 23, 40
Moyens budgétaires 8, 15
Moyens humains XIII
Moyens matériels 8
N
Nation 27
Neutralité 36
Nomination 8
O
Objectivité 10
Obligation 7, 18, 19, 21, 25, 29, 30, 32, 36, 41, 42
Officiers de police judiciaire 23
Opinion publique 4, 28
Ordonnance statutaire 8
Organisme 42
Index alphabétique
55
P
Parlement XI, 43
Parti politique 6
Parti pris 9
Partie civile 23
Parties 10, 11, 22, 23, 32, 36, 37
Passe-droit 17
Personnalités locales 2
Plaidoiries 36
Police 34
Politesse 32
Politiques publiques 5
Poursuite 21
Pouvoir exécutif 2
Pouvoir législatif XIII
Préjugé 10
Presse 28, 41
Pression extérieure 1
Principe de la contradiction 19, 22
Principes directeurs des procès 19
Probité XIV, 13, 14, 18
Procédures 3, 14, 22, 23, 37, 40
Procès équitable 1
Proches 2, 12, 17, 18
Propos discriminatoires 33
Propos pénalement répréhensibles 33
Prosélytisme 6
56
Index alphabétique
Proximité 10, 17, 21
Prudence 10, 12, 17, 18, 41, 42
Public V, X, XIII, XIV, 3, 6, 7, 10, 12, 13, 22, 28,
32, 39, 42, 43
Publicité des débats 32
R
Récusation 17
Renvois 22
Réquisitoires 30
Réserve XIV, 13, 25, 35, 39, 40, 41, 42
Respect 4, 6, 14, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 26, 28,
30, 33, 34, 36
Ressort territorial 6
S
Salle d’audience 10
Serment 19, 32
Service public 15, 28
Statut IX, 14, 39, 40, 42
Subordination hiérarchique 5
Syndicat 6
T
Tact 22, 37
Témoignage de moralité 18
Index alphabétique
57
V
Vie personnelle 13, 14
Vie privée 6, 18
Vigilance 13
59
Glossaire thématique
Les chiffres renvoient aux numéros des paragraphes.
A
Abstention b.19, b.23, c.19, c.20
–– incompatibilités professionnelles b.6, b.7
Activités extérieures b.8, c.15, c.16
Apparence
–– attention à autrui E.1 et s.
–– image de la justice a.22, C.3, c.18, c.21, F.1, f.15
–– image du magistrat a.5, a.7, b.8, b.16, b.18,
b.19, b.21, f.15
Audience a.18, B.5, b.17, b.18, b.19, c.37, c.38,
e.4, e.6, e.8, e.10, e.11, e.16, f.6
Autorité judiciaire A.1, A.2, a.22, c.18, c.31, D.6,
d.8
Auxiliaires de justice a.6, c.17, c.38, d.11, e.10, e.16
Avantages A.2, c.18, c.23, c.24
B
Budget b.9, c.10, c.11, c.12
C
Chefs de juridiction c.11, c.29, c.31, d.21
–– affectation a.14, B.4, c.11, c.37, d.13
60
Glossaire thématique
–– fonctions administratives b.9, c.11, c.15
–– rapports hiérarchiques a.11, a.19, c.27, c.29,
c.32, c.33, d.10, d.21, f.9
Collégialité a.12, b.18, e.11
Confiance du public en la justice B.2, C.1, C.2,
d.16, d.26, F.2
Connivence (complicité) b.16, c.38
Contradiction (principe de la –) B.13, C.28, c.38,
c.39
D
Débats judiciaires A.9, B.5, B.13, c.28, e.4, e.5,
e.16, f.8
Décision juridictionnelle a.8, A.9, A.10, a.14,
a.15, B.3, d.6, f.7
–– élaboration et prononcé b.15, b.18, c.28, c.35,
c.37, c.38, c.40, d.24, e.11
Délai raisonnable a.15, D.22 et s.
Délicatesse C.7, c.22, E.1
Déport : voir Abstention
Dignité C.1, c.15, c.26, E.1, E.2 à e.6, e.16, f.6
–– respect de la dignité de la personne : voir
Respect
Discrétion C.3, F.1 et s.
Distinctions honorifiques a.7
Droits des magistrats
–– associatif a.21, B.21, b.23, f.13
–– confessionnel a.21, a.22, B.21
Glossaire thématique
61
–– philosophique a.21, a.22, B.21, f.13
–– politique a.21, a.22, B.21, F.3, f.6, f.14
–– syndical a.21, B.21, F.5
E
Écoute de l’autre a.15, E.1, E.12 et s.
