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Délibération n° 2011-080 du 17 mars 2011 portant autorisation unique (AU-028) de traitements de données à caractère personnel mis en œuvre par les conseils généraux à des fins de gestion des informations préoccupantes relatives à l’enfance en danger

Délibération n° 2011-080 du  17 mars 2011 portant autorisation unique (AU-028)  de traitements de données à caractère personnel  mis en œuvre par les conseils généraux à des fins de gestion  des informations préoccupantes relatives à l’enfance en danger --------------------------------------------------

JORF        n°0095 du 22 avril 2011      Texte n°91     NOR: CNIA1100003X

 

La       Commission nationale de l’informatique et des libertés, Vu    la Convention n° 108 du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du  traitement automatisé des données à caractère personnel ; Vu   la directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil du    24 octobre 1995 relative à la protection des personnes   physiques à l’égard du traitement de données à caractère    personnel et la libre circulation de ces données ; Vu      le code de l’action sociale et des familles, et notamment    ses articles L. 226-1 et suivants ; Vu      la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique,      aux fichiers et aux libertés modifiée par la loi n° 2004-801     du 6 août 2004 relative à la protection des personnes        physiques à l’égard des traitements de données à caractère       personnel, et notamment son article 25-I (7°) et II° ; Vu            le décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 pris pour      l’application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative         à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, modifié par        le décret n° 2007-451 du 25 mars 2007 ; Vu      le décret n° 2011-222 du 28 février 2011 organisant la       transmission d’informations sous forme anonyme aux      observatoires départementaux de la protection de l’enfance                     et à l’Observatoire national de l’enfance en danger ;

                    Après avoir entendu M.                     Philippe Gosselin, commissaire, en son rapport et Mme                     Elisabeth Rolin, commissaire du Gouvernement, en ses                     observations ;

                    Constate que les                     traitements de données à caractère personnel mis en œuvre                     par les conseils généraux à partir des données recueillies                     par la cellule de recueil, de traitement et d’évaluation des                     informations préoccupantes (CRIP), notamment au moyen de la                     nomenclature définie dans l’annexe 2.8 du décret n° 2011-222                     du 28 février 1011 ou de la notice 1 transmise aux conseils                     généraux par le Service national d’accueil téléphonique de                     l’enfance en danger (SNATED), comportent des appréciations                     sur les difficultés sociales des personnes.                      Dès lors, de tels systèmes                     constituent des traitements relevant de l’article 25-I (7°)                     de la loi du 6 janvier 1978 modifiée et doivent, à ce titre,                     être autorisés par la CNIL. En outre, dans la mesure où ces                     traitements sont susceptibles de comporter des données                     relatives à la santé, ils relèvent également de l’article                     25-I (1°) de la loi du 6 janvier 1978 modifiée et doivent, à                     ce titre également, être autorisés par la CNIL.

En                     application de l’article 25-II de la loi du 6 janvier 1978                     modifiée, la commission peut adopter une décision unique                     d’autorisation pour des traitements répondant aux mêmes                     finalités, portant sur des catégories de données et des                     catégories de destinataires identiques.

Les                     conseils généraux qui adresseront à la commission, en tant                     que responsables de chaque traitement, un engagement de                     conformité à la présente autorisation unique, seront                     autorisés à mettre en œuvre leur traitement.

ls                     pourront également inscrire certaines des dispositions                     visées par cette autorisation dans les protocoles                     départementaux visés par l’article L. 226-3 du CASF. 

Article 1                    

Finalités                     du traitement.

Seuls                     peuvent faire l’objet d’un engagement de conformité par                     référence à la présente autorisation unique les traitements                     mis en œuvre par les CRIP des conseils généraux ayant pour                     objet : - d’une part, de gérer le recueil, le traitement et                     l’évaluation des informations préoccupantes relatives à                     l’enfance en danger sous forme nominative, en application                     des articles L. 226-1 et suivants du code de l’action                     sociale et des familles (CASF) - d’autre part, de transmettre annuellement des informations                     anonymisées vers l’Observatoire national de l’enfance en                     danger (ONED) et les observatoires départementaux de la                     protection de l’enfance (ODPE), en application de l’article                     L. 226-3 et du nouvel article D. 226-3-1 du CASF.

