Accusé d’avoir battu une fillette de 2 ans
Accusé d’avoir battu une fillette de 2 ans |
Un homme de 30 ans comparaît depuis hier devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour avoir provoqué la mort de sa nièce, à Clichy, en mai 2009.
Valérie Mahaut
Ses sanglots étouffés l’interrompent à plusieurs reprises. Marie, la mère d’une petite fille qui n’a pas survécu à ses blessures, dans la nuit du 4 au 5 mai 2009, témoigne à la barre devant des jurés visiblement affectés. Dans le box, Marcel ne la quitte des yeux que pour regarder ses chaussures.
Depuis hier, cet homme de 30 ans comparaît pour « violences volontaires ayant entraîné la mort ». La mort de sa nièce par alliance, disparue deux mois après son deuxième anniversaire. La fillette fut si fortement frappée que son foie a éclaté, provoquant une hémorragie interne irréversible. Le jour du drame, Marcel avait la garde de la petite Talyna et de sa sœur jumelle, dont il est l’oncle par alliance. « J’avais amené les petites chez ma cousine Natacha pour le week-end », raconte Marie à la barre. Ce n’est pas la première fois que la mère, habitant Maisons-Alfort (Val-de-Marne), confiait ses enfants à Natacha et à son compagnon. Les enfants semblaient apprécier cet homme aux longues dreadlocks nouées en queue-de-cheval, vêtu de blanc hier.
Le lendemain soir, Natacha appelle la maman. « Elle m’a dit qu’elle emmenait la petite aux urgences à l’hôpital Beaujon parce qu’elle ne tenait plus sur ses jambes. Et qu’elle avait des boutons sur le ventre. » Un peu plus tard, Marie et son compagnon filent à Beaujon. « Le médecin m’a dit qu’ils essayaient de faire repartir le cœur », se souvient Marie. Qui reprend péniblement le fil de son récit pour raconter le transfert dans un hôpital parisien, la dernière fois qu’elle a « vu la petite avec les yeux ouverts », le médecin tentant « la dernière réanimation ». Et l’incompréhension. L’autopsie révélera une fracture du foie et des ecchymoses abdominales.
« Le médecin a été clair, témoignait hier après-midi l’un des enquêteurs en charge de l’affaire à la police judiciaire des Hauts-de-Seine. Ce sont des coups donnés par quelqu’un. Il ne peut être question d’une chute. » D’après Marcel, la fillette est tombée en jouant dans le parc Salengro, à Clichy, dans l’après-midi du 4 mai.
Après le parc, les jumelles et leur « oncle » sont rentrés. Marcel a fumé un joint, bu bière et whisky et fait la sieste en même temps que les petites. Vers 21 heures, au retour de sa compagne, il s’est aperçu que Talyna ne tenait plus debout. C’est cette version qu’il avait livrée aux enquêteurs lors de sa garde à vue. Depuis ce jour, l’accusé nie.
Alors, comme il l’a démontré hier, son avocat, Eric Dupond-Moretti, entend démonter l’accusation de ce dossier « complètement carencé » d’après lui. Décrit comme « jovial, sympathique, plutôt nonchalant » par son employeur, Marcel, qui était facteur en 2009, serait « violent » selon des voisins. D’après le compagnon de Marie, qui s’est attaché aux jumelles dont il n’est pas le père, Marcel serait même d’une « agressivité importante ». « Natacha en avait une peur terrible », avance-t-il encore. Mais comme il le précisait à la barre hier, avant le drame, il n’avait vu Marcel « qu’une fois, un jour de baptême ». Le procès s’achève demain.
Le Parisien
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