Affaire Grégory : la dernière piste
Le Point.fr-
Une expertise a jugé “faisable” la comparaison de la voix du corbeau avec celles des protagonistes de l’affaire.La tombe de Grégory Villemin, noyé après avoir été ligoté le 16 octobre 1984, à l’âge de 4 ans.© Jean-Marie Goyhenex / Sipa
La comparaison des voix du corbeau avec celles des protagonistes de l’affaire Grégory va bientôt être rendue possible, selon une expertise qui confirme la faisabilité des études des bandes-sons de l’époque, a annoncé samedi l’avocat de la famille Villemin, Me Thierry Moser.
Vingt-huit ans après l’assassinat du petit Grégory Villemin (4 ans), retrouvé noyé, pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges), le 16 octobre 1984, et après avoir étudié de très nombreuses pistes, seule reste en effet la comparaison de la voix du corbeau avec celles des divers protagonistes de l’affaire. Les appels du ou des corbeaux à la famille Villemin avaient été enregistrés à l’époque sur des cassettes audio qui ont été numérisées depuis.
Des “difficultés de faisabilité” (Me Moser)
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) procédait depuis plusieurs mois à la comparaison entre les enregistrements de la voix du ou des corbeaux, et les voix des différents protagonistes de l’affaire, telles qu’elles ont été recueillies par les journalistes de l’époque, des documents sonores conservés à l’Institut national de l’audiovisuel (Ina). “Les gendarmes de l’IRCGN, après consultation des techniciens, ont répondu que l’expertise peut être tentée malgré les difficultés de faisabilité”, car la qualité des enregistrements du corbeau à l’époque laissait à désirer, a précisé Me Moser.
“Ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui”, a ainsi ajouté l’avocat des Villemin, c’est que “la cour d’appel va décider d’aller plus avant” et “nous allons passer à l’expertise proprement dite”. “L’IRCGN nous a fait savoir que l’expertise des bandes peut donner des résultats exploitables.” La présidente de la chambre de l’instruction devrait donc bientôt prendre une “ordonnance de commission d’expert”.
Le 20 octobre 2010, la justice avait ordonné six nouvelles analyses, demandées par les parents du petit Grégory, afin d’aller au bout de ce qui est techniquement possible grâce à l’évolution de la science. Les trois premières – portant sur la recherche d’ADN – n’avaient rien donné.