la plainte simple, la plainte avec constitution de partie civile, la citation directe
Comment déposer une plainte et quelles sont ses suites ?
Quand porter plainte ?
Vous pouvez porter plainte lorsque vous avez été victime d'une infraction pénale, c’est à dire
d’un acte ou un comportement interdit par la loi (agression, vol...).
Les infractions pénales se divisent en 3 catégories :
les crimes
les délits
les contraventions.
Pour déterminer de quelle catégorie il s'agit, il faut se référer à la sanction. Il suffit de lire la
peine prévue par le code pénal pour tel acte.
Vous pouvez porter plainte pour 2 raisons :
1. Vous estimez que l'auteur de l'infraction doit être puni
2. Vous désirez obtenir une réparation du préjudice que vous avez subi (seules la
plainte avec constitution de partie civile et la citation directe permettent d'obtenir des
dommages et intérêts)
Attention à la prescription : Vous devez agir dans un délai d'1 an en matière de contravention,
3 ans en matière de délit, 10 ans en matière de crime.
Comment porter plainte ?
Il y a 3 sortes d'actions :
la plainte simple
la plainte avec constitution de partie civile
la citation directe
Vous n'êtes pas obligé de prendre un avocat, mais vous avez tout intérêt à vous faire assister.
Vous aurez peut-être la possibilité de bénéficier de l'aide juridictionnelle (prise en charge
totale ou partielle des frais de justice, et notamment des honoraires d'avocat).
Vous pouvez également vous faire aider par certaines associations.1. La plainte simple
Comment se présente une plainte simple ?
Vous pouvez rédiger une lettre avec accusé de réception dans laquelle vous exposez les faits
dont vous êtes victime.
Vous adressez la lettre :
soit au procureur de la République du Tribunal de Grande Instance du lieu de
l'infraction (vous pouvez vous renseigner pour connaître l'adresse du tribunal auprès de la
police) ou du domicile de l'auteur de l'infraction, si vous le connaissez.
soit au commissariat de police ou à la gendarmerie le (la) plus proche du lieu de
l'infraction, qui transmettra votre plainte au procureur de la République après avoir
effectué une enquête.
Vous devez joindre à votre plainte tous les documents que vous jugez nécessaire et
notamment les éléments de preuve permettant de chiffrer la valeur du préjudice dont vous
avez été victime (facture, photographies, certificats médicaux...).
Envoyez des copies et gardez les originaux.
Les plus :
- Il n'y a pas de forme particulière.
- Vous n'avez pas besoin de qualifier l'infraction et de désigner le texte du code pénal
applicable.
- Il n'y a pas de consignation de somme d'argent.
Les moins :
- Le procureur de la République classe souvent sans suite les plaintes simples : il ne poursuit
alors pas votre adversaire.
- La procédure est longue.
Quelles sont les suites possibles de la plainte ?
Le procureur de la République est saisi de l'affaire. Il peut soit:
Saisir directement le tribunal par voie de citation directe
Désigner un juge d’instruction
Classer sans suite votre dossier s’il considère qu’il n’y a pas lieu de poursuivre votre
adversaire.
Quelle que soit la suite donnée à la plainte, la victime est informée soit en recevant un avis à
victime ( le procureur a décidé de poursuivre) vous avisant de la date à laquelle l’affaire sera
jugée) soit un avis de classement sans suite ( le procureur a décidé de ne pas poursuivre)En cas d’avis à victime, vous devrez vous constituer partie civile afin que votre demande
d’indemnisation des préjudices subis soit prise en compte dans le cadre de la procédure
pénale.
Lorsque le procureur de la république désigne un juge d’instruction, la mission de celui-ci est
de recueillir tous les éléments qui permettront d’établir la vérité avec l’aide de la police.
Le juge d’instruction peut convoquer les personnes concernées par l’affaire, les témoins et
toutes personnes qu’il juge utile pour mener à bien son instruction.
A la fin de son enquête ; le juge d’instruction transmet ses conclusions au parquet. Le
procureur de la république décide alors soit de rendre un non lieu (abandon des poursuites)
soit de poursuivre pénalement.
