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Saint-Gaudens. «On veut m’enlever mon fils parce que je suis trop grosse»

Saint-Gaudens. «On veut m’enlever mon fils parce que je suis trop grosse»

Saint-Gaudens. «On veut m’enlever mon fils parce que je suis trop grosse»

Pierrick avec sa mère et sas petite sœur, chez lui à Saint-Gaudens./ Photo DDM, K. S. ()

Pierrick avec sa mère et sas petite sœur, chez lui à Saint-Gaudens./ Photo DDM, K. S.

On veut enlever à Marie la garde de son fils Pierrick. La maman ne comprend pas cette décision qu’elle met sur le compte de son surpoids suite à une deuxième grossesse.

Marie Brégère vient de banlieue parisienne. Avec son mari, chauffeur routier international et son fils, Pierrick, elle s’installe à Saint-Gaudens voici un peu plus d’il y a 4 ans. Juste le temps de donner naissance à une jolie petite fille. Seulement voilà, Pierrick, à la naissance de sa sœur dévoile des troubles du comportement et un retard de langage. La famille fait aussitôt tout ce qui est en son pouvoir pour faire face à ces déficiences : soins, médecins, pédiatres, suivi à Saint-Gaudens, examens à Toulouse, toute une panoplie qui conduit Marie à demander, vu les absences professionnelles fréquentes de son mari, une aide à domicile. Qu’elle obtient.

Jusqu’à cette sinistre journée où elle reçoit une déclaration comme quoi elle reçoit une «délibération d’inadaptation à s’occuper de ses enfants». L’Agence service enfance (ASE) lui reproche les absences de son mari, du désordre et, surtout ses «difficultés physiques». En clair, elle est trop grosse. «J’ai pris 20 kg à la naissance de ma fille, reconnaît-elle. Est-ce suffisant pour m’enlever mon fils ?».

Convoquée au tribunal, elle se rend Toulouse où on lui explique que Pierrick est en danger. «De quoi ?» demande-t-elle, sans obtenir de réponse. Le président de l’ASE confirme par courrier qu’il va demander le placement de l’enfant. Marie Brégère, depuis lors, collecte les témoignages à l’école du Pilat où Pierrick est scolarisé, chez les orthophonistes et les médecins qu’elle a vus pour combattre ce jugement. Le tribunal a décidé qu’une nouvelle enquête devrait avoir lieu.

Nous avons tenté de joindre pendant trois jours les responsables de l’ASE pour entendre leur point de vue sans jamais obtenir de réponse sous réserve du secret professionnel.

Aujourd’hui, une mère de famille est prête à tout pour que son fils reste auprès d’elle.


le chiffre

Le chiffre : 20

kilos > De plus. C’est ce qu’a enregistré Marie après la naissance de sa fille, et, suivant les services de l’enfance, la cause de son inaptitude à s’occuper de ses enfants.

Jean-Christophe Thomas



07/10/2012
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