Villepinte Nouveau procès de la maltraitance au foyer de l'enfance
Nouveau procès de la maltraitance au foyer de l'enfance
20.01.2010
Il y a un an tout juste, le tribunal correctionnel de Bobigny relaxait deux anciens éducateurs et l'ex-directeur d'un foyer du centre départemental enfants et familles (CDEF), soupçonnés les uns de mauvais traitements sur plusieurs enfants, l'autre d'avoir fermé les yeux voire cautionné leurs pratiques. Des faits remontant à 2007, survenus dans une structure d'accueil d'urgence de Villepinte. Le parquet de Bobigny a fait appel de cette relaxe et le dossier revient aujourd'hui même devant la cour d'appel de Paris. Pour un nouveau procès qui redonne aux personnels et aux syndicats toujours mobilisés contre « la loi du silence », l'espoir que « des faits avérés, et même en partie reconnus, le soient aussi par la justice ». Des punitions humiliantes Psychologues ou éducateurs évoquent les gifles, les douches froides, l'enfermement et autres punitions humiliantes infligées à plusieurs enfants du foyer villepintois. Des jeunes placés là sur décisions de justice et particulièrement fragiles. Selon les salariés qui avaient dénoncé ces « pratiques éducatives », dont ils avaient été témoins ou que les enfants leur racontaient en entretiens, « beaucoup de ceux qui savaient se cachaient les yeux et subissaient des pressions pour que rien ne s'ébruite ». Certains ont résisté, décidés à signaler les « incidents » aux autorités départementales et à la police, puisque « la hiérarchie répondait par l'inertie ». Voire le blâme ou la pression morale, selon le syndicat FO des personnels de services publics et de santé, qui accompagne depuis le début ces agents. Huit mois d'enquête, menée en 2008 par la brigade des mineurs, avaient abouti à la mise en examen des trois personnes, relaxées en janvier 2009. Elles ont depuis changé de fonction, le foyer a été fermé et délocalisé, mais l'appel du parquet relance des accusations que les trois agents les plus mobilisés espèrent voir enfin reconnues. Parmi eux, il y a L., ex-psychologue spécialisée du CDEF de Villepinte. Il y a deux ans, sa démarche a fini par se retourner contre elle. Pressions, harcèlement moral, jusqu'à provoquer une dépression et la pousser à la démission. Il en faudra cependant plus pour qu'elle renonce. « Ce que je reproche au directeur d'alors et à l'administration, c'est de n'avoir pas voulu prendre les choses en main », soupire la jeune femme, aujourd'hui en poste dans un hôpital spécialisé. En marge de l'enquête judiciaire, la Ddass avait elle aussi diligenté une enquête et évoqué un certain nombre de « dysfonctionnements », liés notamment à l'instabilité des équipes éducatives. Selon les représentants FO du CDEF, le procès en appel pourrait au moins permettre de « renforcer la vigilance des administrations de tutelle, afin que la mission de protection de l'enfance soit réellement assurée ».
Le Parisien
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