Égalité A.1, B.1, d.3
Engagements B.21, b.22, b.23, c.20, f.13, f.14
Experts c.17, c.38, d.4
F
Fonctions du magistrat
–– direction des enquêtes c.32, c.41, d.12
–– fonctions spécialisées b.19
–– présidence d’audience b.17, e.10, e.11
Formation d.10, D.18 et s., e.13
G
Gardien des libertés individuelles a.11, a.18, D.1,
d.5, D.6
H
Honnêteté C.6
Honneur C.1
62
Glossaire thématique
I
Image : voir Apparence
Impartialité B.1 et s., A.1, c.18, c.38, e.16, F.2
Indépendance A.1 et s., B.2, c.15, c.18, c.27, c.31
Intégrité C.1 et s.
Interventions professionnelles extérieures a.16,
c.21, c.39, d.14, d.15
L
Légalité D.1 et s.
Libertés individuelles
–– gardien : voir Gardien
–– des individus d.8
Loyauté a.19, c.26 et s., D.1, e.3
M
Magistrat du parquet a.17, a.18, a.19, c.32, c.38,
c.41, f.6, f.11
Magistrat du siège A.2, a.8, a.14, a.17, b.15, c.38
Médias a.6, a.11, d.16, f.9, f.11
Mobilité a.6, b.10, b.11
Motivation c.40, d.6, f.7
O
Objectivité b.14, b.17, c.9, c.41, e.17
Opinion publique a.11, d.17
Glossaire thématique
63
Opinions personnelles : voir Préjugés
P
Pouvoirs publics a.4, a.6, a.11, a.16, d.13, d.14
Préjugés a.13, B.12, b.14, c.28
Pressions A.2, a.4, a.6, A.10, a.12, c.18, c.31,
d.15, d.16, d.17, e.10
Probité C.5 et s.
R
Réserve C.3, F.1 et s.
Respect
–– de la dignité de la personne E.2 et s.
–– de l’autre E.7 et s.
S
Serment c.26, e.3
Statut A.3, b.7, C.6, c.29, c.33, F.3, f.6, f.14
U
Unité du corps a.17, c.36
V
Vie privée b.20, c.22, c.24, f.13, f.15
–– relations privées a.6, A.20, b.25, c.19
65
Table des matières
Sommaire.................................................................... VII
Présentation du Recueil.............................. IX
Préambule................................................................. XIII
A. L’indépendance.................................................. 1
Niveau institutionnel........................................ 1
Principes............................................................... 1
Commentaires et recommandations... 2
Exercice fonctionnel.......................................... 3
Principes............................................................... 3
Commentaires et recommandations... 3
Approche personnelle....................................... 6
Principe................................................................ 6
Commentaires et recommandations... 6
B. L’impartialité...................................................... 7
Niveau institutionnel........................................ 7
Principes............................................................... 7
Commentaires et recommandations... 8
Exercice fonctionnel.......................................... 9
Principes............................................................... 9
Commentaires et recommandations... 10
Approche personnelle....................................... 11
Principe................................................................ 11
Commentaires et recommandations... 12
66
Table des matières
C. L’intégrité............................................................. 13
Principes............................................................... 13
La probité............................................................ 14
Principes............................................................... 14
Commentaires et recommandations... 14
Niveau institutionnel................................... 14
L’accès à la magistrature............................ 14
L’administration et la gestion
des juridictions............................................. 15
Exercice fonctionnel....................................... 16
Approche personnelle..................................... 18
La loyauté............................................................ 19
Principes............................................................... 19
Commentaires et recommandations... 19
Niveau institutionnel................................... 19
La loyauté statutaire................................... 19
La loyauté procédurale.............................. 21
Exercice fonctionnel....................................... 21
La loyauté statutaire................................... 21
La loyauté procédurale.............................. 21
D. La légalité............................................................ 25
Principe................................................................ 25
Niveau institutionnel........................................ 25
Exercice fonctionnel.......................................... 26
Principe................................................................ 26
Commentaires et recommandations... 26
Principe................................................................ 28
Commentaires et recommandations... 29
Principe................................................................ 29
Commentaires et recommandations... 30
Table des matières
67
E. L’attention à autrui...................................... 31
La dignité............................................................. 32
La dignité de la personne............................... 32
Principe................................................................ 32
Commentaires et recommandations... 32
Niveau institutionnel................................... 32
Exercice fonctionnel....................................... 32
Le respect de l’autre........................................... 33
Principe................................................................ 33
Commentaires et recommandations... 33
Niveau institutionnel................................... 33
Exercice fonctionnel....................................... 34
L’écoute de l’autre...................................... 35
Principe................................................................ 35
Commentaires et recommandations... 35
Niveau institutionnel................................... 35
Exercice fonctionnel....................................... 36
F. Discrétion et réserve................................... 39
Principes............................................................... 39
Commentaires et recommandations... 40
Niveau institutionnel................................. 40
Exercice fonctionnel................................... 41
Approche personnelle................................ 42
Conclusion.................................................................. 43
Les membres du Conseil supérieur
de la magistrature............................................... 45
Index alphabétique.............................................. 49
Glossaire thématique........................................ 59