JEAN-PIERRE AMARGER
Quatre mois après le drame survenu début décembre, les rapports médicaux des experts sont accablants et sans appel.
Le 8 décembre dernier, une mère de famille demeurant à Thézan-lès-Béziers conduit son enfant de cinq mois aux urgences de Béziers. Il a le visage marqué et bleu. Pris en charge dans un état critique, le nourrisson va être évacué le jour même vers Guy-de-Chauliac à Montpellier dans un état désespéré. Il y fera même un arrêt cardiaque.
Selon nos informations, un incident aurait eu lieu ce 8 décembre, après 11 h 30, alors que la mère de famille était partie récupérer son aîné à l’école du village. Ignorant ce qui s’était passé, elle ne se serait rendu compte du problème que vers 13 h 30.
26 jours dans le coma
Le nourrisson passera 26 jours dans le coma. Le 10 décembre, le couple (tous les deux 25 ans, NDLR) est placé en garde à vue à la suite d’un signalement fait par le médecin qui a pris en charge le bébé. La mère est entendue à Murviel-lès-Béziers, le compagnon à Valras-Plage. Contrairement à ce qui a été annoncé dans un premier temps devant les médecins et les enquêteurs, le petit n’aurait pas été victime d’une chute. Il souffre du syndrome du bébé secoué.
La mère sera mise hors de cause après 48 h de garde à vue. Reste à comprendre ce qui s’est passé. Mais pour l’heure, l’instruction est en cours. Restent les rapports médicaux tombés dès le 29 décembre. Ils sont quasiment sans appel. L’enfant est handicapé à 95 %. Un œdème qu’il a au cerveau ne se serait toujours pas résorbé malgré les nombreux soins. Il a aussi perdu la vision d’un œil.
Le rapport du médecin annonce : « Durée des soins : à vie »
« Le petit souffre d’un hématome sous-dural accidentel, de lésions cérébrales diverses, d’hémiplégie sur la droite du corps et de nombreuses lésions cérébrales. Il devra être appareillé. » Le protocole de soins précise enfin : « Il faudra un traitement antiépileptique, un suivi neuropédiatrique, un suivi de kinésithérapie motrice et de psychomotricité ainsi que des séances d’orthophonie. » Le rapport établi par le professeur Rivier se termine ainsi : « Durée prévisible des soins : à vie. »
Les services sociaux saisis
Une ordonnance aux fins de mesure judiciaire d’investigation éducative en date du 8 janvier 2016 laisse entendre qu’une enquête sur les conditions de vie de la petite victime et toute sa famille est lancée. Rappelle que le mis en cause a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Les services sociaux de l’aide à l’enfance du Département ont été saisis. L’enfant qui a fêté ses dix mois dimanche est pour l’heure placé provisoirement dans une famille d’accueil où sa mère lui rend visite deux fois par semaine. Son frère aîné est chez les parents de la mère.