A.                     - Sous format nominatif (CRIP), les finalités du                     traitement sont les suivantes : - le recueil et la gestion des informations préoccupantes,                     notamment la confirmation et l’actualisation des données                     traitées ; - le partage des informations préoccupantes avec les acteurs                     du secteur en fonction de leurs missions, dans le respect du                     secret professionnel tel que défini par les articles L.                     226-13 et suivants du code pénal et de l’intérêt de l’enfant                     ; - l’établissement de dossiers individuels relatifs aux                     enfants en danger ou en risque de danger ayant fait l’objet                     d’une information préoccupante confirmée (définie à                     l’article D. 226-3-4 CASF), c’est-à-dire donnant lieu soit à                     :

1.                     La poursuite de la prestation ou de la mesure en cours ; 2.                     La mise en œuvre d’une prestation d’aide sociale à                     l’enfance, hors aide financière ; 3.                     La mise en œuvre d’une mesure judiciaire de protection de                     l’enfance ; 4.                     Un signalement au procureur de la République ou une saisine                     directe du juge des enfants ;

-                     la fourniture de                     l’information la plus précise possible aux agents                     susceptibles de mettre en œuvre des prestations d’aide                     sociale à l’enfance, ou des mesures judiciaires ; - le suivi des procédures et des délais de traitement des                     situations de mineurs ayant fait l’objet d’une information                     préoccupante - la transmission annuelle à l’ONED et aux ODPE, sous format                     anonyme, des données initialement collectées sous format                     nominatif au titre du suivi individuel de l’enfant faisant                     l’objet d’une information préoccupante, dès lors que                     celle-ci a été confirmée ; - la suppression, des informations n’étant pas confirmées                     comme préoccupantes ; - l’archivage des données traitées par la CRIP.

La                     commission rappelle que ce traitement de données ne doit pas                     permettre d’établir une présélection de certaines catégories                     d’enfants ni une interconnexion avec des fichiers différents                     répondant à des finalités distinctes ou dépendant d’un                     territoire différent.

B - Sous                     format anonyme (ODPE), les finalités du traitement sont les                     suivantes :                     -                      le traitement de données                     intégralement anonymes, de manière irréversible, et, par                     conséquent, la seconde anonymisation des données transmises                     par les CRIP ; - la fourniture de données agrégées relatives à l’enfance en                     danger dans le département ; - l’évaluation de la population des enfants faisant l’objet                     d’informations préoccupantes confirmées, de la nature de                     leurs besoins et de la qualité de l’action sociale pour y                     répondre ; - la mise en œuvre du schéma départemental prévu à l’article                     L. 312-5 du CASF en tant qu’il concerne les établissements                     et services mentionnés aux 1° et 4° du I de l’article L.                     312-1 du CASF ; - la publication d’études épidémiologiques, de tableaux de                     bord statistiques ou de rapports annuels relatifs au secteur                     de l’enfance en danger. 

Article 2                    

                    Catégories de données à caractère personnel traitées.                      Dans le cadre du traitement                     des données nominatives, les critères communs permettant de                     confirmer la qualification en information préoccupante sont                     encadrés par l’article D. 226-3-4 CASF.                      Afin de garantir la plus grande                     objectivité des données saisies par les CRIP, celles-ci                     doivent être saisies sous la forme de questions à champ                     fermé (tables déroulantes, questions à choix multiples,                     oui/non).                      Les données qui seront                     saisies sous format nominatif correspondent, pour                     l’essentiel, aux données inscrites dans l’annexe 2-8 du                     décret n° 2011-222 du 28 février 2011 ; elles correspondent                     également à d’autres données, nécessaires au suivi                     individuel de l’enfant.

Les                     données pouvant être traitées au titre de cette autorisation                     sont les suivantes :
1 -                      Les informations portant sur le mineur                     faisant l’objet d’une information préoccupante :                     Au titre d’un traitement nominatif et d’une transmission                     sous format anonymisé à l’ONED et aux ODPE : - le numéro de dossier information préoccupante; - le prénom de l’enfant ; - le mois et l’année de naissance de l’enfant ; - le sexe de l’enfant ; - le mode d’accueil des mineurs de moins de six ans ;                     - la situation scolaire ou professionnelle du mineur de plus                     de six ans ; - la fréquentation de l’établissement scolaire ; - a prise en charge spécifique suite à une décision de la                     Commission des droits et de l’autonomie rendue au nom de la                     Maison départementales des personnes handicapées.

