Elle disparaît derrière un long gilet beige mais on distingue sa peau tendue sur des pommettes saillantes et ses longs cheveux noirs. Julie (prénom d’emprunt) a 30 ans, un petit garçon et une fille, âgée aujourd’hui de 7 ans. Les deux sont placés. La fillette avait 5 ans à l’époque et des irritations suspectes de la vulve signalées par les enseignants à l’école.
« Même chez les animaux, les mères protègent leurs petits »
On apprend que la mère, âgée de 27 ans alors, était devenue la maîtresse de son beau-père, de 40 ans son aîné. Maîtresse quand sa mère, en difficulté avec l’alcool, séjournait à l’hôpital.
L’homme est mort depuis. « Il était violent, j’avais peur », insiste la prévenue pour expliquer pourquoi elle n’a pas dénoncé les agissements de son amant. Plus de vingt fois, l’homme s’en est pris à la petite. Il plongeait sa main sous sa culotte et la caressait. « Et parfois, lorsque vous étiez présente », relève la présidente, Martine Brancourt. La mère le concède. Son avocate, Me Émilie Schoof, extrait plusieurs pièces de son dossier pour lui venir en secours. « Madame a commencé à se livrer lorsqu’il est mort. Avant, elle était sous emprise », maintient l’avocate laonnoise.
Le parquet insiste sur « la double peine subie par la petite, agressée et non protégée par sa mère ». Ce que Me Vignon, à la partie civile, avait signalé : « Même chez les animaux, les mères protègent leurs petits ! ». Elle a été condamnée à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et obligation de soins, de travail et d’indemnisation de sa victime à hauteur de 4 000 euros.