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Une nounou condamnée à dix-huit ans de réclusion criminelle pour la mort d'un bébé

Capture d'écran Google Streetview                            

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Une ancienne assistante maternelle a été condamnée jeudi à Strasbourg à dix-huit années de réclusion criminelle pour avoir provoqué la mort d’un bébé de 6 mois, dont elle avait la garde, en le jetant au sol et en le frappant violemment au visage.

Pas condamnée pour homicide

Inès Honfin, 34 ans, ancienne nounou agréée, a été reconnue coupable par la cour d’assises du Bas-Rhin de «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» sur la petite Nahla, en février 2014 à Reitwiller (Bas-Rhin). Au dernier jour de son procès, le parquet avait suggéré aux jurés de la condamner pour «homicide», mais la cour a rejeté cette possibilité pour des raisons juridiques.

Elle s’est vu en outre interdire d’exercer un métier en contact avec des mineurs.

Un "déchaînement de haine et de violence"

«Je ne dis pas qu’il y a eu préméditation, (mais) je ne vois pas comment (...) elle n’a pas pu avoir en tête l’idée de tuer», a dit l’avocate générale, Lydia Pflug, en fustigeant un «déchaînement incontestable de haine et de violence» et le «manque d’amour profond pour les enfants» de l’accusée.

Inès Honfin, une Béninoise installée en France depuis l’âge de 18 ans, a reconnu que le matin du drame, elle avait eu un accès de «haine, qui d’un coup est sortie», qu’elle avait violemment plaqué Nahla au sol, l’avait secouée, puis frappée au visage. L’enfant était décédée le lendemain à l’hôpital, des suites d’un traumatisme crânien.

Sept enfants victimes de violences?

L’enquête a établi que sur les 17 enfants que Mme Honfin avait gardés à son domicile en trois ans, sept avaient pu subir des violences. Elle sera d’ailleurs prochainement jugée en correctionnelle pour ces faits, concernant quatre enfants - dont un bébé de 7 mois à qui elle aurait cassé un bras.

«Il y a eu un certain nombre de clignotants», mais les parents concernés «ont cru à un accident», tandis que les services de la protection maternelle et infantile «se sont dit que non, elle ne pouvait pas être maltraitante», a regretté l’avocate générale.

L'accusée "regrette sincèrement"

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, l’accusée, elle-même mère de deux enfants, a fait part une dernière fois de ses «regrets sincères» d’avoir «ôté la vie» à Nahla. «Je regrette aussi d’avoir mis en danger les enfants qui m’ont été confiés. Je reconnais aujourd’hui que je n’aurais jamais dû être en contact d’enfants», a-t-elle ajouté.

«Oui, c’était une nounou violente et c’est inexcusable», a reconnu son défenseur Me Thomas Beaugrand. Mais il a appelé les jurés à «comprendre» la personnalité complexe de sa cliente, marquée par une enfance difficile - elle a elle-même subi au Bénin des violences de la part de sa mère, médecin.

"Aucune considération pour son métier"

«On la présente comme la dernière des marâtres», mais «ses actes ne définissent pas l’intégralité de sa personnalité», et elle «n’est pas cette femme mauvaise qui, dès que la porte se ferme, s’empresse d’aller cogner les enfants», a-t-il plaidé.

Pour l’avocat des parents de Nahla, en revanche, «l’assistante maternelle qui aurait dû être pétrie de douceur était en réalité une tortionnaire». L’ancienne nounou n’avait «aucune considération pour (son) métier ou pour les enfants» qui lui étaient confiés», a ajouté Me Francis Metzger.

Les parents, très dignes lors des débats, ont souligné qu’à l’origine ils pensaient avoir trouvé la «perle rare» pour garder leur bébé. Le père, Abdelaziz Darraz, s’est dit convaincu que sa fille était une «héroïne» puisque, par le calvaire qu’elle a subi, elle a permis que la nourrice soit arrêtée et a ainsi «sauvé d’autres enfants du massacre».

AFP



03/12/2016
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