Tandis que la femme jalouse s'angoisse d'être laissée pour compte, l'homme vit la jalousie comme une perte de sa puissance.
Chez les hommes, c'est surtout l'amour propre qui est touché. Il y a au moins 2 raisons :
-D'abord, les hommes sont fiers. En résumé, autant être un Casanova, c'est gratifiant, autant être cocu, c'est une honte ! Pour l'homme, imaginer sa partenaire avec un autre, c'est un aveu d'échec difficile à accepter : "Quoi ? Un autre est plus capable que moi de rendre ma femme heureuse ? Un autre est plus performant que moi ?" Nous aimons la compétition... mais nous n'aimons pas perdre !
- Ensuite, les hommes sont possessifs. C'est peut-être bête à dire mais l'homme est avant tout un mâle au sens animal du terme ! C'est pourquoi nous sommes aussi possessifs. Même dans notre société moderne et policée, l'homme a toujours, même inconsciemment, un vague sentiment de propriété sur la femme.
La jalousie qu’elle soit féminine ou masculine est très destructrice. Celui qui est jaloux rend la vie impossible à l’autre.
- La femme jalouse cherche des preuves matérielles : odeurs et parfums inhabituels, document oublié dans les poches des vêtements, ou même espionnage du téléphone portable de son partenaire. A la moindre ébauche de preuve, son attitude s'exacerbe, à la hauteur de sa peur d'être abandonnée. Elle pleure, menace…
- L'homme jaloux surveille l'apparence de sa femme et contrôle son emploi du temps, comme si elle était un appendice de lui-même. Toute transgression des habitudes provoque une avalanche de remarques et questions. Il limite son autonomie, fait le vide autour d'elle, en l'isolant de ses amis et de sa famille. S'il pense détenir une preuve de trahison, il peut devenir violent, en l'humiliant ou en démontrant sa force. Il n'a de cesse de la dominer, par tous les moyens, mais pour rien au monde il ne renoncerait à elle !
Celui qui subit la jalousie vit aussi un enfer. Il peut avoir le sentiment d'être totalement privé de sa liberté. Ses gestes sont épiés, tout est mal interprété, et peut donner lieu à une scène. Quelquefois celui qui est jaloux peut même devenir violent. On connaît tous des exemples de crimes passionnels dus à une jalousie maladive.
Quand la jalousie est une pathologie :
Pour mémoire :Les psychoses sont un ensemble de pathologies mentales. Même s’il semble difficile d’en donner une définition précise sans faire le catalogue des maladies mentales qui entrent ou non dans ce groupe, elles se caractérisent dans l’ensemble par une altération du sens de la réalité.
Cette perte de contact avec la réalité se manifeste le plus souvent par un délire, des troubles du jugement, et une anosognosie.
L'anosognosie que la méconnaissance par un malade de la maladie dont il est atteint alors que celle-ci apparaît de façon évidente. Plus précisément ce terme employé en neuropsychologie et en psychiatrie dénote une attitude d'un patient qui ne peut absolument pas reconnaître les troubles dont il est atteint.
Dans des rares cas, la jalousie est une maladie psychiatrique grave désignée sous le nom « Syndrome d'Othello. » :
Jalousie pathologique = délire de jalousie =jalousie morbide = jalousie psychotique = syndrome d’Othello
La jalousie pathologique se trouve dans les délires passionnels :Ces délires ont en commun une durée chronique, un mécanisme intuitif et interprétatif, une systématisation importante avec une extension en secteur, avec souvent un persécuteur désigné. L’adhésion est totale avec absence de critique, et la participation affective est intense, avec retentissement comportemental important. Au thème de persécution (paranoïa)s’associe un postulat délirant fondamental qui donne sa coloration au délire de jalousie.
Délire de jalousie (délire d’Othello)
_ Prédominance masculine, âge >40 ans.
_ Conviction inébranlable d’être trompé par l’être aimé
_ Persécuteur : l’être aimé (et la personne suspecte d’être l’amant)
_ Secteur affectif
_ Complication : Alcoolisme, geste auto ou hétéroaggressif, retentissement socioprofessionnel
La jalousie pathologique est plus fréquente chez l’homme (en particulier dans l’alcoolisme) :
- Dangerosité potentielle : risque d’agression physique, d’homicide ou de suicide (lorsque le conjoint le quitte)
- Croyance anormale (fondée sur des bases erronées et inaccessible aux arguments rationnels) que le conjoint est devenu infidèle
- D’autres idées délirantes peuvent être associées : complot du conjoint contre le patient, tentative d’empoisonnement, d’affaiblissement de ses capacités sexuelles ou de transmission d’une maladie vénérienne
- Le patient surveille son conjoint, se montre inquisiteur, irrité, agressif, voire menaçant ou violent
- Sa personnalité serait caractérisée par une faible estime de soi, un décalage entre ambitions et succès et une grande importance accordée à son statut social.
Sources :
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2001/mag1214/ps_4900_jaloux_sexe.htm
http://www.laconferencehippocrate.com/pdf/II-278.pdf