Au                     titre d’un traitement                     exclusivement nominatif dans le cadre du suivi de l’enfant : - le nom de l’enfant : - l’état d’avancement du traitement de l’information                     préoccupante : table d’événements relatifs, date de                     l’événement à l’origine du dossier; - la date de création du dossier (jour).

2 -                     Les types d’informations                     préoccupantes ou de signalements directs donnant lieu à une                     mesure de protection de l’enfance :                      Au titre d’un traitement                     nominatif et d’une transmission sous format anonymisé à l’ONED                     et aux ODPE : - la date de réception de l’information préoccupante ; - la date du signalement direct auprès du procureur de la                     République ;                     - la date de la saisine directe du juge des enfants ; - la qualité de la personne à l’origine de l’information                     préoccupante ou du signalement direct ; - l’institution ou la qualité de la personne ayant transmis                     l’information préoccupante à la cellule, ou ayant saisi                     directement le procureur de la République, ou le juge des                     enfants ; - la suite donnée au signalement direct auprès du procureur                     de la République, à savoir : type de suite donnée, date                     d’avis d’ouverture de la procédure en cas d’ouverture                     directe d’une procédure auprès du juge des enfants, enquête                     pénale ou saisine de la juridiction pénale, le cas échéant.

Au                     titre d’un traitement                     exclusivement nominatif dans le cadre du suivi de l’enfant :                      - les                     modalités de recueil et la qualité de la personne à                     l’origine de l’information préoccupante, le destinataire                     principal de l’information ; - la particulière gravité de la situation de l’enfant,                     justifiant un signalement au parquet et, le cas échéant, aux                     forces de police ; - le cas échéant, le code du territoire social                     d’intervention (maison départementale de la solidarité de                     suivi, espace départemental de solidarité, circonscription                     de vie sociale, etc.) ; - le site de coordination de l’action sociale le cas échéant                     : nom, prénom, libellé du site et téléphone de la personne                     référent.

3 -                     Les informations concernant le cadre de vie social et                     familial du mineur :
Au titre                     d’un traitement nominatif et d’une transmission sous format                     anonyme à l’ONED et aux ODPE : - les caractéristiques du ménage au sein de la résidence                     principale du mineur : composition du ménage, autre                     hébergement régulier du mineur le cas échéant, nombre total                     de personnes, nombre total de frères et sœurs, statut                     d’occupation du logement ; - l’exercice de l’autorité parentale : titulaire de                     l’autorité parentale, décision relative à l’autorité, date                     de la décision relative à l’autorité parentale, fréquence                     des contacts de la mère/du père avec le mineur ; - la situation sociodémographique des parents ou des adultes                     qui s’occupent principalement du mineur dans sa résidence                     principale : lien de l’adulte 1 et de l’adulte 2 avec le                     mineur, sexe de l’adulte 1 et de l’adulte 2, année de                     naissance de l’adulte 1 et de l’adulte 2, situation face à                     l’emploi de l’adulte 1 et de l’adulte 2, catégorie                     socioprofessionnelle de l’adulte 1 et de l’adulte 2,                     ressources mensuelles du ménage, nature des ressources du                     ménage ; - les caractéristiques sociodémographiques du père et/ou de                     la mère si non-cohabitant avec le mineur : mère/père                     inconnu(e), année de naissance de la mère/du père, mois et                     année du décès si décès de la mère/du père.

4 -                     Les informations relatives au mineur recueillies au titre de                     l’évaluation de sa situation, ou au titre du signalement                     direct :
Au titre                      d’un traitement nominatif et d’une                     transmission sous format anonyme à l’ONED : - l’évaluation : date de notification de la demande                     d’évaluation, date de fin de l’évaluation, existence d’une                     prestation ou mesure de protection de l’enfance en cours ou                     antérieure pour un membre de la fratrie, suite donnée à                     l’évaluation, en cas de signalement judiciaire après                     l’évaluation, motif du signalement judiciaire ; - les problématiques familiales observées ou prises en                     compte dans le cadre de l’évaluation ou des bilans :                     conduite additive (alcool ou drogue) d’un ou des adultes                     ayant en charge le mineur dans le lieu de résidence                     principale, déficience intellectuelle ou mentale reconnue                     par la Maison départementale des personnes handicapées d’un                     ou des adultes ayant en charge le mineur dans le lieu de sa                     résidence principale, exposition du mineur à un conflit de                     couple, exposition du mineur à un climat de violence au sein                     de la famille, personnes concernées par ces violences le cas                     échéant, existence de violences physiques, manque de soutien                     social et/ou familial, isolement.

