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Le principal syndicat de magistrats critique le bilan sarkozy

Le principal syndicat de magistrats critique le bilan Sarkozy

Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). | AFP/CYRIL FOLLIOT

Le principal syndicat de magistrats français a publié jeudi 12 avril un bilan sévère de l’action de Nicolas Sarkozy intitulé “les heures sombres”, où il estime que le pouvoir a tenté de placer sous ses ordres la magistrature tout en multipliant les lois inutiles.

L’Union syndicale des magistrats (USM) entend diffuser sur les réseaux sociaux son bilan en sept points, évoquant des pressions sur la magistrature, des lois visant à ses yeux à restreindre le pouvoir d’appréciation des juges, des réformes pénales selon elle “mal ficelées” et sans cesse modifiées. Elle critique aussi la réforme de la carte judiciaire et juge que les ressources humaines ont été gérées de manière “désastreuse”.

L’USM a d’ailleurs diffusé jeudi le premier chapitre, intitulé “Une magistrature sous pression” (voir en PDF), aux magistrats, à la presse et sur les réseaux sociaux. Les autres chapitres seront envoyés à raison d’un par jour, jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, a précisé le syndicat.

“PARQUET INSTRUMENTALISÉ”

Ce premier chapitre est découpé en trois sous-parties. La première décrit comment, selon l’USM, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), instance de nomination et disciplinaire des magistrats, a été “repris en main”.

La deuxième est intitulée Un parquet caporalisé. “Les gouvernements de la Ve république, de gauche et de droite confondus, n’ont pas failli à la tradition jacobine et ont souvent succombé à la tentation d’utiliser le parquet comme un outil au service de leurs intérêts politiques”, écrit l’USM. Mais, ajoute-t-elle, “jamais comme depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy en mai 2007 le parquet n’avait été instrumentalisé de manière aussi éhontée par le pouvoir en place”.

La dernière partie demande que soit revu “le processus disciplinaire”, “pour éviter que ne se reproduisent certaines des évolutions de ces dernières années qui, à bien des égards, semblent avoir le même objectif : mettre sous pression les magistrats pour les inciter à demeurer prudents dans les investigations qu’ils mènent ou dans les propos qu’ils tiennent”.

“VERROUILLAGE”

Seuls les titres et sous-titres des chapitres suivants ont pour l’instant été rendus publics, en attendant une version papier intégrale prochainement publiée. Ils sont révélateurs de l’appréciation portée par l’USM sur la législaturen : justice aveuglée… défiance assumée… réforme incompréhensible… lois pénales mal ficelées… lois civiles sans cohérence… opportunité gâchée… gestion des ressources humaines désastreuse…”

Concernant le cas du procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine), Philippe Courroye, accusé d’avoir tenté de mettre sous l’éteignoir l’enquête visant l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt, l’USM y voit l’expression de “méthodes éprouvées de verrouillage de l’action publique dans les dossiers sensibles”. “Elles ont été pour la première fois doublées d’une action délibérée et parfaitement organisée de mise au pas de l’ensemble du corps des ‘parquetiers’”, écrit le syndicat.

Ce dernier estime que les poursuites disciplinaires ont été instrumentalisées par le pouvoir pour s’en prendre à des juges considérés comme gênants pour le pouvoir.

Selon Christophe Régnard, président de ce syndicat qui s’est heurté très fréquemment à Nicolas Sarkozy et son gouvernement, il ne s’agit pas de donner de consigne de vote mais “de dire que le bilan est mauvais et que l’action pour redresser la situation sera très importante”.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters



12/04/2012
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