Faut-il un mort ?
C'est sous ce titre impressionnant qu'un groupe de travailleurs sociaux a récemment voulu tirer la sonnette d'alarme.
Dans un communiqué qu'ils ont voulu largement diffuser (texte intégral ici), ces professionnels ont voulu faire connaître le "nombre alarmant de situations d’enfants ou d’adolescents, en danger avéré dans leur environnement familial, pour lesquels un Juge des enfants, considérant cet état de fait, a ordonné une mesure de placement judiciaire non mise en œuvre plusieurs mois après la décision."
Ils indiquent que dans leur secteur "Selon les sources (ASE ou Juge des Enfants), entre 70 et 130 enfants qui sont aujourd’hui confiés au Conseil Général ne disposent pas de solutions d’accueil. Ils demeurent dans leur environnement familial, alors même qu’une décision de justice est venue signifier le danger pour eux d’y rester."
A la question "qui est responsable" ils répondent : "Moi, ainsi que tous ceux qui savent mais qui ne font rien pour que les choses changent. Tous, professionnels, savons que les dispositifs existent et qu’ils fonctionnent. Ne nous trompons pas, ce qui tue ces jeunes, c’est l’absence de moyens."
Et ils ajoutent "Cela me sidère, mais je crains de pressentir que seul le fait qu’un évènement dramatique survienne réveille les consciences."
En conclusion de leur texte ils dénoncent "l’inexorable appauvrissement de la protection de l’enfance dans laquelle cette politique nous entraîne : « On leur donne moins de moyens, ils ne réagissent pas, donc, on avait raison de leur donner moins ; La protection de l’enfance n’en avait pas besoin ! »."
Cela n'est pas sans rappeler les cris d'alerte de nombreux juges des enfants qui constatent sur leur secteur d'intervention que de nombreuses mesures éducatives ne sont pas mises en oeuvre par les services publics ou privés parfois pendant des mois après leur prononcé, cela uniquement parce que les moyens ont été délibérément réduit.
Ce qui n'empêchera jamais les élus de proclamer que la protection et le bien être des enfants sont une priorité absolue...
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