Au                     titre d’un traitement                     exclusivement nominatif dans le cadre du suivi de l’enfant : - enregistrement préalable de l’enfant dans le logiciel de                     l’aide sociale à l’enfance (ASE) : enfant déjà enregistré                     concerné par une mesure achevée ou une mesure en cours ; - accompagnement social ou médico-social en cours d’au moins                     un membre de la famille.

5 -                     Les informations sur la                     nature du danger ou de risque de danger justifiant une prise                     en charge en protection de l’enfance :

Au                     titre d’un traitement                     nominatif et d’une transmission sous format anonyme à l’ONED                     et aux ODPE : - la nature du danger ou du risque de danger (santé,                     sécurité ou moralité en danger ou en risque de danger,                     conditions d’éducation gravement compromises ou en risque de                     l’être, conditions de développement physique, intellectuel,                     affectif ou social gravement compromises ou en risque de                     l’être) ; - en cas de maltraitance associée, le type de mauvais                     traitement : violences sexuelles envers le mineur, violences                     physiques envers le mineur, négligences lourdes envers le                     mineur, violences psychologiques envers le mineur,                     caractéristiques de la ou des personnes à l’origine du                     mauvais traitement en cas de maltraitance associée (sexe,                     statut de majorité ou minorité, lien avec le mineur).

Au                     titre d’un traitement                     exclusivement nominatif dans le cadre du suivi de l’enfant : - la personne identifiée par l’enfant, ou par un tiers,                     comme étant impliquée dans des faits relevant d’une                     information préoccupante (donc confirmée).

6 -                      Les informations sur les décisions, mesures et interventions                     en protection de l’enfance :

Au                     titre d’un traitement                     nominatif et d’une transmission sous format anonymisé à l’ONED                     et aux ODPE : - date de la décision de protection de l’enfance, existence                     d’une intervention antérieure en protection de l’enfance ou                     en assistance éducative, existence d’un projet pour                     l’enfant, signature du projet pour l’enfant par les parents                     et par le mineur, date de la signature du projet pour                     l’enfant ; - si décision administrative, nature de la décision                     administrative ; - le type d’intervention mise en œuvre et la date de début                     et de la fin d’intervention en cas de décision                     administrative d’aide à domicile ; principal lieu d’accueil                     du mineur, caractère modulable de l’accueil, existence d’un                     autre lieu d’accueil régulier du mineur, date de début et de                     fin d’intervention en cas de décision administrative                     d’accueil provisoire ; - si décision judiciaire en assistance éducative, nature de                     la décision judiciaire en assistance éducative ; - si décision judiciaire de placement : nature de la                     décision, la personne ou l’institution à qui le mineur est                     confié ; - si décision administrative d’aide à domicile : type                     d’intervention mis en œuvre dans le cadre d’une décision                     administrative d’aide à domicile ; - si décision administrative d’accueil provisoire :                     principal lieu d’accueil du mineur, caractère modulable de                     l’accueil, existence d’un autre lieu d’accueil régulier du                     mineur ; - si décision judiciaire d’action éducative en milieu ouvert                     : type d’intervention mis en œuvre ; - si décision judiciaire de placement, personne ou structure                     à qui le mineur est confié : principal lieu de placement du                     mineur, caractère modulable de l’accueil, existence d’un                     autre lieu d’accueil régulier du mineur ; - date de début et de fin d’intervention ; - renouvellement ou fin de l’intervention en protection de                     l’enfance : motif de la fin de l’intervention en protection                     de l’enfance ; si nouvelle décision de protection de                     l’enfance : nature de la décision ; si mainlevée : motif de                     la mainlevée, situation du mineur après la mainlevée, autre                     type d’intervention, mois et année du décès si décès du                     mineur ; - la fin de l’intervention en protection de l’enfance :                     dernier diplôme obtenu par le mineur.

Au                     titre d’un traitement                     exclusivement nominatif dans le cadre du suivi de l’enfant :                     -                      les mesures administratives                     contractuelles : aide financière, alternative au placement ; - es informations relatives à l’« unité territoriale » de                     traitement de l’information préoccupante.                     La commission rappelle que des mentions d’information                     portant sur les conséquences d’un défaut de réponse doivent                     obligatoirement figurer sur tout type de formulaire écrit.                     Ces mentions ne sauraient indiquer que l’attribution d’une                     prestation d’aide sociale à l’enfance est conditionnée par                     le caractère exhaustif des réponses. 

