Pamiers. Une mère se bat pour voir ses enfants
Publié le 07/01/2012 07:19 | Claire Villard
Pamiers. Une mère se bat pour voir ses enfants
Pamiers. Une mère se bat pour voir ses enfants
Les Mangone: une famille au parcours chaotique, dont les trois enfants n'ont plus le droit de voir leur mère. Qui pourtant se bat pour reprendre ses droits.
Son visage est connu de tout Pamiers. Et pour cause. Investie dans la vie locale, d'abord grâce au « café jeune », puis à sa boutique « Point barre », elle a également enseigné l'anglais dans les divers établissements de la ville, participé -et remporté- le dernier concours de vitrines fleuries. Elle s'appelle Tina. Mais aujourd'hui, quand on l'aborde dans la rue « on me demande où sont mes enfants… ».
Tout a commencé il y a huit mois. Le déclenchement d'un processus qui amènera Pierre-Jean, 10 ans, Mathias, 14 ans et Alexandra, 17 ans à se voir interdire de côtoyer leur mère. « Je n'allais pas bien, raconte Alexandra. Alors je me suis confiée à une personne de mon entourage à qui je pensais pouvoir faire confiance. Mais elle a prévenu les services sociaux… » Là, trop tard. Les services interviennent, et ni la mère ni les enfants ne peuvent agir. Les deux plus grands dont le père habite aux États-Unis sont placés en famille d'accueil, le plus jeune retourne avec son père, à Massat.
Il faut dire que la situation familiale est complexe. En détresse, Tina et ses enfants demandaient à se faire aider. « Mes ados étaient particulièrement difficiles, à plusieurs reprises, j'ai demandé à avoir un médiateur. Mais jamais on a donné suite à mes appels à l'aide », insiste Tina. Le système s'emballe, et les services sociaux tentent de protéger à tout prix les enfants. « Mais les assistantes sociales ont plus creusé un fossé entre nous qu'autre chose », analyse Alexandra, aujourd'hui lucide sur la situation. De son côté, Tina dénonce le fait que parmi ce qu'on lui reproche, les « négligences et maltraitances », « rien n'a été prouvé, rien n'a été vérifié. D'ailleurs, je me tiens à disposition pour toute expertise psychiatrique ou autre… »
Dans cette histoire, qui va bien au-delà du conflit familial, les enfants sont ballottés entre différents « clans », et peinent à trouver un équilibre. Alexandra, la plus âgée, a posté une vidéo sur le site internet Youtube (*), il y a quelques mois à peine, déversant ses émotions de manière poétique et sensible. Le premier pas vers une tentative d'apaisement des tensions. « J'ai beaucoup réfléchi, écris, dessiné, pour essayer de rester moi-même, et ne pas être dans un camp ou un autre. Beaucoup de gens me racontent leurs versions des faits : le père de mon demi-frère Pierre-Jean, ma grand-mère, ma tante… Je les écoute, mais ça ne veut pas dire que j'adhère. » À 17 ans, son parcours familial chaotique aura eu le mérite de la rendre particulièrement mature. « Même s'il y a eu des moments difficiles, je suis fière de l'éducation que ma mère m'a donnée. Et aujourd'hui, je ne demande qu'une chose : être bien, avec mon frère, Mathias. » Et pour « être bien », naviguer d'une famille d'accueil à l'autre n'est pas forcément la meilleure solution. Alexandra devra attendre encore un an, pour, à la majorité, avoir d'autres options que celle-ci. Mathias est au contraire dans une phase de rejet et de colère. Quant au plus jeune, « son père l'a récupéré, et comme c'est un homme qui est connu, il arrive à ses fins, et surtout à me faire passer pour ce que je ne suis pas », assure Tina, qui se dit « fichée ». Mais au-delà des rumeurs, des on-dit, et des abus de pouvoir des uns et des autres, elle, n'a qu'un unique vœu à faire en ce début d'année : « récupérer mes droits de mère ».
(*) «Je n'ai pas de grands regrets», posté par «loualexrainbow» sur youtube.fr
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