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Rouen Bâillonnée, brûlée avec un chalumeau : à 6 ans, elle dénonce ses parents, près de Rouen

Le tribunal correctionnel de Rouen doit juger, le 17 octobre 2014, une sombre affaire de violences. La victime ? Une fillette de 6 ans. Les prévenus ? Ses parents. Récit.

(Photo d'illustration Le Pays d'Auge)
Selon le code pénal, théoriquement, les parents de la fillette risquent jusqu'à sept ans de prison, vendredi 17 octobre 2014, devant le tribunal correctionnel de Rouen. (Photo d'illustration © Le Pays d'Auge)

Coups de poings. Brûlures de cigarettes. Lésions dues à un chalumeau, posé dans l’entre-cuisses. Ce sont les blessures, singulièrement graves, qui ont été constatées sur une enfant âgée de 6 ans au début de l’année 2013, lorsque cette dernière a été transportée d’urgence au centre hospitalier universitaire de Rouen, où les médecins-légistes ont fini par l’examiner, à l’abri de la surveillance oppressante de son père et de sa mère. Car ce seraient eux, les auteurs de ces sévices, selon l’enquête qui a aussitôt été ouverte. Ce dossier, qui rappelle terriblement l’affaire Marina – morte à l’âge de 8 ans après six années de calvaire, près du Mans dans la Sarthe, en 2009 – doit être jugé devant le tribunal correctionnel de Rouen vendredi 17 octobre 2014.

Récupérée pour les allocations et l’obligation scolaire ?

Au départ criminelle, au sens juridique du terme, cette histoire de tortures et actes de barbarie a été requalifiée au cours de la procédure en « violences volontaires » aggravées par la circonstance que les prévenus sont des ascendants et par la particularité des dommages causés. Élevée par ses grands-parents, cette fillette aurait été récupérée par son père, « pour les allocations familiales et l’obligation scolaire dès ses 6 ans », confie une source qui a souhaité préserver son anonymat. Elle aurait ainsi subi ensuite de sévères maltraitances, qui auraient duré moins de trois mois.

Unique enfant-martyr ?

Dès la naissance, elle a été confiée à ses grands-parents, sachant que sa sœur jumelle était restée au domicile. Il n’y avait pas de problème, jusqu’à ses 6 ans : son père a voulu la reprendre, de force, en accusant les grands-parents d’avoir enlevé la petite. La fillette est ainsi revenue chez ses parents : outre les violences récurrentes, ce qui choque dans cette affaire, c’est la nature des blessures. Sa sœur jumelle serait indemne. Le dernier et troisième enfant du couple le serait aussi. Pourquoi ces violences se seraient-elles concentrées sur cette enfant uniquement ? On l’ignore », raconte la même source.

Des expertises « sidérantes »

Les expertises – « sidérantes », dit-on – révèleraient des personnalités égocentriques incapables d’introspection. « Les parents se posent en victimes et nient absolument leur responsabilité dans tous ces faits. » Le père, qui serait l’auteur des violences, a d’abord été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de revoir sa fille. Mais, n’ayant pas respecté cette obligation, il a été placé en détention provisoire. Une incarcération qui aurait poussé sa femme a revenir sur des aveux partiels, qu’elle aurait formulés durant les investigations – elle se serait accusée des agressions en expliquant par exemple que les brûlures étaient accidentelles.
Selon le code pénal, les prévenus, s’ils sont reconnus coupables, risquent dans ce dossier jusqu’à sept ans de prison.

Rouen, 76


17/10/2014
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