Article 3                    

                    Destinataires des données.                     Le traitement de données soumises au régime juridique des                     articles 8 et 9 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ou «                      comportant des appréciations sur les difficultés sociales                     des personnes » justifie que les données ne soient                     transmises qu’à un nombre de destinataires limités, issus du                     suivi social.

A -                     Dans la limite de leurs attributions respectives et pour                     l’exercice des finalités précitées, sont seuls autorisés à                     accéder directement au traitement nominatif des données le                     président du conseil général, les agents habilités qui                     exercent la mission de l’aide sociale à l’enfance au sein du                     département et les personnels spécialement habilitées dans                     le cadre de leur mission sociale.

B -                     Dans la limite de leurs                     attributions respectives et pour l’exercice des finalités                     précitées, conformément au décret n° 2010-222, sont seuls                     autorisés à accéder au traitement anonyme des données :                     -                      les membres nommés de la                     CRIP et de l’ODPE ;                     - le président du conseil général ; - le représentant de l’Etat dans le département ; - l’inspecteur d’académie ;                     - le directeur territorial de la protection judiciaire de la                     jeunesse ; - le président du ou des tribunaux de grande instance du                     département ; - le procureur de la République près le ou lesdits tribunaux                     ; - tout autre membre signataire des protocoles visés par                     l’article L. 226-3, deuxième alinéa, du CASF, tels que les                     partenaires institutionnels, les partenaires de l’autorité                     judiciaire et les professionnels du secteur de l’action                     sociale concernés.

Le                     grand public peut également accéder à ces données anonymes                     sous format agrégé, par le biais du rapport annuel visé par                     l’article L. 226-6, troisième alinéa, du CASF. 

Article 4                    

                    Sécurité du traitement.                      Des mesures de protection                     physique et logique doivent être prises pour préserver la                     sécurité du traitement et des informations, empêcher toute                     utilisation détournée ou frauduleuse des informations,                     notamment par des tiers non autorisés, et en préserver                     l’intégrité.                     En pratique, en 2010, les logiciels IODAS, PERCEAVAL, ANIS,                     et les logiciels développés par les conseils généraux, en                     interne, sont utilisés par les CRIP. D’autres logiciels                     offrant les mêmes fonctionnalités pourront être utilisés.                     Dès lors, le traitement des données nominatives (CRIP) et le                     traitement des données anonymes (ODPE) au sein d’une même                     direction du conseil général (direction de l’enfance)                     doivent être mis en œuvre selon deux jeux d’habilitation                     dédiés exclusivement - d’une part, au traitement nominatif des informations                     préoccupantes dans le cadre de la CRIP ; - d’autre part, au traitement anonyme de ces informations                     dans le cadre de l’ODPE.

Qu’il                     s’agisse de stocker des informations ou de les transmettre,                     un chiffrement des données doit être opéré à tous les                     niveaux de traitement de l’information.

A -                                           Les mesures relatives                     au traitement de données sous format nominatif (CRIP) :

En                     termes logique, il convient : - que les utilisateurs soient authentifiés avant tout accès                     à une information, au moyen d’un identifiant et d’un mot de                     passe individuel régulièrement renouvelé, ou par tout autre                     moyen d’authentification ; - que des permissions d’accès au système d’information pour                     les utilisateurs soient définies en fonction des                     informations qu’ils ont à connaître ; - que des codes d’identification et d’autorisation                     personnalisés permettent de tracer les utilisations et le                     respect des habilitations - que les activités des utilisateurs, les exceptions et les                     événements liés à la sécurité soient enregistrés dans des                     fichiers de logs ; - que l’accès à ces fichiers de logs soit strictement limité                     et leur intégrité garantie au moyen de procédés éprouvés.

Un                     dispositif doit être mis en place, tel qu’un réseau privé                     virtuel afin de limiter les connexions à distance aux seuls                     postes de travail des agents des collectivités ou de leurs                     groupements habilités à accéder au système d’information                     géographique. Une journalisation des connexions doit être                     mise en œuvre.