Dans ce dernier cas, mais aussi lorsque le tribunal est saisi par le procureur par voie de
citation directe, la personne poursuivie est jugée.
La décision de la condamnation appartient au tribunal saisi.
Le juge se prononcera tant sur la condamnation pénale en répression de l’infraction commise
par rapport au code pénal que sur la condamnation civile en réparation des dommages et
préjudices qui vous ont été causés.
On dit alors que le juge rend une décision sur les intérêts civils
Si vous n’êtes pas satisfait de la décision prise par le juge concernant votre demande, vous
avez la possibilité de faire appel .
Il faut également savoir que le parquet a la possibilité de faire appel de la décision rendue par
les juges s’il estime que la sanction pénale est insuffisante.2. La plainte avec constitution de partie civile
Vous pouvez déposer plainte avec constitution de partie civile en cas de crime ou de délit.
La partie civile est la personne victime qui demande réparation financière du préjudice par
elle subi dans le cadre des faits pour lesquels le responsable de son préjudice est pénalement
poursuivi. Sa demande est qualifiée de « demande de dommages et intérêts »
Comment se présente une plainte avec constitution de partie civile ?
Il n'y a pas de forme particulière, vous devez simplement préciser que vous vous portez partie
civile.
Vous pouvez rédiger une lettre avec accusé de réception dans laquelle vous
- exposez les faits dont vous êtes victime
- qualifiez exactement l'infraction
- évaluez votre préjudice
- visez le texte du code pénal applicable
Vous adressez ensuite la lettre au doyen des juges d'instruction du Tribunal de grande
instance du lieu de l'infraction (vous pouvez vous renseigner pour connaître l'adresse du
tribunal auprès de la police, d'un avocat...) ou du domicile de votre adversaire, si vous le
connaissez.
Vous pouvez également déposer plainte au commissariat de police ou à la gendarmerie du
lieu de l'infraction.
Vous pouvez aussi déposer dans un premier temps une plainte simple (cf. paragraphe
précédent), puis vous constituer partie civile par courrier.
Pensez à joindre à votre plainte tous les documents que vous jugez nécessaires et notamment
les éléments de preuve permettant de chiffrer la valeur du préjudice dont vous avez été
victime ( facture, photographies, certificats médicaux ...)
L’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire mais elle est, en pratique, très utile pour la
constitution du dossier, puis la consultation de celui-ci auprès du tribunal, un avocat ayant
seul cette prérogative.
Les plus :
- Par la plainte avec constitution de partie civile, l'action publique est déclenchée : il est
forcément donné suite à votre plainte et il y a une instruction.
- Votre avocat a accès à votre dossier d’instruction
- Vous êtes informé de l'évolution de la procédure
- Vous pouvez demander au juge qu'il procède à un acte d'instruction : confrontation,
auditions, ...
- Vous disposez de recours en cas d'échecLes moins :
- Vous devez verser au greffe du tribunal une somme d'argent (en général 800 €, somme
variable): il s'agit d'une consignation. Vous devrez la payer, sauf si vous bénéficiez de l'aide
juridictionnelle. Si le juge estime que votre plainte était fondée et non abusive, la consignation
vous est restituée à l’issue de la procédure. Par contre si la plainte est jugée abusive, le juge
peut décider de conserver toute ou partie de la consignation à titre d’amende.
- Vous devez qualifier exactement l'infraction et viser les textes du code : ceci requiert une
bonne connaissance juridique.
Il vous sera difficile de préparer une plainte avec constitution de partie civile sans l'aide d'un
avocat ou d'une association.
- Vous ne pouvez plus témoigner, mais seulement être entendu sans prestation de serment,
donc votre audition a moins de valeur
- La procédure est longue
- En cas d'échec, vous pouvez être condamné à payer des dommages et intérêts à votre
adversaire, les frais du procès et vous pouvez éventuellement être poursuivi pour dénonciation
calomnieuse.
Quelles sont les suites possibles de la plainte ?
Il y a une instruction qui est menée par le juge d'instruction : c'est une enquête avec l'aide de
la police (perquisition, interrogatoire...)
