cour europenne statue Droits parentaux
Droits parentaux
Les affaires concernant les droits parentaux soulèvent des questions essentiellement
sous l’angle de
l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de laConvention européenne des droits de l’homme.
Pour déterminer si l’ingérence des autorités dans la vie privée et familiale des requérants
était nécessaire dans une société démocratique et si un juste équilibre a été ménagé
entre les différents intérêts en présence, la Cour recherche si cette ingérence était
prévue par la loi, si elle poursuivait un/des but(s) légitime(s) et si elle était
proportionnée à ces buts.
Filiation
Marckx c. Belgique (n° 6833/74)
13.06.1979
La requérante se plaignait de ce que, en droit belge, pour que la filiation entre une mère
célibataire et son enfant soit établie, une reconnaissance volontaire par la mère ou une
action en recherche de maternité était nécessaire. La requérante se plaignait que la
reconnaissance restreignait sa possibilité de léguer ses biens à son enfant et ne créait
pas de lien juridique entre l’enfant et sa famille. Ce n’aurait été qu’en se mariant puis en
adoptant sa propre fille (ou en demandant sa légitimation) qu’elle aurait pu lui garantir
les mêmes droits que ceux dont jouissaient les enfants légitimes.
Violation des articles 8 et 14
(interdiction de la discrimination) quant àl’établissement de la filiation maternelle, l’absence de lien juridique entre l’enfant et la
famille de sa mère, ses droits de succession et la restriction apportée à la liberté de la
mère de disposer librement de ses biens.
La loi belge a été modifiée suite à cet arrêt.
Rasmussen c. Danemark (n° 8777/79)
28.11.1984
Cette affaire concernait l’action en désaveu de paternité que le requérant avait souhaité
introduire près la séparation d’avec sa femme, ce qui fut cependant impossible, du fait
de la loi de 1960 qui limitait dans le temps le droit des pères à désavouer un enfant né
pendant le mariage, mais qui permettait aux mères d’agir en contestation de paternité à
tout moment.
Non-violation de l’article 14 (interdiction de la discrimination) combiné avec les
articles 6 (droit à un procès équitable) et 8
: « L’inégalité de traitement établieentre maris et femmes procédait de l’idée que [des délais pour l’engagement d’une
action en désaveu] s’imposaient moins pour [les mères] que pour [les pères] car les
intérêts de la mère rejoignaient d’ordinaire ceux de l’enfant dont, dans la majorité des
cas de divorce ou de séparation, elle se voyait attribuer la garde. Si en 1982 le
Parlement danois a modifié les règles en vigueur, c’est que les motifs sous-jacents à la
loi de 1960 lui ont paru ne plus cadrer avec l’évolution de la société; on ne saurait en
inférer que la manière dont il avait analysé la situation 22 ans plus tôt ne se défendait
pas.»
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