B                      - Les mesures relatives au                     traitement de données sous format anonymisé (ODPE) :                      Pour répondre aux exigences                     du décret n° 2011-222, les conseils généraux devront                     utiliser un logiciel de saisie et de transmission                     spécifique, dont les paramètres de sécurité, et notamment                     d’anonymisation, seront mis en œuvre en collaboration avec                     l’ONED, afin qu’ils puissent saisir et transmettre les                     variables, dans l’attente de l’adaptation de leurs logiciels                     propres.                     Concernant l’anonymisation des données devant être                     transmises à l’ONED et aux ODPE, un procédé de cryptage                     informatique irréversible garantit l’anonymat de l’identité                     du mineur, de ses responsables légaux, et de toute autre                     personne ayant eu à connaître de la situation du mineur.                     Cet algorithme de hachage (par exemple SHA 1 ou SHA 256)                     garantit, à l’issue d’une première anonymisation par la CRIP                     et d’une seconde par l’ONED, une base de données « purement                     anonyme ». Aucune statistique correspondant à une sélection de moins de                     cinq individus ne sera communiquée. 

Article 5                    

Durée de                     conservation des données.

A -                                          La conservation des données                     sous format nominatif (CRIP) :                     A compter de la fin de la dernière opération enregistrée ou                     de la dernière mesure sociale décidée (clôture ou arrêt),                     les données peuvent être conservées : - deux ans pour l’ensemble des données saisies, y compris                     les aides financières ; - cinq ans pour les informations relatives aux enfants                     bénéficiant d’actions éducatives en milieu ouvert (AEMO) ; - dix ans pour les informations relatives aux enfants                     placés.

B -                     La conservation des données en vue de leur anonymisation                     (ODPE) :                      En vue de leur transmission                     à l’ONED et aux ODPE sous format anonymisé, l’ensemble des                     données nominatives pourra être conservé quinze mois de plus                     que les durées de conservation précédemment indiquées                     (transmission la première semaine du mois de mars de l’année                     durant laquelle les données ont été recueillies et                     enregistrées). 

Article 6                    

Droit des                     personnes.

                    Conformément à l’article L. 226-3-2 du CASF in fine, « le                     père, la mère, toute autre personne exerçant l’autorité                     parentale, le tuteur, l’enfant en fonction de son âge et de                     sa maturité sont préalablement informés, selon des modalités                     adaptées, sauf si cette information est contraire à                     l’intérêt de l’enfant ». En conséquence, concernant la mise en œuvre du droit à                     l’information des parents, des personnes exerçant l’autorité                     parentale ou de toute personne concernée, la commission                     rappelle qu’il est de l’intérêt direct de l’enfant de ne pas                     prévoir une information systématique.                     Concrètement, la CRIP décidera de communiquer des                     informations aux représentants légaux d’un enfant après un                     délai permettant de prendre l’attache du service social                     concerné afin de s’assurer que cette communication ne nuira                     pas à l’enfant.                     Dès lors que les personnes concernées sont informées de                     l’existence d’une information préoccupante les concernant,                     elles doivent également être informées de l’informatisation                     de ces données.                     De même, les droits d’accès et de rectification inscrits                     dans les articles 39 et 40 de la loi du 6 janvier 1978                     modifiée en 2004 doivent être mis en œuvre dans le respect                     de l’intérêt de l’enfant. 

Article 7                    

Recours à                     un prestataire.

La                     réalisation des statistiques mentionnées à l’article 1er                     peut être confiée par le responsable du traitement à un                     tiers prestataire de service. Si, pour ces besoins, un                     traitement de données à caractère personnel s’avère                     nécessaire, seules les données pertinentes pour la                     réalisation de l’étude peuvent être transmises par le                     responsable du traitement au prestataire, sous forme                     chiffrée et anonymes, dans les conditions prévues par une                     convention signée à cet effet.                     La convention signée avec le prestataire devra définir les                     opérations que celui-ci est autorisé à réaliser à partir des                     données à caractère personnel qui lui sont transmises ainsi                     que les engagements qu’il prend pour garantir leur sécurité                     et leur confidentialité, en particulier l’interdiction                     d’utiliser les données à d’autres fins que celles indiquées                     par la convention. Le prestataire de services doit procéder                     à la destruction ou à la restitution de tous les fichiers                     manuels ou informatisés stockant les informations saisies                     dès l’achèvement de son contrat.



05/07/2015
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