Le procureur de la République, quant à lui, peut :
soutenir les poursuites s'il considère qu'il y a une infraction
sinon, il peut donner un avis au juge d'instruction pour que celui-ci prenne une
décision de non-lieu
Le juge d'instruction peut rendre :
une ordonnance de non-lieu par laquelle il dit qu'il n'y a pas lieu de poursuivre votre
adversaire
ou une ordonnance de "lieu à suivre" s'il considère que votre adversaire doit être
jugé. En ce cas :
Votre adversaire sera jugé et éventuellement condamné
Le juge se prononcera tant sur la condamnation pénale
en répression de l’infraction commise par rapport au
code pénal que sur la condamnation civile en réparation
des dommages et préjudices qui vous ont été causés.
Si vous n'êtes pas satisfait de la décision de justice, vous
pouvez former appel (sauf s'il s'agit d'une affaire
criminelle devant la cour d'assises)3. La Citation directe
Dans quels cas faire une citation directe ?
La citation directe n’est possible que pour les contraventions et les délits.
Elle n’est pas possible pour les crimes, les délits commis par des mineurs et les contraventions
de cinquième classe qui nécessitent une instruction préalable pour pouvoir être indemnisés.
Comment se présente la citation directe ?
C’est une procédure qui permet de citer directement l’auteur de l’infraction devant le
tribunal lorsque vous le connaissez et lorsque vous disposez des éléments prouvant
l’infraction et l’étendue de votre préjudice.
Vous devez vous adresser au tribunal compétent pour obtenir une date d’audience puis vous
adresser à un huissier de justice qui se chargera de délivrer la citation directe à votre
adversaire, lequel sera ainsi informé de la procédure engagée à son encontre.
La citation directe doit comporter des mentions obligatoires.
- Vous devez exposer les faits,
- Qualifier l'infraction
- Evaluer le préjudice
- Viser le texte du code pénal qui s'applique dans votre cas.
- Vous devez terminer la citation directe par ce qu'on appelle un dispositif, dans lequel
vous formulez les demandes faites à l'encontre de votre adversaire (sa condamnation, le
remboursement des frais de justice...).
Si l’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire, elle est très souvent nécessaire et
recommandée notamment pour la rédaction de la citation.
Les plus :
Votre adversaire est poursuivi et c'est en principe une procédure rapide.
Les moins :
- C'est une procédure très formaliste (elle l'est plus que dans l'hypothèse d'une plainte avec
constitution de partie civile)
- Cette procédure peut être fortement ralentie si votre adversaire prend un avocat et prépare
une défense (elle peut durer plus d'un an)
- La citation directe nécessite que vous ayez de bonnes connaissances juridiques : l'avocat
est quasiment nécessaire
- Toute faute dans la présentation de la citation est sanctionnée par sa nullité (vous aurez en
ce cas mené une action pour rien, qui vous aura coûté les honoraires de l'huissier)
- Il y a plusieurs audiences pour mettre en l'état l'affaire c'est-à-dire la préparer à être
plaidée.
- A la première audience, vous devrez verser une consignation pénale (env. 800 €, somme
variable) qui est conservée jusqu’à l’issue de la procédure. Si le juge estime que votre
plainte était fondée et non abusive, la consignation vous est restituée. Par contre si laplainte est jugée abusive, le juge peut décider de conserver toute ou partie de la
consignation à titre d’amende.
- En cas d'échec, vous pouvez être condamné à payer des dommages et intérêts à votre
adversaire, les frais du procès et vous pouvez éventuellement être poursuivi pour
dénonciation calomnieuse.
Quelles sont les suites de la citation ?
Il n'y a pas d'instruction.
Il y a plusieurs audiences auxquelles l'affaire est renvoyée pour que le tribunal ait
connaissance de vos arguments et de ceux de votre adversaire.
Une date de plaidoirie est fixée lorsque l'affaire est en état d'être jugée.
Après les plaidoiries, le tribunal prendra sa décision, par laquelle il condamnera ou non votre
adversaire.
Si vous n'êtes pas satisfait de la décision, vous pouvez faire appel (sauf si c'est une affaire
criminelle jugée par la cour d'assises).
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