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Luc Ferry pris aux mots

Après les accusations de pédophilie lancées par Luc Ferry contre un ancien membre du gouvernement, une information judiciaire a été confiée à la brigade de protection des mineurs par le parquet de Paris.

(MIGUEL MEDINA/AFP)

(MIGUEL MEDINA/AFP)

Qui va être auditionné ?

Lundi soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal +, Luc Ferry, ancien ministre de l'éducation nationale, a affirmé, sans le nommer, qu'un « ancien ministre » avait frayé à Marrakech « avec des petits garçons ». Deux jours plus tard, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris, afin que le philosophe précise ces déclarations qui ont provoqué des remous dans toute la classe politique. Luc Ferry devra être auditionné à une date encore inconnue.

La suite dépendra des précisions qu'il voudra bien apporter. Car s'il est censé dévoiler tous les éléments utiles à l'enquête, rien ne l'oblige à le faire. L'ancien ministre de l'éducation pourra même, s'il le souhaite, revenir sur ses déclarations. Si en revanche il parle, l'« ancien premier ministre » qu'il a évoqué comme son informateur pourrait aussi être amené à s'expliquer, de même que « les plus hautes autorités de l'État ».

Le Figaro Magazine du samedi 28 mai avait évoqué l'affaire de l'arrestation d'un ministre français par la police de Marrakech dans une soirée organisée avec de jeunes garçons. Il avait affirmé que le consul de France à Marrakech, puis l'ambassade à Rabat, étaient intervenus pour étouffer l'affaire et rapatrier par avion le ministre en question. Le tout sans preuve.

À quoi s'expose Luc Ferry ?

Du point de vue judiciaire, l'ancien ministre ne risque pas grand-chose. Si ses allégations sont fausses, il ne pourrait pas être poursuivi pour diffamation, n'ayant pas directement nommé la personne à laquelle le fait est imputé, ni l'ancien premier ministre qui lui aurait fait part du crime. Et s'il dit juste, le philosophe semble également à l'abri d'une condamnation pour « non-dénonciation de crime sexuel ». En effet, dans ce cas, le droit français fixe une prescription trois ans après les faits. En revanche, l'ancien ministre verra dans les deux cas sa réputation ternie.

Des plaintes ont-elles été déposées ?

Deux structures marocaines – « Touche pas à mon enfant » et « Touche pas à mes enfants » – doivent aujourd'hui porter plainte contre X devant le tribunal de Marrakech. La première association, en parallèle de la procédure marocaine, a également décidé d'engager une plainte contre X à Paris. Son avocat, Me Jean Chevais, doit d'ailleurs se rendre très prochainement à Rabat pour se coordonner avec son homologue marocain. Sa priorité sur place sera de tenter de retrouver les victimes présumées. Ce qui alimenterait un dossier pour l'heure bien vide.

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS


03/06/2011
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